Temps cyclonique rime avec farniente ? Pas tout à fait pour ces Mauriciens. Ils ont mis à profit et le congé public du mardi 1er février, rythmé par les alertes 2 puis 3, et la journée du mercredi 2 février, marquée par l’avertissement cyclonique de classe 4.
Dharmesh Baijoonauth : «J’étais à la salle de sport en alerte 2»
Passionné de fitness, Dharmesh Baijoonauth, 27 ans, n’a pu s’empêcher, mardi, de se rendre à la salle de sport. Pour lui, il était hors de question de s’affaler sur le divan à ne rien faire. « Rester à la maison à regarder la télévision n’était pas une option pour passer mon temps libre. »
À ce moment-là, précise l’habitant de Vacoas, le pays était en alerte 2. « Tout était encore opérationnel. Je me suis donc rendu à la salle de sport pour une session de musculation. J’ai terminé juste à temps, avant que la météo n’annonce l’intensification du cyclone et le passage à l’avertissement cyclonique de classe 3. »
La musculation, affirme Dharmesh Baijoonauth, est une discipline et un mode de vie. « La musculation m’a vraiment aidé à me vider l’esprit et à me sentir bien dans ma peau. La satisfaction que l’on éprouve après une bonne séance d’entraînement, c’est quelque chose que l’on ne peut expliquer. Ça en valait le coup. »
Imtehaz Kadir Buccus : «J’ai parcouru les cascades de Bain-des-Négresses durant l’alerte 3»
Parmi les casse-cous, on retrouve Imtehaz Kadir Buccus, 40 ans, maître randonneur. « J’ai parcouru les cascades de Bain-des-Négresses durant l’alerte 3 », confie-t-il.
Il se justifie. « Je pense que l’évaluation des risques liés à la randonnée doit être effectuée à différentes saisons, par exemple en été et en hiver ou même par temps cyclonique. Ça permet de mettre en place des mesures de protection et des interventions adaptées à la nature. »
Imtehaz Kadir Buccus met aussi en avant la transparence. « On informe le public en fournissant des éléments clairs sur les risques. » Qui plus est, poursuit-il, « la randonnée sous la pluie est un excellent entraînement. Les sentiers boueux demandent plus d’efforts pour obtenir de la traction et garder l’équilibre, ce qui est excellent pour le tronc et les jambes ».
Cependant, prévient le maître randonneur, la randonnée pendant la période cyclonique est fortement déconseillée aux amateurs. « Ils peuvent mettre leur vie en danger. »
Tanvi Ramtohul : «Une baignade à Eau-Bouillie»
Du côté de Montagne-Longue, Tanvi Ramtohul et ses cousins, tous des amoureux de la nature, ont décidé d’une excursion en voiture à l’improviste en pleine période cyclonique. « Nous sommes toujours à la recherche d’endroits et d’occasions à explorer. Nous aimons les randonnées et les excursions en voiture où nous cherchons des chutes d’eau ou des lacs pour nous détendre et nager. »
Cette fois-ci, ils ont mis le cap sur Eau-Bouillie, « un endroit que nous aimons visiter, pas loin de chez nous ». Selon Tanvi Ramtohul, « c’était un temps parfait pour se baigner et se rafraîchir même s’il faisait froid et qu’il pleuvait ».
Ce moment, dit-elle, leur a rappelé, à ses cousins et elle, leur enfance, « comment nous avions l’habitude de jouer sous la pluie et d’être trempés jusqu’à ce que maman ou papa arrive en courant avec une serviette ». Si c’était à refaire, elle le referait. « La chaleur de nos rires et de notre solidarité valait bien le fait de braver le froid ! »
Larissa Alphonse : «Je me suis connectée avec mon public»
Larissa Alphonse, 24 ans, créatrice de marque et entrepreneuse, a, elle, décidé de rendre cette journée productive malgré le temps défavorable. Notamment en se connectant avec ses abonnés et clients.
« En cette période cyclonique, j’ai fait mon premier live aux côtés de deux entrepreneurs, @Cahaya_Morphosis et @Ecozoranz. Cahaya et moi avons reproduit un maquillage que nous avons vu sur TikTok tout en étant interrogées par @Ecozoranz à propos de l’image de marque. » Elle explique que c’est un concept basé sur une conversation amicale comme un thé/café avec un ami tout en s’amusant et en mangeant des « gajacks ». Au dire de la femme entrepreneur, c’était le moment opportun de proposer un concept fun et éducatif, tout en faisant la promotion des petites entreprises. « C’est une façon agréable et amusante d’entrer en contact, de parler des facteurs qu’il importe de prendre en considération dans nos petites entreprises et d’éduquer les propriétaires d’entreprises », fait-elle ressortir.
D’ajouter que c’est aussi un moyen de sensibiliser les personnes qui achètent dans les petites entreprises, « en leur montrant les coulisses du travail derrière les services ou les produits qu’ils achètent ».
Vennila Modly Vyapooree : «Le cyclone m’a inspirée à peindre»
Si un cyclone n’est jamais une bonne nouvelle, en revanche les Mauriciens ne diront pas non à un congé forcé. À l’instar de Vennila Modly Vyapooree. Cette artiste et enseignante en a profité pour peindre, écouter de la musique et préparer crêpes salées, samoussas, « gato pima » et surtout « gato banane », le tout accompagné d’une bonne tasse de thé.
« Auparavant, le temps caniculaire m’empêchait de peindre, la chaleur était insupportable. Mais avec ce temps cyclonique, j’ai vraiment apprécié le fait de pouvoir me poser sur le balcon à peindre », raconte-t-elle. C’est au son d’un bon séga tipik qu’elle s’est attelée à une peinture du dieu Ganesh mesurant 50 cm de diamètre.
L’artiste confie que c’est la première fois qu’elle a vécu un cyclone d’une telle envergure. « C’est vraiment fascinant de voir ce que Mère Nature peut créer et cela m’inspire », partage-t-elle.
Harsha Dial : «J’ai consacré la journée à ma famille»
Harsha Dial, junior Auditor de 22 ans, a passé ce mercredi cyclonique en famille autour des jeux de société et d’un bon plat de « pain gato pima ». « Comme j’ai eu un jour de congé après longtemps, je l’ai consacré à la famille. On a joué au Ludo et aux dominos, notamment. »
Ces moments de détente et de fous rires lui rappellent son enfance, dit-elle. « À cette époque-là, la technologie n’avait pas l’influence qu’elle a aujourd’hui sur nos vies. J’avais l’impression de m’être reconnectée avec ma famille après si longtemps et de vivre dans la réalité, loin du travail et du monde », confie-t-elle
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