Nazira Ismael et Parsooramen Armoogum contestent devant la Cour d’appel de Saint-Denis, La Réunion, une amende de Rs 2 millions. Ils avaient avoué avoir fait office de proxénètes.
Nazira Ismael et Parsooramen Armoogum ont fini par passer aux aveux. Le couple franco-mauricien a admis devant la Cour d’appel de Saint-Denis, à La Réunion, jeudi, avoir ouvert les portes du Tourist Hotel et de la Pension Anaïs à des prostituées malgaches et mauriciennes entre 2006 et 2009.
Propriétaires du premier établissement et gérants du second, tous deux situés dans le chef-lieu de l’île sœur, mari et femme avaient été contraints en août 2015 à régler une amende de 50 000 euros, l’équivalent de Rs 2 millions. Le tribunal correctionnel de Saint-Denis les avait alors reconnus coupables de proxénétisme hôtelier et de recel de bénéfices frauduleux, les condamnant également à un an et six mois de prison avec sursis.
Un mois plus tard, le Tourist Hotel a été saisi, le tribunal correctionnel ayant tenu compte du fait que l’établissement avait été sommé de fermer ses portes pour proxénétisme pendant plusieurs mois en 2003. En rouvrant ses portes en 2007, il est de nouveau devenu un hôtel de passe « à cause de la crise », avaient expliqué Nazira Ismael et Parsooramen Armoogum.
« Je reconnais les faits, nous étions acculés par les charges, c’est comme ça que nous avons fini par accepter la prostitution, à cause de la crise, d’un loyer très élevé et d’un besoin d’argent pressant », a indiqué Nazira Ismael devant la Cour d’appel jeudi. L’équipe de la Police aux frontières (PAF) basée à l’aéroport de Gillot avait ouvert une enquête sur les activités du Tourist Hotel après avoir constaté qu’il avait délivré de nombreuses attestations d’hébergement à de jeunes Mauriciennes faisant de fréquents allers-retours entre les deux îles.
Des filatures et des opérations de surveillance ont été menées à l’hôtel, au 24 Allée Bonnier, en 2007. Les agents ont découvert qu’outre des Mauriciennes, des Malgaches monnayaient leurs charmes contre 31 euros (Rs 1 240) et payaient aux gérants 35 euros (Rs 1 400) pour l’utilisation d’une chambre pour une durée d’une heure.
D’autres filles s’engageaient dans des activités sexuelles avec des clients, dans leurs voitures, aux abords de la Pension Anaïs, à la rue Maréchal-Leclerc. Là-bas, les chambres étaient louées à 20 euros (Rs 800) de l’heure. L’enquête de la PQF avait révélé que l’hôtel fonctionnait à plein régime depuis 2005 et qu’elle a octroyé 127 attestations d’hébergement entre 2006 et 2009.
L’argent récolté aurait été versé sur un compte en banque à Maurice afin de financer l’achat d’un bien immobilier. « Oui, j’ai mis de l’argent sur un compte à Maurice pour acheter une maison. Cette somme provenait d’un placement après l’héritage de mon père. Depuis, on l’a utilisée pour régler la dette fiscale », a plaidé Nazira Ismael devant la Cour d’appel, jeudi.
Elle s’est présentée devant cette instance pour indiquer qu’elle ne pourra s’acquitter de l’amende de 50 000 euros. « Je ne peux pas payer les 50 000 euros sans mettre en péril les deux autres hôtels que je gère actuellement et qui n’ont rien à voir avec la prostitution. Au moment de cette affaire, nous avons été victimes d’un redressement fiscal, on ne peut pas tout régler. » Chose que l’avocat général Patrice Cambérou conteste, indique Le Quotidien de La Réunion dans sa livraison de vendredi.
La Cour d’appel fera connaître sa décision le 25 août. De La Réunion, Parsooramen Armoogum a réitéré au Défi-Plus vendredi que sa femme et lui-même « ignoraient » que la législation française leur interdisait de louer des chambres à des prostituées. Il souligne également que ces femmes ne sont pas descendues à leur hôtel avec plusieurs hommes dans une même journée.
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