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Réinsertion - Prison de Petit-Verger : une unité de réhabilitation dès septembre

La prison à sécurité moyenne de Petit-Verger s’apprête à accueillir une unité de désintoxication et de réhabilitation réservée aux détenus en fin de peine. Objectif : préparer leur réinsertion, avec l’appui des ONG et sous stricte supervision pénitentiaire. 

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La prison de Petit-Verger, dans l’ouest du pays, se prépare à vivre un tournant. Ce centre pénitentiaire classique accueillant quelque 300 détenus s’apprête à héberger une structure inédite dans le paysage carcéral mauricien. Il s’agit d’un centre de désintoxication et de réhabilitation réservé aux prisonniers en fin de peine. La transformation de certaines parties de la prison est donc déjà en cours. L’objectif reste clair : être prêt au plus tard le 20 septembre pour accueillir les premiers pensionnaires dans des conditions strictement encadrées.

« Petit-Verger restera une prison. On ne transfère pas les autres activités. Mais il n’y aura plus de nouvelles admissions », précise la direction carcérale dans une déclaration téléphonique. L’ouverture de cette nouvelle unité s’inscrit dans un plan de réforme des conditions de sortie des détenus, et s’adresse à ceux qui ont montré une volonté de changement.

Pour mettre en œuvre ce projet d’envergure, une Task Force interne a été instituée par l’administration pénitentiaire. Cette cellule spéciale a reçu pour mission de préparer le site, de coordonner les travaux, et de définir le protocole de fonctionnement du futur centre. « Le comité a déjà commencé à travailler. Il s’agit de démolir certaines structures inutiles, de poser les barrages nécessaires pour éviter tout contact entre les détenus réhabilitables et les autres prisonniers », indique-t-on.

La future unité de réhabilitation comprendra plusieurs composantes : des dortoirs, une salle de réunion et des espaces de formation et d’écoute. Ce centre offrira à des détenus soigneusement sélectionnés une structure d’accompagnement axée sur la désintoxication, la préparation psychologique à la sortie et des ateliers de réinsertion.

CIBLAGE DES DÉTENUS

L’idée n’est pas nouvelle, mais elle se concrétise ici de façon formelle. « Une section de la prison avait déjà été visitée et identifiée pour accueillir ce programme », précise-t-on du côté de la direction pénitentiaire. Il ne s’agira pas d’une structure ouverte : le régime restera carcéral, mais adapté à une approche de soins et de transition.

L’admission dans cette unité de traitement ne sera pas automatique. La direction carcérale confirme que le processus de ciblage des détenus n’a pas encore été achevé, mais devrait commencer prochainement. Seuls les prisonniers en fin de peine, ayant fait preuve d’une bonne conduite et surtout d’une réelle volonté de réhabilitation, seront éligibles. « Il faut la volonté des prisonniers », insiste un porte-parole de la direction. L’objectif est clair : permettre à ceux qui ont un projet de réinsertion concret et qui souhaitent rompre avec leurs addictions de bénéficier d’un accompagnement sérieux avant leur sortie.

La direction pénitentiaire précise que ce projet s’inscrit dans le cadre d’une collaboration active avec plusieurs ONG spécialisées dans la prise en charge des addictions, le soutien psychologique et la réinsertion sociale. « Les intervenants extérieurs joueront un rôle clé dans l’animation des ateliers, la thérapie individuelle et collective et l’évaluation des progrès réalisés par les pensionnaires du programme », précise-t-on. Un autre détail important : le centre accueillera des hommes et des femmes, mais ceux-ci seront séparés, conformément aux règles de sécurité et de respect des genres en milieu carcéral.

National Treatment Centre

Cette réorientation de Petit-Verger n’est pas née de nulle part. Dès 2018, la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, avait recommandé que l’ancienne prison soit transformée en « National Treatment Centre ». Mais à l’époque, l’idée avait été rejetée par le département pénitentiaire et, surtout, par le ministère de la Santé. Leur argument : le pays comptait déjà suffisamment de centres de traitement pour toxicomanes. La proposition avait été enterrée sans débat public.

 

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