Bûches de Noël, chocolat, snacks… Des produits qui se vendent comme des petits pains en cette période. Pour répondre à la hausse de la demande, les commerces et petits entrepreneurs doivent faire des heures supplémentaires, recruter des saisonniers pour les épauler ou externaliser une partie de leurs activités.
Publicité
Bûches de Noël : production à plein régime
Dans l’ensemble des 20 supermarchés de l’enseigne Winner’s, environ 90 employés ont été mobilisés depuis jeudi pour fabriquer des bûches de Noël. Plus de 6 000 bûches seront produites et écoulées jusqu’au dimanche 25 décembre par la chaîne de supermarchés. Cette année, Winner’s innove en proposant trois variétés de bûches pour huit à dix personnes : chocolat et vanille (ces deux variétés se vendent au prix promotionnel de Rs 129,95) et la bûche royale, en vente à Rs 209,95 (tarif promotionnel).
« Nous avons voulu toucher toutes les bourses. D’ailleurs, on s’attend à une progression de 10 % au niveau des ventes cette année, en comparaison avec la même période en 2015 », indique Vimal Gokulsing, responsable du département boulangerie chez Winner’s.
Chez London Way, la production des bûches a commencé depuis vendredi. Quatre pâtissiers sont aux fourneaux pour produire une centaine de bûches aux saveurs vanille et chocolat qui seront mises en vente jusqu’à dimanche à Rs 350 l’unité. À la Pâtisserie Éclair, on a fait appel aux services d’une femme entrepreneur pour la production de bûches qui a débuté vendredi pour que le produit soit le plus frais possible. Trois saveurs sont proposées à la clientèle : chocolat, vanille et café. Le prix d’une bûche pour 15 à 20 personnes est de Rs 600.
Chocolaterie : un mois de décembre chargé
Un doux parfum de chocolat flotte chez Sweet Spot depuis le début de décembre. Pour cause, la compagnie fabrique quotidiennement un millier de pièces de chocolat, soit une trentaine de variétés au total, en cette période festive. À la chocolaterie Van Ann, on ne chôme pas non plus. « On produit deux à trois fois plus en cette période comparé à un mois creux comme juin. Toutefois, nous essayons d’éviter les heures supplémentaires. Comme nous travaillons majoritairement sur commande, nous arrivons à bien organiser le travail », indique Ann Van Den Bergh, directrice de la chocolaterie Van Ann, qui a recruté deux saisonniers pour prêter main-forte à ses quinze employés.
Qu’en est-il de la vente cette année ? Elle s’annonce moyenne cette année, indique Evelyne Ramdiane, directrice de Sweet Spot. Une situation qu’elle attribue au fait que les consommateurs disposent aujourd’hui d’un plus large choix en termes de propositions de cadeaux. Notons que chez Sweet Spot, tous les chocolats se vendent à Rs 25 la pièce. Chez Van Ann, ils se vendent à Rs 3,50 la pièce et à Rs 800 la boîte contenant 45 chocolats.
Snacks : quand les commandes affluent
Kalyanee Hurry, la directrice de Flavours of Mauritius & Co Ltd, n’a pas une minute à elle ces jours-ci. Depuis novembre, week-end compris, elle confectionne avec ses dix employés des samossas, des rissoles, des hakiens, des piments farcis, des pizzas et des dholl puris qu’il livre dans les grandes surfaces et chez des particuliers.
« Ces jours-ci, on travaille jusqu’à 21 heures, voire 22 heures pour pouvoir respecter les commandes », indique Kalyanee Hurry. Rien que sur les samossas, la demande est quatre fois supérieure à celle de l’année dernière. Les dholl puris aussi sont très prisés en cette saison. Du coup, Kalyanee Hurry a dû recruter cinq saisonniers pour épauler son équipe. « J’ai dû aussi externaliser une partie de la production », explique-t-elle.
Chez Danniss Ltd, les heures supplémentaires sont également de rigueur. « Notre production a doublé en cette période. Tout le monde met donc la main à la pâte », souligne Samira Sulliman, la directrice de Danniss Ltd qui est aidée par sa belle-sœur Reena et ses quinze employés. Ces derniers travaillent entre 8 heures et 20 heures ces jours-ci pour confectionner des samossas, des chicken balls, des nems, des catless, entre autres. La firme, qui propose cette année des samossas sucrés au coco, écoule ses produits principalement dans les hôtels et les grandes surfaces.
Au marché : la rareté du chouchou influe sur la production de boulettes
Depuis plusieurs semaines, la production de chouchou a chuté dans les champs de Plaine-Sophie et de Nouvelle-Découverte. Une pénurie qui affecte notamment les fabricants de boulettes.
« Le chouchou est un produit d’hiver. D’où sa rareté sur le marché en été », indique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association. Toutefois, cette année, la pénurie s’est accentuée en raison d’une baisse au niveau des plantations. « Le fait qu’il n’y ait pas eu beaucoup de pluie a incité certains planteurs à produire moins », explique notre intervenant.
Résultat : les prix ont flambé. Habituellement en vente à Rs 10 voire Rs 12 le demi-kilo, le chouchou se vend actuellement à Rs 25 le demi-kilo. « La situation devrait s’améliorer si la pluie venait à tomber. Cela permettrait de favoriser la production. Mais il faudra attendre les mois d’avril et de mai pour que ce légume soit de nouveau disponible en abondance », prévient Kreepalloo Sunghoon.
341,5 tonnes produites en trois mois
Durant les trois premiers mois de l’année, on a enregistré une production de 341,5 tonnes de chouchou dans le pays. C’est ce qu’indique le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) sur son site Web.
Un chiffre qui est largement inférieur aux 3 578,9 tonnes de chouchou produites sur l’ensemble de l’année 2015.
À savoir que la majorité des chouchous vendus à travers l’île proviennent de deux régions principales : Plaine-Sophie (dans les environs de Vacoas) et Nouvelle-Découverte.
En attendant, les activités des producteurs de boulettes de chouchou, de Sao Mai et autres Niouk Yen sont affectées, le chouchou étant la principale matière première dans leur fabrication. « En cette période festive, on a l’habitude de faire des heures supplémentaires jusqu’au 31 décembre, car les boulettes sont très prisées en cette saison. Or, avec cette pénurie, notre production a chuté de 60 % », déplore Jimmy Li, directeur de Coco Snack, dont les boulettes sont vendues en grande surface.
Une situation que vit également François Chu, directeur de Diamond Foods, une société qui écoule également des boulettes dans les grandes surfaces.
« D’une part, nous enregistrons une baisse de 30 % au niveau de nos activités. D’autre part, nous devons payer plus cher les chouchous que nous achetons sur le marché. Ce qui a un impact sur nos coûts de production, d’autant plus que nos prix de vente restent inchangés », fait
ressortir François Chu.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !