Les campagnes de sensibilisation et de prévention du VIH/ sida fonctionnent-elles comme il faut ? Difficile de dire que ce soit le cas quand on sait que 1 586 nouveaux cas ont été détectés depuis 2013. Le plus fort taux a été enregistré en 2017, avec 384 personnes ayant appris qu’elles étaient séropositives.
Les statistiques officielles du ministère de la Santé, déposées au Parlement en fin de semaine dernière, indiquent que la tendance est clairement à la hausse. Si 2017 aura été la pire année, en 2016, 329 nouveaux cas ont été détectés, contre 260 en 2015, 333 en 2014 et 271 en 2013. Ces chiffres ont été rendus publics à la suite d’une question parlementaire de la députée du MMM, Danielle Selvon.
Dans sa réponse, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, soutient que son ministère, plus particulièrement l’AIDS Unit et la Harm Reduction Unit, mène une série de campagnes de sensibilisation à travers le pays et des sessions d’information avec ceux qui sont les plus à risques : travailleurs du sexe, drogués, jeunes, femmes enceintes, prisonniers et travailleurs étrangers.
« Des programmes de sensibilisation ont été mis en place pour encourager la population à faire des tests de dépistage », indique le ministre. Contrairement à beaucoup de pays, Maurice offre la possibilité de faire ces tests gratuitement. Depuis le 16 janvier, une caravane mobile sillonne l’île pour faire de la sensibilisation et inviter les gens à se faire dépister. La caravane opère six jours par semaine. À ce jour, 2 500 examens ont été pratiqués. « Rien que pour l’année dernière, 110 720 tests du sida ont été effectués », affirme le ministre.
Des préservatifs sont également distribués lors des campagnes de sensibilisation. Anwar Husnoo précise qu’ils sont aussi donnés par son ministère à toutes les organisations non gouvernementales engagées dans le combat contre le sida.
« Il faut creuser pour connaître les raisons de cette hausse conséquente. Est-ce que ce sont les mesures prises en 2015 que nous avions fortement décriées qui sont le résultat de cette augmentation ? » se demande Nicolas Ritter, directeur de PILS. Ces chiffres viennent, selon lui, démontrer que le modèle actuel a ses limites. « Il faut que tous les partenaires de lutte contre le sida continuent à travailler ensemble. De nouvelles stratégies doivent être definies », ajoute-t-il.
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