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Prévisions concernant Belal : une enquête pour comprendre le fil des événements

Le bulletin météo émis à 4 h 10 lundi matin qui avertissait du danger d’inondations et de glissements de terrain.

Outre la peur, deux morts et beaucoup de dégâts matériels, le cyclone Belal laisse beaucoup de questions derrière elle. Une enquête est en cours au niveau des autorités pour mieux comprendre ce qui a mené au désastre de lundi.

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Deux îles, deux analyses de la situation diamétralement opposées. Alors que Maurice ne se trouve qu’à 226 km de La Réunion et que les deux îles étaient directement exposées au cyclone Belal, les autorités réunionnaises avaient déclenché l’alerte rouge à 20 heures dimanche, avec fermeture des deux aéroports de l’île (depuis 16 heures dimanche), et obligation de confinement de la population pour faire face au puissant cyclone Belal.

Environ une demi-heure avant l’entrée en vigueur du confinement réunionnais, à Maurice, le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales et de la gestion des risques liés aux catastrophes, Anwar Husnoo, devait indiquer à la MBC au JT de 19 h 30 qu’il y avait une possibilité que l’alerte cyclonique 1, déclenchée durant la journée de dimanche, soit annulée lundi à 4 heures du matin.

Pourtant, un peu plus tôt, le préfet de La Réunion devait annoncer que l’île allait passer à 6 heures du matin lundi en alerte violette, synonyme de « danger imminent ».

Plus tard dans la soirée de dimanche, soit peu après les propos rassurants d’Anwar Husnoo, le directeur des services météorologiques de Vacoas, Ram Dhurmea, qui a été amené à démissionner lundi, devait déclarer au Defi Media Group qu’il n’était pas question d’enlever l’alerte 1 lundi. Il évoquait même la possibilité de passer en alerte 2 durant la journée de lundi. Dans son bulletin de 4 heures lundi, Météo Maurice devait mettre en garde la population en indiquant que de fortes pluies étaient prévues et que celles-ci allaient devenir plus fréquentes dans l’après-midi. Ceci, précisait le bulletin, « va causer des accumulations d’eau et des inondations localisées ». Un appel était donc lancé à de la « vigilance extrême » et qu’il fallait, entre autres, éviter les bords des rivières et des cours d’eau et qu’il y aura des glissements de terrain. Toutefois, aucun avis de fortes pluies, ni de pluies torrentielles n’a été émis. L’avertissement de la météo n’a pas été suivi d’actions. 

Comment expliquer cette cacophonie ? Au niveau du National Emergency Operations Command (NEOC) du National Disaster Risk Reducation and Management Centre, l’on affirme qu’il y avait déjà une certaine confusion dimanche, mais confie une source, il y avait « un désir de minimiser la situation ».

Pourquoi ? Cette dernière affirme ne pas comprendre pourquoi, mais formule un reproche : « On ne peut faire de la politique avec la météo. Un cyclone ne peut être influencé par qui que ce soit. Il fera ce qu’il veut ».
Quoiqu’il en soit, Météo Maurice était le coupable tout désigné. Anwar Husnoo explique « qu’on a eu des réunions hier (dimanche, Ndlr) et le matin (lundi, Ndlr) et je dépends des informations que me donne la météo. Ce n’est pas moi qui décide de mettre la classe III. C’est la décision des techniciens. Je suis leur avis. C’est très important. J’accepte qu’on n’a peut-être pas pris les décisions à temps voulu ». 

Lors de sa déclaration à la MBC, à 17 h 40, lundi, le Premier ministre, Pravind Jugnauth devait en ajouter une couche en disant que « ce qui s’est passé malheureusement est le résultat d’informations que le service météo nous a données. Je partage la colère de beaucoup de gens en ce moment. Les responsables doivent assumer. Entre-temps, le directeur des services météorologiques a démissionné. Ce qui s’est passé aujourd’hui est inacceptable. Cela a mis beaucoup de personnes en danger ».

Entre-temps, à Vacoas, aux services météorologiques, c’était l’indignation mardi suite à la démission de Ram Dhurmea du poste de directeur.

Interrogé lors de l’émission « Au cœur de l’info », mardi soir, Prem Goolaup, conseiller technique aux services météorologiques, devait indiquer que la station de Vacoas n’avait pas été pris de court par Belal. « La météo fait une prévision de sept jours. Quand on s’y réfère on peut constater qu’on avait déjà annoncé une détérioration. Ce que je peux dire pour le moment, c’est que cela n’a pas été une surprise », soutient-il.
Une enquête est en cours pour mieux comprendre ce qui s’est passé et ce qui a pu mener à cette confusion au niveau du diagnostic.

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