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Nazeema Seelarbokus, Quality Co-coordinator à la MPA : «Mon idéal est de voir une société égalitaire»

Elle est une des rares Mauriciennes spécialistes en logistique grâce à son diplôme du Chartered Institute of Logistics and Transport. Mais Nazeema Seelarbokus ne s’est pas contentée de son poste de Quality Coordinator à la MPA : elle  est membre fondatrice de la filiale mauricienne de Women in Logistics and Transport (WiLAT).

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C’est une femme aux allures qui peuvent tromper : derrière sa petite voix et un sourire scotché, Nazeema  Seelabokus, née Jaulim, et issue d’une famille aisée de Beau-Bassin, a un véritable discours féminin, frisant le féminisme. Mais elle nuance rapidement : «  Je ne suis pas dans ce type de revendication sexiste, je veux que l’on donne l’occasion aux femmes de prendre des décisions au sein de conseils d’administration. C’est là qu’elles doivent être. Au Parlement, elles sont en retrait, car les partis politiques sont dirigés par les hommes ».

Après ses études secondaires au collège Bon et Perpétuel Secours (BPS), elle s’inscrit à l’Université de Maurice où elle passe un degré en économie. Après un passage au Bocage International comme enseignante, Nazeema Seelarbokus prend de l’embauche à la Mauritius Ports Authority (MPA). Pour approfondir ses connaissances professionnelles, elle décide de passer un Masters in Business Administration à l’Université de Technologie, avant de terminer un diplôme au Chartered Institute Secretaries and Administrators, une institution londonienne de réputation internationale. Et pour bien faire les choses, elle couronne le tout avec un diplôme du Chartered Institute of Logistics and Transport, lui permettant de devenir membre de cette institution dont la mission est de professionnaliser les secteurs du transport et de la logistique.

Simplicité et abnégation

« De par mon  engagement au niveau  de la branche locale du Chartered Institute of Logistics and Transport, je me suis dit qu’il fallait que je contribue à l’avancement des professionnels impliqués dans le domaine de la logistique et du transport, surtout les femmes », explique-t-elle. Depuis mars 2016, elle est chargée de présider la branche locale de Wilat, une fonction qu’elle dit assumer avec « simplicité et abnégation ». « Wilat, explique-t-elle, est un réseau international de femmes qui occupent des postes de responsabilité dans le transport et ses activités connexes. Ses objectifs sont de multiplier les occasions de rencontres et de soutien professionnel, profiter de la diversité des expériences, valoriser les métiers dans le domaine du transport et la logistique et les opportunités de carrière qu’ils offrent aux femmes, refléter la présence féminine dans le monde maritime, aérien, routier et la logistique ». Une des activités initiées par WiLAT a été sa participation  aux campagnes sur la sécurité routière, organisée par le Chartered Institute of Logistics and Transport en mars 2016. « Le but était de sensibiliser les élèves du collège St Mary’s sur l’importance de la sécurité routière », soutient-elle.

Consciente de la nécessité d’améliorer l’éloquence en public des membres de l’association, Nazeema Seelarbocus a requis les services de Rakesh Koolwant, un Toast Master chevronné pour dispenser des méthodes appropriées pour la bonne communication verbale et écrite. « Ma plus grande satisfaction en 2016 a été l’organisation de deux évènements en trois semaines, le premier étant destiné aux femmes entrepreneurs. »

Cette année, l’événement le plus marquant a eu lieu le 7 septembre avec l’organisation d’une marche dans les rues de Port Louis, mobilisant quelque 100 élèves du collège Lorette de Port-Louis, des membres de WiLAT et des volontaires, sur les accidents routiers et « la nécessité  d’adopter une bonne conduite de la route ».

Engagement personnel

Lorsqu’il en vient à son engagement personnel, la jeune femme est sans ambiguïté : « Mon idéal est de voir une société égalitaire, mais je tiens aussi compte que la mondialisation a aussi un revers et que les inégalités  qui s’accentuent sur la planète creusent encore le fossé entre les femmes du Nord et celles du Sud : quand les premières peuvent être cadres, fonctionnaire international, professeurs d’université, leurs consœurs migrantes en Afrique et en Asie qui fuient la pauvreté et les violences pour trouver refuge dans le pays occidentaux, vivent bien souvent dans des situations précaires. »

Et d’ajouter : « Il n’en demeure pas moins que les femmes, de par leur combativité et leur force mobilisatrice, sont peut-être les mieux placées pour défendre les valeurs de solidarité, de citoyenneté et pour défendre une société fondée sur d’autres règles que celles de l’exploitation et de la domination. Cette force mobilisatrice m’a inspirée. D’autre part, je suis attristée par les violences qui sont perpétrées contre le peuple Rohingya en Birmanie, où les premières victimes sont les femmes et les enfants. »

La réussite dans son parcours académique et professionnel, elle dit la devoir à sa mère, récemment décédée, qui restera sa source d’inspiration. À ce stade de sa vie, elle est consciente des valeurs, familiales, spirituelles et humanistes, qu’elle s’emploie à transmettre à son fils Jalil. « Malgré certains horaires indus,  à cause de mon travail, on mange toujours en famille. Lorsque Jalil était en train de passer le CPE, moi je passais ma Maitrise, il est témoin de mes efforts, de mon engagement, mais c’est un bon fils. Je pense que chaque mère doit accompagner son enfant dans cette vie qui ressemble à une tempête qui peut nous emporter si on n’est pas sur nos gardes », dit-elle.

 

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