Présenté par l’ancien gouvernement comme le fleuron de la modernisation des transports, le Metro Express est aujourd’hui au cœur de révélations accablantes baptisées « Metro Leaks ». Les vidéos, publiées en trois volets, dénoncent des failles majeures dans la gestion du projet. Plus qu’un simple débat technique, ces accusations pointent des dysfonctionnements susceptibles d’exacerber les risques d’inondations.
Le premier épisode des « Metro Leaks » met en lumière de graves lacunes dans la construction des drains dans le cadre du projet Metro Express. Selon une vidéo incriminante, les constructeurs auraient « délibérément ignoré » les normes modernes de drainage adaptées au changement climatique. Ils auraient opté pour des techniques dépassées et inadaptées, datant des années 2000 et exclues du contrat initial.
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« Il était initialement prévu que la construction des drains s’appuie sur des techniques récentes, capables de gérer l’intensité accrue des précipitations provoquée par les dérèglements climatiques. Pourtant, les constructeurs auraient utilisé une méthode ancienne, datant des années 2000, qui n’aurait jamais été mentionnée dans le contrat initial du Metro Express. Pourquoi une méthode de construction obsolète a-t-elle été choisie ? Pourquoi des drains de petite capacité ont-ils été réalisés pour le même montant que prévu initialement ? », s’interroge la voix entendue dans la vidéo, sur un ton incisif et alarmant.
Renflouement
Le deuxième volet du scandale met en lumière des problèmes criants liés à la gestion des eaux pluviales dans la région de Phœnix et ses alentours. Selon les révélations, les travaux effectués dans le cadre du Metro Express auraient amplifié les risques d’inondation en redirigeant les flux d’eau de pluie vers des zones déjà vulnérables.
La vidéo affirme que des eaux pluviales provenant de zones telles que le centre commercial Jumbo de Phœnix, l’avenue Hillcrest de Sodnac, la route St-Jean et Quatre-Bornes auraient été redirigées vers la Cemetery Road, proche du cimetière de St-Jean. Ce transfert, attribué aux modifications liées au chantier du Metro Express, aurait aggravé les conditions hydrauliques de ces secteurs.
Larsen & Toubro, le constructeur du Metro Express, est directement mis en cause. « Les ouvriers avaient la responsabilité de moderniser l’ancien système de drains de la Cemetery Road avant de lancer les travaux », affirme la bande sonore. Cette étape essentielle aurait été négligée, laissant les infrastructures existantes incapables de gérer les nouveaux déversements d’eau de pluie.
Équation mal calibrée
Le troisième volet des « Metro Leaks » dénonce des erreurs fondamentales dans la conception des drains, mélangeant approximations mathématiques et recours à des méthodes dépassées. Selon les révélations, une simple équation, essentielle au dimensionnement des nouveaux systèmes de drainage, aurait été mal appliquée, compromettant leur capacité à gérer les précipitations extrêmes.
Au cœur de cette dénonciation se trouve une valeur-clé utilisée pour calculer le débit nécessaire. Les ingénieurs auraient choisi un coefficient de 0,81, au lieu de 0,90, adapté aux précipitations exceptionnelles sur une période de 100 ans. Résultat : une sous-estimation de 11 % du débit réel que les drains devraient pouvoir contenir.
En sus de cette « erreur » de calcul, l’utilisation d’une méthode de construction obsolète, déjà évoquée dans le premier épisode des « Metro Leaks », aggrave la situation. Selon la vidéo, cette ancienne méthode aurait généré des écarts significatifs dans les valeurs de dimensionnement des drains, allant de 44 % à 63 %. Ces chiffres, jugés alarmants, remettent en cause la fiabilité des infrastructures réalisées.
Silence radio du côté de l’ancien directeur de Metro Express Ltd
Das Mootanah, ancien directeur général de Metro Express Ltd (MEL), a été sollicité pour une réaction. Mais il s’est abstenu de tout commentaire. De son côté, MEL a été informée des vidéos en question. L’organisme a indiqué qu’il prendra connaissance du contenu avant de fournir une réponse éventuelle.
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