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Pretoria appelle à accroître la pression sur Israël pour stopper les "actes génocidaires" à Gaza

Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Ronald Lamola, lors d'une séance photo au sein du Département des Relations internationales et de la Coopération (DIRCO) à Pretoria, le 5 août 2025

Le ministre sud-africain des Affaires étrangères Ronald Lamola a appelé mardi le "plus de pays possible" à faire pression sur Israël pour "mettre un terme aux actes génocidaires" commis, selon lui, à Gaza par Israël, dans un entretien exclusif à l'AFP.

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"Nous nous félicitons de l'intention de la France, du Canada et d'autres pays dans le monde de reconnaître" l'Etat de Palestine. "Cela permet d'accroître la pression pour l'obtention d'un cessez-le-feu", a ajouté M. Lamola interrogé à Pretoria.

L'Afrique du Sud avait saisi fin décembre 2023 la Cour internationale de justice (CIJ) au sujet de la situation à Gaza. En janvier 2024, dans une décision retentissante, la CIJ avait appelé Israël à prévenir tout éventuel acte relevant du "génocide", mettant en garde contre un "risque réel et imminent" de "préjudice irréparable" pour les Palestiniens.

"Quand certains de leurs amis et certains pays disent à leur tour, non, cela ne peut pas continuer, cela nous rapproche de plus en plus du moment où le régime israélien met fin à ses activités génocidaires, où l'accès humanitaire à la population de Gaza est autorisé, où l'on accepte d'aller à la table des négociations pour un cessez-le-feu", a estimé le ministre sud-africain.

Evoquant la "famine" en cours à Gaza, M. Lamola a ajouté : "Nous avions averti dans notre procédure devant la CIJ que tout cela mènerait à une famine, à un nettoyage complet de la population" gazaouie.

"Si le monde avait agi à l'époque, nous n'en serions pas là aujourd'hui", a-t-il déploré.

Relation "très faible" avec Washington 

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement  palestinien en Israël le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

L'opinion israélienne s'alarme du sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée -, tandis qu'à l'international, de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisée" selon l'ONU.

La relation avec Washington, qui reproche entre autres à Pretoria sa plainte visant Israël devant la CIJ, est à un "niveau très faible", a décrit Ronald Lamola.

Visé par les droits de douanes le plus élevé d'Afrique subsaharienne (30%), Pretoria est ciblé depuis des mois par des attaques de l'administration de Donald Trump lui reprochant de prétendues persécutions des fermiers blancs ainsi que ses politiques de discrimination positive.

Des secteurs entiers du pays, comme l'agriculture, l'automobile et le textile, qui bénéficiaient auparavant de conditions d'exportations favorables vers les Etats-Unis, vont pâtir des droits de douanes "très punitifs" de Washington, selon les mots du président Cyril Ramaphosa.

Trump "bienvenu" 

"On a fait absolument tout ce qui était possible pour conclure un accord" avec Washington, a estimé le ministre mardi. "La situation avec les Etats-Unis est imprévisible pour tous les pays, pas seulement pour l'Afrique du Sud."

Tout aussi incertaine est la présence de Donald Trump au sommet du G20 prévu en novembre en Afrique du Sud, premier pays du continent à le présider. Le président américain a dit la semaine dernière qu'il ne s'y rendrait "probablement pas", répétant ses accusations.

"Il est le bienvenu en Afrique du Sud" pour "apporter sa contribution au G20" mais au final, "c'est sa décision" a réagi le ministre. Ce dernier a réaffirmé l'intention de Pretoria de pousser son programme "Solidarité, égalité, durabilité" lors du sommet prévu du 21 au 23 novembre à Johannebsurg.

"L'ère de l'unilatéralisme est révolue. On ne reviendra plus jamais en arrière", a encore lancé Ronald Lamola. "Le monde doit accepter que nous sommes désormais tous interconnectés et que nous devons agir ensemble pour trouver des solutions au changement climatique, aux inégalités et à l'intelligence artificielle. Il faut travailler comme une seule communauté mondiale."

 

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