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Saisie de Rs 52 millions : la police vise les cambistes illégaux

Saisie de Rs 52 millions Des devises non déclarées ont été retrouvées sur les suspects.

Les Money Changers sont dans le viseur de l’équipe de l’assistant-surintendant de police Hector Tuyau, alors que l’enquête sur la saisie de Rs 52 millions n’en est qu’au stade préliminaire. Les enquêteurs présument que les devises étrangères trouvées ont été échangées chez les cambistes opérant au noir.

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Les enquêteurs de la brigade antidrogue (Adsu) ont objecté à la remise en liberté conditionnelle de Dilshad Boolaki et de Bibi Nazoolbee Boolaki. Ils ont comparu devant la justice mardi. Les deux suspects avaient été arrêtés lundi, dans le cadre de l’enquête sur la saisie de Rs 52 millions à Plaine-Verte. D’autres membres de la famille Boolaki ont été interrogés au quartier général de la brigade antidrogue mardi matin.

Mohammad Sameer Nobeeboccus et son épouse Bibi Annisah Bolaki, deux des sept suspects interpellés lundi, sont toujours en détention. Ils font l’objet d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Bibi Annisah avait en sa possession 21 101 dollars et 11 050 euros soit l’équivalent de Rs 1,8 million, mais n’en avait déclaré qu’une faible partie. Quant à son époux Mohammad Sameer Nobeeboccus il avait en sa possession 10 000 dollars et 20 000 euros non déclarés aux autorités mauriciennes.

L’Adsu veut savoir comment ces personnes sont en possession de ces fortes sommes en devises étrangères. Il soupçonne que c’est à travers des cambistes qui opèrent au noir que le couple a pu avoir cette somme. La commission d’enquête sur la drogue avait interrogé un cambiste opérant au noir.

D’autres Money Changers, risquent d’être inquiétés. Ils doivent signaler les transactions de grosses sommes à la Financial Intelligence Unit. L’enquête est encore à un stade préliminaire, avance-t-on aux Casernes centrales.  La famille Boolaki était mise sous surveillance depuis l’audition du trafiquant de drogue Siddick Islam devant la Commission d’enquête sur la drogue le 17 juillet 2017.

«Siddick Islam n’est pas à blâmer»

Un proche du trafiquant de drogue Siddick Islam s’est confié au Défi Quotidien. « Il n’est pas à blâmer et nous n’avons pas de liens de parenté avec la famille Boolaki comme certains veulent faire croire. C’est faux. Je dirai davantage de choses plus tard. C’est vrai que Siddick Islam a commis des erreurs et il est en prison. J’ai peur pour lui. »

Me Shakeel Mohamed, avocat de la famille Boolaki : « Mes clients prouveront la provenance de cet argent à la police »

L’homme de loi Shakeel Mohamed, dont les services ont été retenus par la famille, souligne que ses clients possèdent sept magasins et une compagnie offshore. « Leur chiffre d’affaires s’élève à plus de Rs 100 millions. Il est clair que les Rs 52 millions sont le fruit de leur dur labeur, car ils sont depuis longtemps dans le business et les mauvaises langues les associent avec les barons de la drogue. La famille prouvera la provenance de cet argent à la police », fait-il comprendre.


Blanchiment d’argent : le cadre légal

Après la saisie de Rs 52 millions chez la famille Boolaki, c’est à la police de trouver des preuves pour étayer l’accusation. Les suspects répondent provisoirement d’une accusation de blanchiment d’argent.  La loi contre le blanchiment d’argent sanctionne les grosses transactions en liquide. Du moment que la provenance des espèces est expliquée et justifiée, tout individu peut garder chez lui de fortes sommes sans être inquiété par la police. Il doit cependant répondre aux autorités fiscales. 

Avocat expert du secteur bancaire, Me Siv Potayya explique que la législation interdit des transactions en liquide de plus de Rs 500 000. « Toute personne ayant honnêtement récolté les fruits de son labeur et gardé les recettes chez lui, a le devoir d’expliquer la provenance de cet argent à l’autorité fiscale et de payer éventuellement les impôts et les pénalités », dit-il.   Selon la loi, toute personne engagée dans une transaction qui inclut des biens, en totalité ou en partie, directement ou indirectement liés au produit de toute infraction, commet un délit.

C’est aussi le cas quand un individu reçoit, est en possession, transforme, dissimule, déguise ou apporte un tel produit à Maurice. La loi définit aussi le blanchiment d’argent par les institutions financières ou une personne exerçant une profession libérale.  À l’exception de certaines opérations exonérées par le régulateur, toute personne acceptant Rs  500 000 ou une somme équivalente en devises étrangères, commet une offense. Une condamnation entraîne des sanctions pénales, notamment une amende ne dépassant pas Rs 2 millions et une peine d’emprisonnement maximale de dix ans. La cour peut aussi ordonner la saisie des avoirs de l’individu incriminé. Tout bien appartenant ou en possession de ce dernier est considéré comme provenant d’un délit.

 

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