Les prix des commodités poursuivent leur ascension fulgurante. Les raisons expliquant la flambée des prix ont été abordées par trois économistes que sont Rama Sithanen, Éric Ng et Vinaye Ancharaz dans l’émission ‘Au Cœur de l’Info’, animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul, le vendredi 18 février.
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Les pressions inflationnistes sont plus que jamais d’actualité dans des pays comme le Royaume-Uni ou la France. Maurice n’est pas en reste. Le coût du fret, la perturbation dans la chaîne d’approvisionnement, soit des facteurs externes, sont l’une des raisons de l’inflation. Pour Vinaye Ancharaz, en tant que pays importateur net de produits alimentaires, Maurice n’est pas épargné par la hausse des prix. Les chiffres de Statistics Mauritius font d’ailleurs état d’un taux inflation en glissement annuel à 7,4 % en janvier 2022, contre 1 % un an plus tôt.
De quoi inquiéter Rama Sithanen, qui affirme que « l’inflation n’est pas transitoire et devrait se poursuivre en raison de l’augmentation du prix du pétrole. L’‘upward risk’ prédomine. Ainsi, ce cocktail explosif qu’est l’inflation, la dépréciation de la roupie, la hausse du coût des produits pétroliers et la prochaine révision du taux d’intérêt par la Réserve fédérale, peut entraîner un problème social. »
La monnaie locale aurait perdu entre 20 et 25 %, par rapport aux devises étrangères, au cours des deux dernières années. Considérée comme un facteur interne qui influe sur le taux d’inflation à Maurice, la dépréciation de la roupie pourrait cependant être gérée par la Banque centrale. C’est du moins l’avis d’Éric Ng. « Depuis quelque temps, on observe que la Banque de Maurice vend uniquement 10 millions de dollars sur une faible fréquence. Auparavant, la vente s’élevait à 25 millions de dollars. Si nous sommes confortables en termes de réserves en devises, pourquoi tergiverser sur la vente sur le marché ? » s’interroge Éric Ng.
La politique délibérée du gouvernement concernant la dépréciation de la roupie et favorisant l’exportation, n’est pas au goût de tous. Vinaye Ancharaz affirme que les anciens gouverneurs de la Banque de Maurice n’ont pas eu recours au gain de réévaluation du ‘Special Purpose Vehicle’.
Quelle solution pour stopper l’hémorragie de la dépréciation ? Rama Sithanen préconise que la Banque centrale intervienne davantage sur le marché, d’autant plus que la croissance est pour l’heure fragile. « Maurice a une balance commerciale déficitaire, alors que nous importons deux fois plus que nous exportons. Il est important de trouver le bon équilibre entre le boost des exportations et la protection des importateurs. La rentrée de devises via le tourisme a été affectée par le variant Omicron et nous n’arrivons pas à obtenir suffisamment d’investissements directs étrangers », explique Rama Sithanen. De ce fait, l’ancien ministre des Finances est d’avis qu’une meilleure production locale et l’identification de nouveaux secteurs comme l’économie verte et l’économie bleue sont des solutions plausibles.
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