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Pourparlers entre Maurice et le Royaume-Uni : les Chagossiens veulent avoir voix au chapitre

Les Chagossiens veulent être entendus.

Les Chagossiens ne veulent pas que des décisions soient prises sans qu’ils soient au courant. « Il est important que notre voix soit entendue », plaide Olivier Bancoult.

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Les négociations formelles entre le Royaume-Uni et Maurice, après un premier round l’année dernière, sur la rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice, pourraient démarrer la semaine prochaine. L’objectif est d’arriver à un accord sur ce dossier d’ici juin. Les Chagossiens estiment cependant qu’ils doivent faire partie des pourparlers, car ils sont directement concernés. 

« Nous avons déposé une demande formelle par le biais d’une lettre avant l’année. Nous disons que nous, les Chagossiens, devons aussi faire partie des discussions. On ne veut pas que, comme dans le passé, des décisions soient prises sans même que nous soyons au courant », affirme Olivier Bancoult, leader du Groupe Refugiés Chagos. « Il est important que notre voix soit entendue », ajoute-t-il. 

Il plaide pour qu’il puisse y avoir un représentant chagossien de chaque pays où il y a une forte communauté de Chagossiens. Il soutient que ces derniers « doivent être des natifs, car ce sont eux qui ont subi les souffrances de la déportation ». Environ 2 000 Chagossiens avaient été déportés à l’époque. Il y a environ 600 natifs des Chagos qui sont encore en vie. 344 sont à Maurice et environ 140 au Royaume-Uni. Plusieurs dizaines se trouvent aux Seychelles. Olivier Bancoult espère que « le gouvernement mauricien ne va pas éloigner les Chagossiens, car nous avons été avec l’État mauricien devant la Cour internationale de justice (CIJ) et devant les Nations unies dans le cadre de la revendication mauricienne sur les Chagos ».

Dans sa livraison du 2 janvier dernier, The Guardian indique, dans un article, que les descendants des Chagossiens réclament eux aussi leur droit aux discussions. Rosy Leveque, 28 ans, du Chagos Islanders Lobby Group, y déclare que « j’ai l’impression que l’Histoire se répète. Les deux mêmes États qui ont traité ma famille comme du cargo sont une nouvelle fois en train de négocier sur le futur de notre communauté sans l’implication de la communauté elle-même ». Selon cette dernière, le gouvernement mauricien n’est pas digne de confiance sur la question des Chagos. « Les descendants avec qui j’ai parlé à Maurice ne soutiennent pas la souveraineté de Maurice sur les Chagos, surtout lorsqu’on regarde ce qui se passe à Agaléga. Maurice l’a vendu à l’Inde pour être utilisée comme base militaire et les Agaléens sont mis de côté. » Rosy Leveque plaide pour un référendum où les Chagossiens voteront pour ou contre la souveraineté mauricienne.

Également cité par The Guardian, David Victoire craint que Maurice établisse ses propres intérêts économiques comme priorité.

Le Foreign Secretary britannique James Cleverly a rapporté, dans un débat à la House of Commons le 7 décembre dernier que « des discussions constructives ont eu lieu avec Maurice les 23 et 24 novembre et qu’il y aura un second tour très prochainement. Le gouvernement britannique a reconnu la diversité des points de vue des Chagossiens et a donné son accord pour que ceux-ci soient consultés ».

Selon David Snoxell, Coordinator of the Chagos Islands (BIOT) All-party Parliamentary Group, les États-Unis sont derrière la reprise des pourparlers. Cela, parce que, entre autres, la position britannique quant aux Chagos n’est pas conforme avec celle qu’il a adopté et qui veut que le Droit international soit appliqué par rapport à l’occupation illégale de l’Ukraine par la Russie.

 

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