Face à la flambée des prix des produits de consommation dans les supermarchés, le ministère du Commerce tire la sonnette d’alarme et met en garde les commerçants qui pratiquent des prix abusifs.
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«La constante hausse des prix des produits importés est hors de notre contrôle. Depuis des mois, nous subissons des pertes. Nous n’avons pas d’autre choix que de limiter le volume d’importation », déplore Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International. Il soutient que c’est ce qui explique la pénurie de l’huile comestible sur le marché local. « J’ai revu à la baisse le volume de l’huile importé de 30 % car je ne suis pas en mesure de couvrir les frais malgré la subvention du gouvernement sur ce produit », avance-t-il. Selon lui, les importateurs ont des dettes, des factures et coûts à subir. Ainsi, ils ne vont pas accepter d’opérer d’une manière qui mènera vers la faillite. « Si le ministère du Commerce estime que les opérateurs pratiquent des prix abusifs, c’est mieux qu’il intervienne sur le marché en faisant la State Trading Corporation importer les produits dont les prix sont jugés être trop élevés », soutient l’importateur.
Jayen Veerapen, directeur de J.M. Veerapen Ltd et importateur de grains secs, abonde dans le même sens. « La situation est critique. Nous ne sommes plus en mesure de combler le coût de fret qui prend de l’ampleur à chaque arrivée des cargos. Nous avons décidé de mettre un frein à l’importation », avoue-t-il. Il souligne que le subside du gouvernement sur le grain sec est de Rs 5 le kilo. « Il faut que l’État augmente le montant du subside à Rs 10 », recommande-t-il.
Jaleel Ahmud, directeur de Golden Grain Entreprise affirme pour sa part que le prix recommandé par l’État sur le riz basmati ne permet pas de faire des profits. Cependant, dit-il, la compagnie continue d’importer. « Nous importons le riz basmati de la marque Taj Mahal depuis 15 ans. Nous avons déjà établi une relation de confiance avec le fournisseur étranger. Par ailleurs, les Mauriciens se sont habitués avec la marque », avance l’importateur. Il demande au gouvernement de revoir le ’Mark- Up Price’ appliqué sur le riz. « Le coût de fret est passé de 1 200 dollars à 6 490 dollars en haute saison. Sans oublier les retards des bateaux. Il faut considérer ces facteurs avant d’imposer un prix », appuie-t-il.
Pénurie à l’horizon
Selon Pritam Dabydoyal, la pénurie de certains produits va durer des semaines. « Sur le plan international, le coût de fret continue son ascension. De ce fait, une éventuelle augmentation des prix n’est pas à écarter. Par ailleurs, avec la période de fin d’année, le niveau de consommation va augmenter davantage. Ainsi, la pénurie sera encore plus prononcée », dit-il. Même son de cloche du côté de J.M. Veerapen Ltd. « Actuellement nous écoulons sur le marché les grains secs que nous avions en stock. Tant que l’État n’augmente pas le subside, il n’y aura pas de nouvelle importation », avance Jayen Veerapen. Avec le stock disponible, ce dernier dit pouvoir approvisionner le marché local jusqu’à fin décembre uniquement.
Il est bon de faire ressortir que le ministère du Commerce a travaillé en étroite collaboration avec les importateurs et le ministère des Finances, et la décision a déjà été prise d’augmenter la subvention concernant l’huile comestible à partir du 1 octobre 2021 afin d’éviter une augmentation et de maintenir le prix de vente.
Mahmad Oozeer, de la MRA : «Les paiements de la subvention se poursuivent»
Le directeur des opérations de la Mauritius Revenue Authority (MRA), Mahmad Oozeer affirme que les paiements de la subvention sur les produits essentiels aux importateurs, distributeurs et revendeurs se poursuivent. « Après les vérifications des documents, nous effectuons les paiements de manière assez régulière », dit-il.
À ce jour, la majorité des paiements dus ont été déjà effectués, rassure-t-il.
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