Boudé par la jeune génération ou ne faisant pas le poids devant la variété de choix alimentaires disponibles aujourd’hui, le poisson salé voit sa vente chuter de 5 à 10 % chaque année. Ce qui suscite l’inquiétude des producteurs locaux.
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En rougaille ou tout simplement frit, accompagné d’un bon bouillon brède ou d’une fricassée de dholl, le poisson salé, connu pour être un plat typiquement mauricien, n’a plus le même attrait aujourd’hui. C’est le constat de Sameer Joomun, Financial Controller chez Ocean Products Ltd, compagnie qui commercialise depuis 1983 le poisson salé de la marque Atlantic.
Ces expatriés friands du poisson salé
Seskel Enterprises Ltd exporte du poisson salé en Angleterre, en France et en Australie. Qui sont ces clients ? « Les Mauriciens établis dans ces pays, mais aussi des Africains qui aiment eux aussi consommer du poisson salé », indique Oliver Ng. Quant à Ocean Products Ltd, elle exporte essentiellement du poisson salé vers l’Australie.
Qu’est-ce qui explique ce déclin ? « D’une part, les Mauriciens ont accès à un vaste choix de produits alimentaires. Ce qui n’était pas le cas dans les années 80 et 90. D’autre part, le commerce est assez morose ces dernières années, affectant ainsi la vente de plusieurs produits et donc pas uniquement le marché du poisson salé », explique Oliver Ng. Autre raison avancée : la jeune génération n’est pas très friande du poisson salé, souligne Sameer Joomun. La concurrence est également pointée du doigt. Si auparavant, il n’y avait que deux opérateurs — Ocean Products Ltd et Seskel Enterprises Ltd —, on compte aujourd’hui un troisième acteur sur le marché, à savoir English Bay Co. Ltd qui propose la marque ‘P’tit Salé’ (Ndlr : la compagnie n’a pas souhaité commenter).
Précuit
Pour rester compétitive, Ocean Products Ltd a diversifié ses produits. « Nous nous sommes lancés dans le précuit, le Mauricien d’aujourd’hui n’ayant pas beaucoup de temps à se consacrer à la cuisine. Le précuit lui facilite la vie car il n’a qu’à l’ajouter dans une rougaille et c’est prêt rapidement », explique Sameer Joomun. C’est également un moyen d’inciter la nouvelle génération à consommer du poisson salé.
Importé de Nouvelle-Zélande et transformé à Maurice
Barratuda, snoek ou encore Thyrsites atun. Ce sont les divers noms que porte le poisson qu’Ocean Products Ltd et Seskel Enterprises Ltd importent de la Nouvelle-Zélande pour en faire du ‘poisson salé’. Le poisson est importé en entier. Les deux compagnies se chargent alors de sa transformation. La tête et la queue sont enlevées. Ensuite, le poisson est nettoyé, tranché, salé avant d’être empaqueté et commercialisé en grandes surfaces, les boutiques du coin, les foires et autres bazars.
Malgré une baisse de la demande auprès des particuliers, dans le milieu de la restauration et de l’hôtellerie, on note un engouement pour le poisson salé. D’ailleurs, dans certains restaurants, spécialisés dans la cuisine créole ou mauricienne, le poisson salé occupe une place de choix sur la carte. [row custom_class=""][/row]
Les prix pratiqués
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