Pour obtenir un ‘early trial’ : 200 détenus plaident coupables par écrit

Plus de 200 personnes en détention préventive ont plaidé coupable à travers un formulaire optionnel circulé à la prison. Le document sera adressé au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour établir les charges retenues contre elles.  Une mesure qui, selon Vinod Appadoo, commissaire des prisons, vise à réduire le surpeuplement à la prison.

La mesure a été annoncée lors de la passing out parade de 63 nouvelles recrues à la prison, mercredi.

Les 900 détenus on remand, incarcérés dans les diverses prisons du pays, seront « encouragés » à remplir un formulaire attestant leur volonté d’être traduits en cour au plus tôt.

Depuis plusieurs semaines, ce formulaire « optionnel » circule dans tous les établissements du pays (sauf à la prison de Richelieu pour ceux qui seront libérés sous peu).

« Cette mesure, explique un haut cadre, est l’une des réformes mises en chantier par le commissaire Vinod Appadoo. Diverses instances - bureau du DPP, State Law Office (SLO) - ont été avisées de sa mise en application. »

Signature du formulaire

La grande majorité des personnes en détention préventive a été arrêtée pour divers délits : vols avec violence, trafic de drogue ou violence domestique. Selon Vinod Appadoo, « plus de 200 détenus des diverses prisons du pays ont signifié leur intention d’être traduits en cour  au plus vite ». Les détenus on remand intéressés doivent, sur avis de leur avocat, remplir le formulaire attestant de leur volonté d’être traduits en cour. « Cette offre, précise le commissaire des prisons, est valide uniquement pour ceux qui souhaitent plaider coupable.»

Le formulaire remis aux détenus mentionne le délit dont ils sont accusés, s’ils sont défendus par un avocat ou non et s’ils veulent plaider coupable. La signature du document se fait en présence d’un témoin : un Welfare Officer de la prison ou un détenu.

« Des détenus se retrouvent en préventive pour plusieurs raisons : objection de la police à leur remise en liberté provisoire, retard de comparution en cour faute de témoins ou manque d’argent pour régler les frais de caution. Tout cela sera bientôt chose du passé. Les personnes en détention préventive - qu’elles soient first offender ou habitual criminals - pourront être traduites devant la cour dans les plus brefs délais si elles plaident coupables. Leurs dossiers seront ensuite envoyés au bureau du DPP. Elles écoperont soit d’une amende soit d’une peine de prison, selon leurs délits », précise Vinod Appadoo.

L’appel de SAJ aux recrues

La passing out parade pour 63 nouvelles recrues des services pénitentiaires a eu lieu mercredi matin à la Prison Training School de Beau-Bassin. Le ministre de la Défense et ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth, était présent. Dans son discours, il a exhorté les officiers à faire preuve d’allégeance. Le serment d’officier des prisons en soi, insiste-t-il, n’est pas qu’une simple récitation, mais la mise en pratique de valeurs, vertus et principes ! « Des sanctions seront prises contre les officiers des prisons corrompus », dit-il avant d’aborder les fréquentes visites d’avocats en prison.

« Un comité comprenant des hauts gradés de la prison a été mis sur pied pour trouver une solution aux abus que commettent certains avocats », indique le commissaire des prisons. Dorénavant les avocats seront invités à remplir un formulaire, « deux ou trois jours à l’avance », expliquant les motifs de leur visite. « Il n’y a aucune raison pour qu’un avocat vienne rendre visite à un détenu déjà condamné, contrairement à une personne en détention préventive. Il y a eu des abus dans le passé, de nouveaux paramètres ont été établis », ajoute-t-il.

Prison des femmes

Le commissaire se réjouit que la population carcérale à la prison des femmes ait chuté. Elle est passée d’une centaine de détenues, il y a un an, à 82 actuellement. Évoquant la situation à l’Eastern High Security Prison de Melrose, Vinod Appadoo annonce une campagne de dératisation. « La prison est entourée de 57 hectares de terre et les rongeurs sont omniprésents », souligne-t-il.