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Sandrine Julien, activiste pour les droits humains : «Un quota doit s’accompagner d’un changement de mentalité»

Sandrine Julien milite pour les droits humains.

Un constat. Lors des élections villageoises de 2020, les femmes constituaient 50 % des électeurs et 30 % des candidats. Et seulement 23 % ont été élues. Pour Sandrine Julien, fondatrice de OUT Moris et membre du Kolektif Drwa Imin, cela démontre clairement leur sous-représentation en politique. 

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La culture patriarcale mauricienne ne favorise pas l’engagement politique des femmes, analyse l’activiste. « Pendant longtemps, les femmes ont été exclues de la participation politique, notamment du droit de vote. Même en 2024, une grande partie de notre population perçoit un homme comme plus compétent qu’une femme. »

Alors, Sandrine Julien accueille favorablement l’introduction éventuelle d’un quota pour améliorer la représentation des femmes au Parlement. Mais attention, dit-elle, il convient de veiller à ce que cette mesure ne compromette pas le principe de mérite et n’alimente pas les tensions entre les sexes. 

Cependant, fait-elle comprendre, un quota seul ne pourra véritablement changer la donne, et ne permettra certainement pas à une femme de devenir un jour Premier ministre, sans un réel changement de mentalité. Citant des exemples internationaux comme Angela Merkel, Jacinda Ardern, Kamala Harris et Margaret Thatcher, Sandrine Julien regrette que de nombreux Mauriciens estiment que la place des femmes n’est pas en politique.
Quant à celles qui osent et sont élues, l’activiste déplore qu’elles sont cantonnées aux ministères de la Femme, de l’Éducation ou de la Sécurité sociale. À quand une femme ministre des Finances ou de la Défense, demande-t-elle. 

Comment envisage-t-elle les élues au Parlement ? Sandrine Julien insiste sur des qualités telles que l’intégrité, le courage, la résilience, et les compétences. Et de faire ressortir, dans la foulée, que les conséquences de choisir une femme qui ne fait pas le poids sont les mêmes que pour un homme, mais que les erreurs des femmes sont souvent attribuées à leur genre, ce qui n’est pas le cas pour les hommes.

Or, insiste Sandrine Julien, « les femmes ont également le droit de s’engager en politique et de contribuer à la gestion du pays, avec leur propre perspective et leurs compétences spécifiques ». Pour elle, l’ancienne ministre Sheila Bappoo, qui a été la première femme à dénoncer le sexisme en politique à Maurice, Radha Poonoosamy, la première femme ministre à Maurice, l’ancienne ministre et activiste féministe Shirin Aumeeruddy-Cziffra, et Ameenah Gurib-Fakim, première présidente de la République de Maurice « ont ouvert des portes jusqu’alors considérées comme inaccessibles aux Mauriciennes et elles ont contribué à changer les mentalités, bien que cela reste insuffisant ».

 

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