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Réajustement des salaires : la masse salariale des entreprises sous pression

L’indice des taux de salaires a augmenté de 0,3 %, passant de 123,5 au premier trimestre 2024 pour atteindre 123,9 au trimestre suivant. La relativité salariale ira de son poids sur la masse salariale des entreprises. 

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L’indice des taux de salaires qui s’élevait à 111,1 au deuxième trimestre de 2023 a augmenté de 11,5% lors du trimestre correspondant de cette année. Les chiffres publiés par Statistics Mauritius indiquent que l’indice du secteur privé, qui représente environ 54% du poids total de l’indice des taux de salaires, a crû de 0,7%, passant de 128,4 au premier trimestre de 2024 à 129,3 au trimestre suivant. Par rapport au deuxième trimestre de 2023, l’indice du secteur privé, qui se situait à 113,4, a augmenté de 14%. 

Business Mauritius, qui contestera l’aspect légal de la relativité salariale devant la cour, laisse désormais le choix à ses membres concernant le paiement de ce réajustement des salaires. Pour l’économiste Sanjay Matadeen, c’est le devoir des entreprises de payer le réajustement salarial afin d’avoir une relativité hiérarchique. C’est un moyen d’encourager les employés pour que ces derniers soient productifs. 

Les entreprises ont-elles le moyen d’assurer le paiement de la relativité salariale ? Le bilan financier des entreprises cotées en bourse est-il une indication claire à ce propos ? Sanjay Matadeen fait observer que les entreprises cotées en bourse ne représentent pas la majorité du nombre. Ceci dit, soutient-il, les entreprises qui opèrent dans le secteur de l’exportation et du tourisme auront les moyens de payer la relativité salariale, ayant bénéficié de la dépréciation de la roupie face aux principales devises. « En revanche, payer la relativité salariale ne devrait pas être aussi facile pour les entreprises qui ne perçoivent pas de revenus en devises, notamment pour les PME », craint l’économiste. 

Lors de l’annonce de la relativité salariale en août dernier, le ministre des Finances avait mis l’emphase sur l’aide financière qui sera apportée aux entreprises en difficulté. Adilla Diouman-Mosafeer, directrice de Talent Lab, avance que le soutien commence à être mis en place. Cependant, poursuit-elle, les effets négatifs de la pandémie et l’impact du Government Wage Assistance Scheme (GWAS) se font toujours sentir, « car nous n’avons pas de contrôle sur le remboursement. La question c’est de savoir si la Mauritius Revenue Authority (MRA) peut aider les PME d’une manière plus professionnelle ».   La nouvelle augmentation salariale en janvier prochain est également sujette d’inquiétude pour les PME. « Le gap entre les différentes révisions salariales devient trop fréquent », déplore Adilla Diouman-Mosafeer. 

Areff Salauroo, président de l’Association of Human Resource Professionals of Mauritius (MAHRP) : «sans préparation, l’entreprise risque de voir sa masse salariale submerger à la fin de l’année »

Suivant la consigne de Business Mauritius, la décision de payer la relativité salariale revient désormais à ses membres. Si l’on s’en tient aux bilans financiers publiés par plusieurs entreprises récemment, doit-on en déduire qu’elles ont la capacité de payer la relativité salariale ? 

Pour éviter que la relativité salariale ne devienne une charge à la fin de l’année, ce serait favorable aux entreprises de payer l’arriéré de juillet en septembre et celui d’août en octobre. Cela alors que les entreprises devront payer le 13ème mois à la fin de l’année. En cas de non-préparation, une entreprise risque de voir sa masse salariale submerger à la fin de l’année. 

La masse salariale est-elle un poids lourd dans le coût des opérations des entreprises ?

La masse salariale pèse certainement dans le coût d’opération d’une entreprise, notamment pour une entreprise à forte intensité technologique ou de ressources humaines. Chaque entreprise doit définitivement contrôler ses coûts d’opération. Lorsque ceux-ci sont en hausse, il faudra augmenter les prix. Cependant, dans un secteur compétitif, c’est difficile à appliquer au risque de plomber la compétitivité. 

L’objectif affiché des entreprises a toujours été de réduire les coûts d’opération. Dégraisser la masse salariale en fait-il partie ?

Dégraisser un effectif n’est pas aussi simple. La Workers’ Rights Act est très rigide à ce propos. Une des techniques utilisées par les entreprises est une politique de non-recrutement. Toutefois, la charge de travail des employés risque d’augmenter.

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