
En 2021, en pleine crise sanitaire et sous confinement strict, onze patients sous dialyse, testés positifs à la COVID-19, sont décédés au New Souillac Hospital. Quatre ans plus tard, les familles n’ont toujours pas reçu de compensation, et ce malgré la publication en décembre dernier des conclusions du Fact-Finding Committee et du Medical Negligence Standing Committee.
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Quatre ans se sont écoulés depuis que les onze patients sous dialyse, positifs à la COVID-19, sont décédés au New Souillac Hospital. Si les conclusions du Fact-Finding Committee et du Medical Negligence Standing Committee ont été rendues publiques en décembre 2024, elles n’ont toutefois pas apaisé la douleur des proches. Pour eux, ces rapports ne sont qu’une série de constats techniques, sans engagement concret. Ils relancent leur appel pour obtenir une compensation.
« Ces familles méritent plus qu’un simple constat technique. Elles attendent reconnaissance et réparation », a affirmé Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patients’ Association, dans une déclaration téléphonique accordée dans la matinée du lundi 31 mars 2025. « Ce n’est pas simplement une question d’argent. Il s’agit avant tout d’une reconnaissance officielle des manquements qui ont coûté la vie à leurs proches », ajoute-t-il.
Il exhorte vivement le gouvernement actuel à compenser financièrement les proches des victimes. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui avait vertement critiqué la gestion de la crise sanitaire par l’ancien gouvernement, se retrouve maintenant interpellé directement. Les proches des patients dialysés décédés ont aussi des attentes envers le ministre de la Santé, Anil Bachoo.
« Geste légitime »
Confrontées à ce vide juridique et administratif, plusieurs familles ont déjà entamé des consultations avec des avocats après que les deux rapports ont été rendus publics à l’Assemblée nationale. « Elles réclament justice. Certaines n’excluent pas la possibilité de recourir à des actions en justice. Nous demandons un geste légitime », martèle Bose Soonarane.
Il insiste sur le fait que ces familles ont été abandonnées. « C’est le gouvernement sortant qui les a mises dans une telle situation. Bien que les rapports aient été divulgués, ils n’ont pas suffi à apaiser les tensions. On parle de négligence médicale. Mais où est la justice pour les proches des victimes ? » demande le secrétaire de la Renal Disease Patients’ Association.
Demande pour une stèle
Pour honorer la mémoire des 11 disparus, les proches organiseront une marche pacifique partant de la plage publique de Souillac jusqu’au jardin de Telfair ce samedi 5 avril 2025. Lors de l’événement, les participants lanceront un appel aux autorités pour qu’elles érigent une stèle en hommage aux victimes.
Pour la famille de Lutchmayah Lutchammah, décédé le 28 mars 2021 à l’âge de 77 ans, cette date représente un douloureux anniversaire. Il avait succombé après avoir été testé positif à la COVID-19 au New Souillac Hospital. Pour sa famille, le temps n’a effacé ni la douleur, ni la colère. « Il y a eu des rapports. Et puis plus rien. Il aurait dû y avoir une enquête approfondie pour situer les responsabilités. Les rapports évoquent clairement une négligence, mais aucune responsabilité individuelle n’a été établie », déplore son fils Parmesh Lutchammah.
Kevin Hanzary, gendre de Mahadeo Jeebun emporté le 11 avril 2021, partage cette frustration. « La vérité n’a pas encore triomphé. Nous découvrons l’ampleur des manquements à travers les rapports présentés à l’Assemblée nationale. Il est clair que certains ont tenté d’étouffer l’affaire », dénonce-t-il avec conviction.
Pour lui, la question est claire : une compensation ne ramènera pas les disparus, mais elle attestera de la reconnaissance des fautes commises. Il pointe directement la responsabilité de l’ancien ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal : « Celui qui a fauté devra payer la dette de la compensation. »

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