C’est le branle-bas de combat au Mauritius Turf Club (MTC) depuis jeudi soir. Un communiqué émis par la Gambling Regulatory Authority (GRA) est clair : le club privé qui organise les courses hippiques depuis 1812 n’est plus autorisé à le faire. À moins que sa nouvelle compagnie publique, le Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL), n’obtienne la licence requise du régulateur, cela mettra fin à 209 ans d’hégémonie.
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«The Mauritius Turf Club (the « MTC»), which has traditionally operated as the horse-racing organiser, is an association and no longer authorised to hold a licence under the law, since only a public company may now be licensed », explique le communiqué de la GRA.
Cela implique que si le MTCSL ne passe pas l’examen requis, il se peut qu’une autre compagnie puisse prendre le relais pour organiser les courses à Maurice.
Le régulateur est clair : seule une compagnie publique peut désormais obtenir une licence pour l’organisation de courses hippiques à Maurice. Mais l’autorité précise que « la demande du MTCSL n’a été obtenue que le 18 février dernier, et qu’elle requiert tout le temps voulu pour les vérifications et contrôles. » Et de préciser : « La composition du board du MTCSL nous a été communiqués le 10 mars, soit 5 jours après l’Assemblée générale élective. »
Enter Divya Ringadoo !
Dans son communiqué, la GRA va plus loin et remonte les bretelles du MTC. « Vous nous avez informés dans une correspondance en date du 17 mars que le MTCSL est une ‘dormant company’. Nous n’avons jamais traité avec elle auparavant. Elle ne devrait plus l’être si elle désire avoir une licence pour opérer », peut-on y lire.
Sans les citer, le communiqué de la GRA fait mention de deux nouveaux noms soumis par le MTCSL. Il revient que l’une des personnes est Divya Ringadoo, ancienne Chief Executive Officer (CEO) de la…GRA ! Dans le milieu il n’est pas exclu que ce soit cette nomination qui a déclenché la réaction de la GRA, qui la voit comme une « provocation ».
Depuis l’élection de Jean Michel Giraud comme président du MTC le 5 mars, un froid s’est clairement installé entre l’organisateur des courses et le régulateur. D’autant que le nouvel homme fort du MTC avait fait des « prérogatives du Club » son cheval de bataille lors de sa campagne, visant particulièrement le président sortant, Kamal Taposeea, et Jean Michel Lee Shim, homme d’affaires influent dans le giron. Sauf que le board du MTC a rencontré ce même Lee Shim mardi dernier pour discuter de l’avenir des courses… Tout compte fait, la réplique du MTC par rapport au communiqué du MTC ne devrait pas tarder. Nos tentatives pour des réactions, sauf celle de Jean Michel Giraud (voir hors-texte) se sont avérées vaines.
Giraud : « C’est scandaleux ! »
Contacté pour une réaction, Jean Michel Giraud, président du Mauritius Turf Club, est hors de lui. D’autant que l’organisateur historique n’a reçu aucune correspondance en ce sens de la part de la GRA. « Si c’est vrai, c’est dégoûtant ! C’est même scandaleux, car nous ne sommes au courant de rien (Ndlr, à jeudi soir). Ce n’est pas une manière de traiter un partenaire », fait-il ressortir.
Et les licenciés du MTC ?
La GRA ne reconnait plus le MTC en tant que licencié. Cela aura des conséquences sur tous ceux qui sont, à leur tour, licenciés par le Club, tels les jockeys, apprentis et « track riders » (à travers le ‘licencing committee’), les entraîneurs, et autres propriétaires…
Conférence de presse annulée
Les Administrateurs du MTC avaient prévu de rencontrer la presse en ce vendredi 19 mars. Une invitation dans ce sens avait été lancée mercredi. Mais l’attention du Club a été attirée sur le fait que le moment était inapproprié, surtout en raison des mesures sanitaires strictes dans le pays, dû à la Covid-19. Et le point presse a été reporté pour une date ultérieure.
Rencontre avec les entraîneurs
Une réunion est prévue entre la direction du MTC et les entraîneurs ce vendredi matin. Au menu : l’entrainement des chevaux pendant le confinement, le début de la nouvelle saison,les « stakesmoney », et, surtout, les relations avec les autorités.
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