Bien que le nom de Roshi Bhadain, leader du Reform Party, n’ait pas été explicitement mentionné, Nando Bodha, leader du Rassemblement Mauricien, semble répondre, dans une déclaration dimanche soir, à la prise de position récente de ce dernier. Il a déploré l’« arrogance » de certains acteurs politiques qui, selon lui, privilégient leurs ambitions personnelles au détriment de l’intérêt national. « Je prends note et je vois que certains ont répondu avec leur arrogance comme d’habitude Au lieu zott pens pays, zott pens zott l’ambition avant tout », a-t-il déclaré, pointant du doigt ceux qui, à ses yeux, ne proposent pas de solutions concrètes face à la crise actuelle.
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Dans sa déclaration, Nando Bodha, leader du Rassemblement Mauricien (RM), a réitéré son appel à l’unité des forces d’opposition en s’adressant aux « hommes et femmes de bonne volonté » de tous horizons politiques, qu’ils soient issus de partis parlementaires, extraparlementaires, ou encore de citoyens déçus par l’exécutif actuel. Nando Bodha a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour défendre l’intérêt national et contrer ce qu’il qualifie d’« abus » du gouvernement de « 60-0 ».
Nando Bodha a décrit la situation actuelle comme un « cyclone social », caractérisé par une perte de confiance envers le gouvernement, accusé d’avoir « trahi » le peuple mauricien et de lui faire « souffrir ». Le leader du RM a réaffirmé son engagement à lutter contre « toutes formes d’abus » et à œuvrer pour la construction d’un « nouveau Maurice ».
Nando Bodha a présenté son initiative comme dénuée de calculs politiciens ou d’ambitions personnelles, déclarant : « Mo la main propre, mo latête haute » . Il a également souligné que son combat, mené aux côtés des membres du RM et de « tous les citoyens de bonne volonté », visait à protéger le pays et à offrir une alternative crédible face à l’hégémonie gouvernementale.
« Je ne fais pas de calcul politique. J’ai travaillé avec quatre Premier ministres. J’ai été au Parlement pendant 25 ans et j’ai été ministre pendant 15 ans, et j’ai servi mon pays comme il le fallait. J’ai appris beaucoup durant les quarante années que j’ai travaillé avec Sir Anerood Jugnauth », dit-il.
Roshi Bhadain rejette l’idée d’une plateforme commune avec Nando Bodha
C’est un non catégorique. Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a vivement réagi aux récentes déclarations de Nando Bodha, leader du Rassemblement Mauricien (RM). Ce dernier, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 17 juillet à Ébène, a proposé la création d’une plateforme politique commune associant le Mouvement Socialiste Militant (MSM), le Reform Party et d’autres formations politiques. Une initiative que Nando Bodha présente comme un « combat démocratique, pacifique, mais profondément révolutionnaire » visant à offrir une alternative crédible au pays dans les quatre prochaines années.
Roshi Bhadain, lors d’une réunion du Reform Party tenue vendredi à St-Pierre, a cependant exprimé son désaccord, soulignant l’absence de consultations préalables avec son parti. « J’ai entendu Nando Bodha. Il dit qu’il va rassembler le Reform Party, le MSM et je ne sais pas qui encore pour faire une plateforme commune. Mais avant de dire cela, on ne m’en parle pas avant ? Cela fait plusieurs mois que je n’ai pas parlé à Nando Bodha », a-t-il déclaré. Le leader du Reform Party a insisté sur le fait que son parti n’avait pas donné son aval pour s’inscrire dans la démarche proposée par Nando Bodha. « Ce n’est pas parce qu’il a dit ça que nous sommes d’accord pour aller dans la direction que lui veut prendre », a-t-il ajouté.
Roshi Bhadain a réaffirmé que la priorité du Reform Party restait le renforcement de sa base populaire et son développement sur le terrain. « Notre priorité est de faire grandir le Reform Party. Nous devons travailler sur le terrain pour développer notre force, car nous dépendons des gens », a-t-il martelé. Il a également rappelé les « 80 réformes » portées par son parti, se démarquant ainsi des autres formations politiques. « Nous ne sommes pas là pour jouer aux jouisseurs. Rann nou enn servis, pa mont lor ledo Reform Party. Aster tras ou sime », a-t-il lancé, dans une mise en garde directe à Nando Bodha.
Une proposition qui suscite des réactions prudentes chez le MSM et le PMSD
La main tendue par le leader du Rassemblement Mauricien, Nando Bodha lors d’une conférence de presse tenue jeudi dernier, pour constituer une plateforme commune incluant le Mouvement socialiste mauricien (MSM), le Reform Party et d’autres suscite des réactions mesurées de la part du MSM et du PMSD.
Joe Lesjongard, président du MSM et leader de l’opposition, s’est exprimé avec prudence. « Je prends personnellement note de ce que Nando Bodha a dit. On aura une discussion sur le sujet. Il faut analyser la proposition », a-t-il déclaré. Reconnaissant le contexte difficile que traverse le pays, il a qualifié l’idée de « peut-être une bonne chose », tout en précisant qu’il n’avait pas, pour l’heure, l’intention de s’engager dans une telle démarche. « C’est un souhait et on va l’étudier », a-t-il ajouté, laissant la porte ouverte à d’éventuelles discussions.
De son côté, Mahmad Khodabaccus, secrétaire général du Parti mauricien social démocrate (PMSD), a adopté une position tout aussi réservée. « Mercredi, le comité exécutif du parti va se rencontrer et on va en discuter. On doit voir les choses dans l’ensemble », a-t-il indiqué.
Soulignant l’importance de clarifier les contours de la proposition de Nando Bodha, il a rappelé que les prochaines élections générales ne sont prévues que dans quatre ans et demi. « On ne peut pas entrer comme ça dans une telle plateforme sans en avoir bien discuté au préalable », a-t-il insisté.
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