Rapport de l'Audit - Cancer Centre : Surcoûts et lacunes dans la gestion du projet

Lancé en 2015, le projet du Cancer Centre a cumulé des retards, des dépassements budgétaires et des manquements. Il y a eu des changements de plans, des failles contractuelles et des coûts mal maîtrisés.

Manquements

• Absence de documentation complète : plusieurs documents, comme les plans révisés et les rapports de réunion de chantier, n’ont pas été fournis par l’entreprise indienne malgré des demandes répétées.
• Fragmentation du projet : manque de coordination entre les différentes parties prenantes, ce qui a conduit à des lacunes dans l’exécution et le suivi.
• Conditions contractuelles inadaptées : les documents d’appel d’offres faisaient référence à des lois indiennes au lieu des lois mauriciennes. Aucune action n’a été entreprise pour corriger cette situation.
• Non-respect des conditions du prêt : absence des professionnels requis (architectes, ingénieurs, comptables) dans l’unité de mise en œuvre du projet.

Retards

• Lancement du projet en 2015, mais signature du contrat seulement en février 2019 (retard de trois ans).
• Processus d’appel d’offres excessivement long (quatorze mois de janvier 2018 à février 2019).
• Huit prolongations de délais accordées sans coût à l’entrepreneur, entraînant un retard cumulé de 984 jours.

Coûts et surcoûts

• Contrat initial de Rs 1 milliard signé en octobre 2018 après négociations pour réduire un coût initialement supérieur.
• Rs 950 millions supplémentaires pour l’équipement médical et l’ameublement du centre.
• Coût total du projet estimé à Rs 2 milliards, sans que le ministère de la Santé n’ait une vision claire des dépenses totales.
• Paiements de Rs 1,7 million à une première firme de conseil.
• Rs 2,35 millions versés au consultant local avant son éviction en 2017.
• Rs 600 000 dépensés pour une étude géotechnique ignorée lors de la construction.

Défaillances

• Modifications non justifiées du projet initial : le bâtiment est passé de cinq à trois étages, avec un impact financier inconnu.
• Conditions géotechniques ignorées : la nappe phréatique identifiée à 4,6 mètres de profondeur n’a pas été prise en compte, menaçant le sous-sol et le bunker.
• Aucune preuve que le financement saoudien ait approuvé les modifications représentant Rs 143,7 millions de travaux supplémentaires.
• Le contrat de maintenance du bloc rénové a été rétroactivement appliqué à 2020 alors qu’il n’a été signé qu’en 2022, entraînant un paiement injustifié de Rs 4,6 millions.