Père Yannick Casquette : « Le pape François a vécu ce qu’il a enseigné en vérité » 

Pour le père Yannick Casquette ordonné en décembre 2024, le pape François a marqué l’Église d’aujourd’hui en l’invitant à une conversion profonde, à vivre l’Évangile avec audace et à répondre aux défis contemporains avec une foi incarnée. 

Le pape François a été fidèle à lui-même : un peu provocateur, à la manière du Christ, en nous secouant dans nos certitudes et notre confort. Dès sa première encyclique : La joie de l’Évangile, il nous a appelés à une conversion, dit le père Yannick Casquette. « La conversion ne se fait pas sans casser des œufs, pour reprendre une expression française », explique-t-il. Les prises de position fermes du pape François, sa manière d’être vivant et visible, visaient à nous montrer une autre voie. 

Le père Yannick Casquette raconte un moment fort. « Lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Rio, les premières présidées par le pape François, il a quitté sa papamobile pour embrasser des enfants. Il voulait être proche du peuple, à l’image du Christ. C’est ce que j’essaie de faire tout le temps. » Pour lui, le pape François a vécu en vérité ce qu’il a enseigné. 

A-t-il posé les jalons de l’Église de demain ? Le père Casquette nuance en disant qu’il a posé les jalons de l’Église d’aujourd’hui, pour que nous construisions celle de demain, toujours ancrée dans le Christ. « L’Église de demain se construit aujourd’hui avec ce que nous allons léguer comme héritage. » Ce message a profondément marqué le jeune prêtre. 

Il ajoute qu’en célébrant la messe il y a quelques jours, il s’est souvenu d’une parole forte du pape François en 2013. Il disait que les jeunes manquent de « role models » et que c’est la raison pour laquelle ils s’aventurent un peu partout. « Ils sont appelés à rechercher ce modèle, qui est le Christ. Nous sommes appelés à devenir ce modèle pour eux », dit-il. 

Autre héritage : l'écologie 

C’est cette parole qui a interpellé le père Casquette et qui l’a poussé vers le sacerdoce. « Le pape avait dit : Toi, jeune, si tu veux qu’il y ait des changements, sois acteur du changement et non spectateur. Descends de ton balcon et agis. » Yannick Casquette a ainsi commencé son cheminement pour le sacerdoce. Ordonné prêtre le 8 décembre 2024, il vient de vivre son premier Triduum pascal. L’annonce du départ du pape, le lendemain de la fête de Pâques, l’a profondément touché. « Son pontificat sera toujours une recherche. Il est le fondateur de ce que je vis », dit-il. 

Un autre héritage important : l’écologie. Le père Casquette souligne l’urgence du sujet. « La terre ne peut plus être réparée. Ce que nous pouvons faire, c’est diminuer ce que nous faisons. » Il rappelle que pour le pape François, la création est un don à protéger. « Ce ne sont pas des acquis, mais des grâces de Dieu. » 

Mais l’écologie, pour le pape, ne se limite pas à l’environnement. « Il parle aussi d’écologie humaine, de la dignité intégrale de l’homme, des relations humaines et de la fraternité. Ce sont des sujets profonds qui méritent qu’on s’y attarde. » Pour le père Casquette, ces prises de position entrent pleinement dans la mission de l’Église. « Elles ouvrent la porte vers une Église qui ressemble au Christ, vraiment convertie, missionnaire et habitée par des disciples du Christ. » 

Ce qu’il compte garder au cœur de sa mission, c’est la joie de l’Évangile. « L’Évangile, c’est la bonne nouvelle que le Christ est ressuscité. C’est la plus grande nouvelle qu’on peut partager. Elle doit m’habiter tous les jours. Je suis appelé à être converti continuellement afin d’être proche  du Christ et de mon prochain », dit le vicaire à la paroisse Notre-Dame-des-Anges, à Mahébourg.