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Politique : Xavier-Luc Duval remet son poste de leader de l’opposition en jeu en mars

L'espoir L’opposition parviendra-t-elle finalement à unir ses forces ?
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2022 sera une nouvelle année riche en événements politiques. En mars, Xavier-Luc Duval, qui milite en faveur d’une grande union de l’opposition, met son costume de leader de l’opposition en jeu afin de provoquer des discussions dans ce sens.

Le gouvernement arrive à mi-mandat cette année. C’est dire si le Premier ministre et son équipe devront déjà diriger leurs actions en ayant les élections générales de 2024 dans le viseur. C’est cependant surtout l’opposition qui attire les regards en ce début d’année. Verra-t-on se cristalliser un projet commun ?

C’est le souhait de part et d’autre de l’opposition parlementaire. Une première épreuve devrait intervenir en mars. Xavier-Luc Duval a, en effet, décidé de remettre son poste en jeu.

Le leader du PMSD rappelle qu’il a accepté le poste de leader de l’opposition en mars dernier, après plusieurs jours de réflexion et après que Paul Bérenger l’a refusé. « C’était aussi après qu’Arvin Boolell a décidé de quitter ce poste pour des raisons propres au PTr. En mars, je remets toute l’affaire sur la table afin que tout le monde puisse en rediscuter », déclare-t-il.

Xavier-Luc Duval souligne qu’il ne s’attache pas à ce poste. « Il sera disponible. Si on peut tomber d’accord sur une entente, je suis prêt à le quitter, fait-il comprendre. Nous souhaitons tous un regroupement parlementaire et je veux être partie de la solution et non du problème. »

Travailler de concert

Au PMSD, poursuit-il, l’on est réaliste. « Nous n’avons que quatre députés et nous ne pouvons prétendre à diriger l’opposition. » À ses yeux, l’idéal serait que les postes de leader de l’opposition, de whip de l’opposition et celui de président du Public Accounts Committee soient partagés équitablement entre les partis.

Pour le leader de l’opposition, la priorité est de faire partir le gouvernement au plus vite. « Il y a tellement d’incompétence, de corruption, de mauvaise foi et de mensonges au niveau du gouvernement et les corps parapublics qu’il faut qu’en 2022, nous jetions un éclairage sur tout ceci afin que les Mauriciens sachent sans équivoque qui les gouvernent. » L’objectif, précise Xavier-Luc Duval, est de mettre à nue les failles dans la gestion de l’économie, du pays et des corps parapublics, les passe-droits et la corruption.

Xavier-Luc Duval se réjouit du fait que déjà l’opposition parlementaire travaille de concert sur les grands dossiers. « Il n’y a pas eu de voix discordantes, pas de bâtons dans les roues de quiconque. » L’opposition, précise-t-il, a été solidaire face au gouvernement. « Si nous étions unis, nous serions mieux aiguisés dans nos attaques mais nous avons été solidaires dans tous les moments de la vie parlementaire. »

Il parle de bonne entente dans les faits. Déjà en 2021, une première étape a été franchie avec la formation de la plateforme de l’Espoir qui rassemble le PMSD, le MMM, le Reform Party et le Rassemblement mauricien. « On peut encore améliorer afin qu’on puisse marcher encore mieux. Il n’y a eu que du positif. »

Une volonté d’alternance

Patrick Assirvaden, président du Parti travailliste, abonde dans le même sens. « En 2022, on va redoubler d’efforts pour faire partir ce gouvernement qui mène le pays vers la banqueroute à tous les niveaux. On continuera à mettre la pression pour les pousser vers les élections générales. »

La grande union au sein de l’opposition n’est, à ses yeux, qu’une question de temps. « Il y a déjà une unité entre nous. L’alternance prendra graduellement forme d’elle-même. Ça viendra de facto. Il y a une volonté de tous d’aller dans ce sens, surtout quand il y a ce gouvernement en face. L’intérêt du pays passe devant tous autres intérêts », avance Patrick Assirvaden.

Qu’en pense-t-on au Mouvement militant mauricien (MMM) ? Le leader adjoint Reza Uteem souligne qu’il est « clair qu’au sein de l’opposition, nous devons avoir une stratégie commune ». Au Parlement, dit-il, il y a déjà un travail en commun.

« Maintenant, il faut voir ce que nous pouvons faire au niveau de l’entente de l’Espoir avec le Parti travailliste. Il doit y avoir une volonté de tout un chacun pour qu’il puisse y avoir une grande unité », fait-il ressortir.

Au MMM, précise Reza Uteem, l’on est en faveur depuis longtemps d’un regroupement des forces de l’opposition pour faire partir le gouvernement qu’il qualifie de « danger pour l’avenir du pays ». Ainsi, « si pour faire partir ce gouvernement corrompu et totalitaire, il faut une unité de l’opposition, alors oui, de tout cœur en faveur de l’unification de l’opposition ».

Gestion « exemplaire »

Le gouvernement de Pravind Jugnauth est à mi-mandat.
Le gouvernement de Pravind Jugnauth est à mi-mandat.

Toutefois, au gouvernement, l’on ne voit pas du tout les choses de la même manière. « Nous avons géré la Covid-19 de manière exemplaire sous la direction du Premier ministre, même s’il y a eu quelques failles çà et là », explique-t-on dans le milieu proche du Premier ministre, Pravind Jugnauth.

L’on rappelle que cette pandémie est d’une ampleur jamais vu auparavant dans le monde. « Contrairement à d’autres pays, nous sommes parvenus à éviter des licenciements massifs. On a injecté des milliards de roupies pour préserver l’emploi et garder l’économie à flot. »

Pour cette source au Bureau du Premier ministre, il n’y a que peu de doutes sur ce qu’il serait advenu de Maurice si Navin Ramgoolam ou quelqu’un d’autre dirigeait le pays. « Non seulement on a eu à gérer la pandémie, mais en plus Maurice est aujourd’hui un grand chantier et de nouveaux piliers de l’économie sont en train d’être créés. La population le sait et c’est pourquoi l’opposition ne parvient pas à décoller. »


Municipales en 2022 ?

L’opposition espère croiser le fer avec le gouvernement cette année lors des élections municipales. Mais le gouvernement n’est pas particulièrement pressé de s’engager dans une telle entreprise.

Légalement, grâce aux amendements apportés à la Local Government Act, votés le 25 mai 2021, le gouvernement a jusqu’à juin 2023 pour appeler les citadins aux urnes. Les dernières élections municipales ont eu lieu le 14 juin 2015.

Puis, à la mi-décembre 2021, le ministère de la Santé a émis une notice dans le cadre de la Quarantine Act de 2020 pour étendre la période de quarantaine du 31 décembre 2021 au 30 juin 2022.

Et, selon les amendements à la Local Government Act votés le 25 mai 2021, le président de la République peut étendre le mandat des conseillers municipaux et de villages « de pas plus d’un an à la fois, à condition que la vie des conseils ne soit pas étendue de plus de deux ans ». C’est lorsqu’« il y a ou lorsqu’il peut y avoir une épidémie d’une maladie transmissible à Maurice et lorsqu’une période de quarantaine est en vigueur à Maurice ». Des élections municipales avant le 30 juin de cette année sont donc fort improbables.

 

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