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Rapport sur le trafic de cocaïne : la corruption des institutions chargées d’appliquer la loi inquiète

Dans un récent rapport, l’ONG internationale Global Initiative Against Transnational Organized Crime évoque les pays dans lesquels les institutions chargées d’appliquer la loi sont perçues comme étant les plus corrompues de l’ensemble des institutions nationales. Maurice en fait partie, selon le document. 

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La Global Initiative Against Transnational Organized Crime a émis un rapport sur le trafic de cocaïne dans l’Afrique de l’Est et du Sud la semaine dernière. Si le document de 64 pages intitulé « A powder storm : The cocaine markets of East and southern Africa » ne considère pas Maurice comme une plaque tournante du trafic de cocaïne, certains aspects inquiètent cependant. 

« Dans beaucoup de pays, les institutions chargées d’appliquer la loi sont perçues comme étant les plus corrompues de l’ensemble des institutions nationales. C’est le cas au Kenya, au Lesotho, à Maurice, en Namibie, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe, parmi d’autres », est-il écrit dans le rapport de l’organisation non gouvernementale internationale. 

Il est aussi dit que la quantité de drogue qui entre dans la région « paraît signifiante ». Les principaux ports d’éclatement se trouvent en Afrique du Sud, au Mozambique, en Tanzanie et au Kenya. 

Le rapport conclut que dans la région, en termes de cherté de la cocaïne, Maurice se situe en seconde position. Il est devancé uniquement par les Seychelles où le gramme se vend à 329 euros, soit Rs 15 216, d’après le taux de change du jour. À Maurice, le prix est de 269 euros, soit Rs 12 441.

Le principal fournisseur de l’île serait le Kenya. Ce dernier est qualifié de « point significatif de micro-trafic pour le trafic de cocaïne par voie aérienne ou maritime vers les pays de l’océan indien, c’est-à-dire les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles ». 

Au Kenya, le trafic de cocaïne est si important qu’il est désormais ancré dans le monde politique, social et économique. « En fait, la politique et le crime sont tellement liés entre eux qu’ils apparaissent comme étant inséparables », peut-on lire dans le rapport. 

Des étrangers y jouent un rôle actif. Ils aident à faire prospérer le trafic de cocaïne. Le rapport pointe le doigt des « groupes criminels d’Italie, des trafiquants de pays, tels que le Pakistan, l’Inde et l’Iran, ainsi que des citoyens du Nigéria, de Guinée, de Tanzanie et de Somalie ».

Dans ce jeu de la cocaïne, « Maurice n’est pas considéré comme étant une destination majeure de consommation, ni un marché majeur de transit pour la cocaïne ». À Maurice, cette drogue reste élitiste. La dernière grosse saisie est celle de 90 kg, faite à Pailles en juillet 2019. « Elle fait écho à une saisie en Australie le même mois. Les deux saisies avaient des connexions avec l’Afrique du Sud. » 

Ce qui inquiète la Global Intitiative Against Transnational Organized Crime, en revanche, est le fait que cette drogue avait été saisie dans l’enceinte d’une entreprise privée après dénonciation d’un employé, et cela après que la pelleteuse dans laquelle se trouvait la drogue avait été dédouanée.

Le rapport remet ainsi en question « le rôle de l’Anti-Drug Smuggling Unit et de la Customs Anti-Narcotics section de la Mauritius Revenue Authority dans le processus d’importation. Les deux ont été critiqués pour corruption institutionnalisée et la facilitation du trafic de drogue dans le rapport de la Commission d’enquête sur le trafic de drogue rendu public en 2018 ». 

Le rapport conclut toutefois que le fait qu’il n’y ait plus eu de grosses saisies de cocaïne depuis celle de Pailles « ne veut pas dire qu’il n’y a pas de trafic conséquent de cocaïne ».

 

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