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Pompiers du MRFS : quatre mois sans allocation, l’inquiétude grandit

Le syndicat du MRFS veut obtenir des éclaircissements sur la gestion du budget alloué aux pompiers.

Privés de deux allocations essentielles depuis janvier, les pompiers dénoncent un silence inquiétant des autorités. Colère, frustration et peur d’une suppression progressive agitent les rangs du Mauritius Fire and Rescue Service.

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Le malaise s’installe chez les soldats du feu. Depuis maintenant quatre mois, les pompiers du Mauritius Fire and Rescue Service (MRFS) n’ont pas reçu deux allocations importantes : le Sunday Allowance et le Night Shift Allowance. Une situation qui suscite interrogations, colère et crainte quant à l’abolition éventuelle de ces compensations, pourtant recommandées par le Pay Research Bureau (PRB).

Ces allocations ne sont pas des gratifications ponctuelles, mais des éléments intégrés dans la grille salariale des pompiers en fonction de leur charge de travail et de leur ancienneté. Le Night Shift Allowance compense les heures de garde nocturne, souvent longues et exigeantes. Le Sunday Allowance, de son côté, a été introduit pour pallier une inégalité dans le traitement salarial des pompiers effectuant des services dominicaux.

Pourtant, depuis janvier, ces deux montants ne figurent plus sur les fiches de paie. Ce retard prolongé, sans justification officielle, fait planer l’inquiétude chez les principaux concernés. Pire encore, une rumeur persistante évoque la suppression pure et simple de ces allocations, ce qui constituerait un précédent inédit dans l’histoire récente de ce service d’urgence.

Le syndicat du MRFS, par la voix de son porte-parole Asraf Buxoo, tire la sonnette d’alarme. Une enquête interne a été menée pour comprendre les raisons de ce non-paiement. Selon lui, la situation serait liée à la manière dont les fonds budgétaires ont été utilisés cette année. « Je n’ai pas peur de le dire. L’argent prévu pour les allocations a été utilisé pour payer le 14e mois. Aujourd’hui, il ne reste plus suffisamment de fonds pour honorer les autres engagements », indique-t-il.

Appel aux autorités

Asraf Buxoo indique qu’une lettre a été envoyée au bureau du Premier ministre ainsi qu’au Junior Minister aux Finances, Dhaneshwar Damry. L’objectif : obtenir des éclaircissements sur la gestion du budget alloué aux pompiers, estimé à environ Rs 98 millions annuellement. Ce budget couvre aussi bien les salaires que les diverses indemnités.

Jusqu’ici, aucune réponse concrète n’a été reçue. « Nous avons demandé une rencontre avec le ministre, mais elle n’a pas encore eu lieu.  », souligne-t-il.

La situation devient encore plus préoccupante, car les allocations supprimées représentent une part non négligeable des revenus mensuels des pompiers. À cela s’ajoutent d’autres indemnités également recommandées par le PRB : le Special Duty Allowance pour ceux affectés à des unités spécialisées, et le Lead Fire Fighter Allowance destiné aux pompiers comptant plus de 15 ans de service. Si la logique budgétaire actuelle se maintient, certains craignent que ces autres allocations ne soient elles aussi compromises.

Les pompiers, souvent en première ligne lors d’incendies, d’inondations ou d’accidents industriels, se retrouvent ainsi dans une position inconfortable. Privés de compensations financières qui récompensent la pénibilité de leur métier, ils expriment un sentiment d’abandon.

Dans l’attente d’une réponse officielle, le syndicat continue de plaider pour la régularisation immédiate des paiements en souffrance. Il insiste également pour que les autorités garantissent la pérennité des allocations existantes, afin de ne pas fragiliser davantage un corps déjà confronté à de nombreux défis opérationnels.

Pour les pompiers, ce retard de paiement dépasse la simple question administrative. Il s’agit d’une reconnaissance de leur travail et d’un respect des engagements pris. Et si les allocations venaient à être supprimées, cela pourrait ouvrir une crise sociale plus large au sein du service.

 

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