MSCL : de profonds désaccords avec le ministère de la Pêche à l’origine de l’éviction de Krishnajee Lallsingh

Le ministère de l’Économie océanique et de la Pêche et Krishnajee Lallsingh n’étaient plus sur la même longueur d’onde. C’est pour cette raison que le conseil d’administration de la Mauritius Shipping Corporation Limited (MSCL) s’est réuni le vendredi 30 décembre 2022, afin de procéder à la résiliation de son contrat comme directeur général. C’est Maubarak Boodhun, Senior Chief Executive au ministère de l’Economie océanique et de la Pêche, qui a été nommé Officer-in-charge à la MSCL.

 L’on apprend que c’est principalement la décision de la MSCL d’allouer le contrat d’affrètement d’un navire pour desservir Maurice et Rodrigues à la compagnie Shiny Shipping and Trading Ltd qui a été la goutte de trop. Le ministère avait reproché à la direction de la MSCL d’avoir enfreint certains principes des règles de bonne gouvernance lors de l’exercice d’« expression of interest ».

De son côté, la direction de la MSCL avait mis en avant un avis légal du State Law Office (SLO), qui avait stipulé qu’il n’y avait aucun « legal impediment » sur ce dossier. Selon d’autres sources à la MSCL, Krishnajee Lallsingh devait aussi régulièrement composer avec des décisions du ministère sur le fonctionnement interne de l’organisme, ce qui mettait en cause son indépendance.

L’on fait notamment référence au refus du ministère d’approuver un projet de construction d’un quartier général high-tech de la MSCL. « Il y avait aussi d’autres projets tels qu’un service de croisière entre Maurice et l’île de la Réunion qui avait été désapprouvé par le ministère de la Pêche », fait-on comprendre au niveau de la MSCL.

Joint au téléphone, Krishnajee Lallsingh soutient rester un professionnel du secteur maritime et dit respecter la décision du comité. « Je dois dire que j’avais des problèmes de santé depuis quelque temps et je voulais jeter l’éponge. Cependant, le board de la MSCL m’a devancé », dit-il. Avait-il le sentiment qu’on lui mettait des bâtons dans les roues au niveau du ministère de la Pêche ? « J’ai eu la chance de travailler avec un président et un board formidable. Je laisse chacun à sa propre appréciation », indique-t-il.