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Rapport annuel de l’Ombudsperson for Children : hausse alarmante des cas de violence contre les enfants

Le nombre grandissant d’enfants qui commettent des actes de violence interpelle.

Le rapport 2018/2019 de l’Ombudsperson for Children tire la sonnette d’alarme. Les enfants sont de plus en plus exposés à la violence sous différentes formes. Tout aussi inquiétant est le fait que de plus en plus d’enfants sont eux-mêmes à l’origine de la violence.

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Dans son rapport annuel de 502 pages, l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, constate une forte hausse des actes de violence perpétrés contre les enfants. « Plus que toute autre année, 2018/2019 a été caractérisée par une inquiétude grandissante concernant les différentes formes de violence à la maison, à l’école, dans des institutions... »

Dans son introduction, Rita Venkatasawmy indique avoir non seulement été « horrifiée par l’augmentation conséquente d’actes de violence contre les mineurs, mais aussi par le nombre croissant d’enfants qui commettent des actes de violence. Aujourd’hui, nous ne pouvons nier l’existence de mineurs qui abusent physiquement, sexuellement et verbalement d’autres enfants et, parfois, même des adultes ».

Ces enfants ont tendance à être condamnés par la société, mais « c’est malheureux, car ils ont eux-mêmes, la plupart du temps, été victimes d’abus et sont vulnérables. S’il est important d’être fermes avec la discipline, quand il s’agit de ces enfants violents et leur envoyer des signaux clairs que leur comportement est inacceptable, il est aussi crucial qu’ils bénéficient du soutien nécessaire ». Ils ont le droit d’être réhabilités et de bénéficier d’une nouvelle chance.

L’Ombudsperson for Children fait ressortir que les punir en les plaçant en détention n’est pas la situation idéale, car « des recherches avancées prouvent que la détention augmente la probabilité que ces enfants retombent dans la criminalité ».

Elle plaide pour une meilleure prise en charge de ces enfants, pour une prise de conscience collective, mais aussi pour des actions concrètes et immédiates. 

« Réinventer la roue n’est pas nécessaire », soutient-elle. Il y a déjà un large éventail de modèles qui sont utilisés efficacement à l’étranger. Ceux-ci peuvent être adaptés à Maurice « pour améliorer la situation locale ». À son niveau, l’Ombudsperson for Children a déjà formulé des propositions et les a soumises aux décideurs. 

Dans son rapport, un chapitre entier est dédié au problème des foyers (shelters). Elle a régulièrement des plaintes d’employés et d’enfants. Référence est notamment faite à La Colombe. Celle-ci ainsi qu’une autre ont dû être fermées le 11 juillet 2018, car elles « n’étaient plus des espaces de sécurité ». Cela sur ordre du ministère de l’Égalite des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille.

L’Ombudsperson for Children décida d’ouvrir une enquête pour vérifier s’il y a eu violation des droits des enfants par les responsables de ces deux centres et si les mesures prises par les autorités étaient appropriées. « Cette enquête a permis de mettre à jour des pratiques contraires à l’éthique et une situation marquée par la mauvaise gouvernance. »

Pour le Bureau de l’Ombudsperson for Children, « il est important que les leçons tirées de ces deux fermetures servent à l’amélioration des politiques et des lois pour la protection des enfants et la réglementation des centres résidentiels pour mineurs».

Gestion des fonds du gouvernement

Le gouvernement met généreusement la main à la poche lorsqu’il s’agit de payer pour le développement des enfants, mais il n’analyse pas comment cet argent est utilisé. “Je pense que la gestion judicieuse et efficiente de ces fonds doit être confiée à un personnel qualifié”, souligne Rita Venkatasawmy.

Elle note que “le souci se situe souvent au niveau de la pertinence des dépenses et du niveau de formation, des diplômes et de l’expérience du personnel qui met en place des programmes sensibles”.

Pour de meilleurs résultats, il faut recruter des personnes dévouées, formées et qualifiées. En plus, il faut qu’il y ait les mécanismes appropriés de suivi et d’évaluation du travail et des dépenses. Bref, des normes de bonne gouvernance doivent être introduites.

L’Ombudsperson for Children compte, pour sa part, faire la part des choses : “Mon bureau fera définitivement sa part dans ce processus en agissant comme chien de garde.”

446 dossiers

Le Bureau de l’Ombudsperson for Children s’est occupé de 466 cas pour la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. Ses préposés ont mené 273 enquêtes.

Dossiers clos 391
Dossiers en attente d’un rapport 59
Dossiers encore ouverts 16

Profil des plaignants enregistrés du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019

Mère 153
Père 108
Grands-parents 39
Anonymes 37
Professionnels de l’éducation 32
Amis et autres proches 24
ONG 19
Ministères 11
Voisinage 11
Groupes de parents 10
Enfants 7
Parents adoptifs 7
Média 4
Travailleurs sociaux du domaine médical 3
Enquête de sa propre initiative 1

Genre de plaintes

Abus institutionnalisés et négligence/brutalité policière 13
Problèmes d’adoption 6
Violence physique au sein de la famille 4
Abus liés à la drogue 4
Vente de cigarettes ou de boissons alcoolisées aux mineurs 4
Déclarations tardives de naissance 4
Problèmes au niveau des aides sociales 3
Enlèvement d’enfant 1
Autres 82
 

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