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Policière tuée lors d'une "controlled delivery" : les protagonistes

Jean Ah KangJean Ah Kang : « Mon fils n’est pas un trafiquant » 

Jordan Cliff Ah Kang, 25 ans, s’est fait épingler dans la nuit du mardi 24 novembre. Au moment du drame sur l’aire de stationnement au centre commercial Bo’ Valon Mall, à Mahebourg, où la policière Dimple Raghoo, affectée à la brigade antidrogue, a trouvé la mort, Jordan Cliff Ah Kang est suspecté par la Major Crime and Investigation Team (MCIT) d’avoir été en compagnie de Dylan Bryan Carman, 26 ans, son ami de longue date et de Wazil Ally Meerkhan.

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Jean, le père du jeune homme, est bouleversé par cet événement. La police reproche à son fils d’avoir été en possession de drogue. Issu d’une famille modeste, domicilié à Tranquebar, c’est la toute première fois que ce jeune homme a des démêlés avec la justice. Le patriarche ne comprend pas comment son fils a pu se retrouver empêtré dans une telle situation. D’autant plus que ce dernier est décrit comme une personne responsable et honnête. Ils sont quatre, trois frères et une grande sœur. Jordan est le cadet des fils. Il a étudié jusqu’à la Form IV. « Nous vivons en location. Jordan a cessé ses études et a voulu aider dans les dépenses », explique son père. Il a connu Dylan Carman alors qu’il était encore adolescent. « Ils se sont connus dans une troupe de danse chinoise. Dylan et mon fils sont de bons amis. Ils ont grandi ensemble et Dylan passait quelques fois à la maison .» 

Depuis mardi, la famille du jeune homme vit un véritable cauchemar. « Jordan avait fait tout dernièrement un accident de moto. Il porte un bandage à une jambe. Je devais l’emmener à l’hôpital lundi, mais j’ai eu un empêchement », nous explique Jean. Et mardi, il était à la maison lorsqu’il a reçu un coup de fil de la part de Dylan. « Il a dit à mon fils qu’il avait une voiture et s’est proposé de le conduire à l’hôpital. Mon fils est parti avec lui, mais il est revenu peu après. »

Le père de Jordan est catégorique. « Mon fils n’était pas dans cette voiture au moment de cet accident. La police l’accuse d’avoir été en possession de drogue. Or, la police n’a retrouvée aucune drogue sur lui ou dans notre maison. Nous n’avons pas les moyens de nous payer un avocat. Comment peuvent-ils dire que mon fils est un trafiquant alors que nous vivons en location ? Tout cela est injuste », déplore le père du suspect.


hashimkhanHashimkhan Hyderkhan, un jeune sans histoires - Ses proches : « Il n’a jamais eu d’ennuis avec la police »  

« Zame nou ti pou atann viv enn sitiation parey. » Propos des proches d’Hashimkhan Hyderkhan, arrêté dans l’enquête sur le meurtre de la WPC Dimple Raghoo. Ce jeune homme de 29 ans, habitant le Ward IV à Port-Louis, fait l’objet d’une enquête après que sa voiture a été utilisée par des dealers. 

Si la police le soupçonne d’être de la bande, cependant il n’était pas présent au moment de la « Controlled Delivery » à Beau-Vallon. Lors d’une perquisition chez lui, 6,5 grammes de cannabis, 3,5 g de résine de cannabis, des graines de cette plante, une balance électronique et Rs 27,000, soupçonnées de provenir du trafic, ont été saisis.  

Cela fait une dizaine d’années, depuis que Hashim Hyderkhan a terminé ses études, jusqu’au HSC, dans un établissement de la capitale.  Le jeune homme a ensuite rejoint le business familial, soit la gestion d’un magasin spécialisé dans les pièces de rechange pour des véhicules non loin de son domicile. Et durant ses heures de travail, Hashimkhan s’adonne à des travaux de réparation des véhicules, une passion qu’il nourrit depuis son jeune âge. 

« Hashim tou letan ti enn hard worker. Li osi fer bann ‘side business’ », lâche un de ses cousins. Hashimkhan est aussi un passionné de voitures. C’est principalement la remise à neuf des voitures accidentées qui intéresse Hashim. Bref, les achats et reventes des voitures lui réussissaient.  

Après avoir fait l’acquisition de quelques voitures, Hashimkhan décide de se lancer dans la location des voitures à des étrangers lors des séjours à Maurice. Mais après l’éclatement de la Covid-19 et la baisse des arrivées touristiques, les affaires ont pris un coup. « Apre Covid linn koumans loue loto ek bann morisien mem si pa ti ena touris », rappelle un proche.  

Connu comme étant très calme et réservé, Hashimkhan n’a jamais eu d’ennuis avec la police. Ses proches n’hésitent pas à le dire haut et fort. «  Zame linn gagn zafer ek lapolis.Il aime aider ses proches. La famille occupe une place importante dans sa vie. »  Si bien que les événements récents ont été un choc pour les Hyderkhan. Hashimkhan est entouré de ses cousins habitant la même localité que lui.  


carman dylanLe père de Dylan Carman : « Si linn fer sa li pran so responsabilite »

Motus et bouche cousue chez les proches de Dylan Bryan Josue Carman, 26 ans, un habitant de la rue d’Artois, à Port-Louis. Issu d’une fratrie de deux frères, Dylan travaillait comme livreur de pizza. Il est provisoirement accusé du meurtre de la policière Dimple Raghoo et de trafic de drogue.

Sollicité pour une réaction, son père confie qu’il lui a donné la meilleure éducation possible. « En tant que père, j’ai fait mon devoir de le faire grandir jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de son indépendance. ‘Apresa li pran so lanvol.’ On peut fréquenter des amis, mais pas tous les jours », lance-t-il, hébété par la situation dans laquelle se retrouve son fils aîné. « Si linn fer sa, li pran so responsabilite. Mwa mo kone monn donn enn ledikasyon meyer mo zanfan », conclut-il, en précisant que « c’est tout ce que je peux vous dire ».


wazil-allyLa mère de Wazil : « Mo aksepte mo zanfan finn fer enn erer, me… »

Wazil Meerkhan, 26 ans, est le suspect no. 1 dans l’enquête sur la mort de la WPC Dimple Raghoo, 38 ans. Cet habitant de rue La Paix, à Port-Louis, était au volant de la voiture qui a mortellement percuté l’agent de l’Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu), le mardi 23 novembre, lors d’une opération antidrogue menée par l’Adsu du Sud, à Beau-Vallon.

Dans sa localité, ce père de famille est décrit comme étant un homme généreux et amical.  C’est l’une des raisons pour laquelle sa mère dit ne pas comprendre comment son fils a été impliqué dans cette affaire tragique.  « Monn extra etone kan mo finn tand sa, sa fason ki mo konn mo zanfan la, monn soke, parski pa so karakter sa. Mem pou enn zanimo li finn touzour ena respe sa garson la », déclare cette mère de deux fils, dont Wazil est l’aîné. Ce dernier a étudié jusqu’à la Forme IV et a toujours vécu entouré de sa famille, même après son mariage.

Dans l’après-midi de ce mardi fatidique du 23 novembre, Wazil faisait la cuisine lorsqu’il a reçu un appel. Après avoir raccroché, il a informé sa femme qu’il sortait,  «  linn dir mwa ki li pe al ek enn kamarad, li pou vini vit, li pe al get enn travay ». Mais Wazil n’a pas précisé de quel ami il s’agissait. Depuis, il n’est pas rentré à la maison. 

Quant au caractère de ce conducteur qui a causé la mort de la policière Dimple Raghoo, celle qui le connaît intimement le décrit comme un homme doux et calme. « Cela fait un an depuis qu’on s’est marié. Il n’a jamais haussé la voix à mon égard et n’a jamais perdu patience avec notre enfant. Le soir, malgré avoir passé une journée au travail, il n’a jamais refusé de s’occuper de son enfant lorsque je me sentais fatiguée », confie son épouse. Et durant ses heures libres, Wazil se contente de faire la cuisine pour sa famille. Comme cet après-midi du mardi 23 novembre lorsqu’il a reçu ce maudit appel téléphonique lui demandant de sortir. Wazil n'a pas de mauvaises fréquentations. « C’est un garçon amical et bavard. Dans sa vie, il compte de bons amis. Je ne connais  pas l’existence de ce dénommé Dylan Carman. Il estimait ses amis. Li ena gran leker », déclare sa femme.  

La mère de Wazil confie sa peine.  « Mo sagrin bouku pou seki finn arive. Mo aksepte mo zanfan finn fer enn erer, me mo demann le kreater desann trankilite dan tousa dimounn la zot leker ek fer zot trouv kitsoz ki bizin trouve. Mo less tou dan lame Bondie », conclut cette mère avec un cœur lourd. 

Au niveau de la police, Wazil Ally Meerkhan est fiché comme petit dealer de drogue. Son casier judiciaire n’est pas vierge. Le jeune homme compte un antécédent,  qui remonte au vendredi 9 février 2018, pour possession de drogue synthétique, d’une valeur de 0.23 g.  En perquisitionnant son domicile, les éléments de l’Adsu avaient découvert plusieurs doses de cette drogue.

 

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