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Monde du travail: ces patrons qui ont démarré au bas de l’échelle

Valet de chambre, réceptionniste ou encore assistant storekeeper…. Tels sont les postes que Nazim Molotoo, Magali Potage et Yannick Langevin ont occupés respectivement avant de gravir peu à peu les échelons pour devenir aujourd’hui chef de leur propre entreprise. Ces trois professionnels sont des exemples vivants que le dur labeur finit toujours par être récompensé.

Nazim Molotoo, 49 ans: de valet de chambre à manager d’hôtel

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15025","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-25196 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"700","alt":"Nazim Molotoo"}}]]Fils d’un camionneur et d’une femme au foyer, Nazim Molotoo a un parcours professionnel assez atypique. Cet homme de 49 ans est, d’ailleurs, régulièrement sollicité par les jeunes de l’Université de Maurice pour qu’il leur livre son expérience dans le domaine de l’hôtellerie. Tout a commencé en 1985. Le Higher School Certificate en poche, Nazim Molotoo, qui travaille comme apprenti cuisinier dans un des hôtels du Groupe Beachcomber – le Trou-aux-Biches Village Hotel –, suit parallèlement une formation à l’Hotel & Catering School à Curepipe. Il y apprend là toutes les astuces du métier liées au ‘housekeeping’, à la restauration et à la cuisine. Après deux ans en tant qu’apprenti cuisinier, il fera ses preuves comme valet de chambre pendant trois mois.

Preuve de polyvalence

Nazim Molotoo décide, cependant, de quitter l’hôtellerie pour ouvrir son propre restaurant qu’il finira par revendre à un ami. En 1990, il se rend en Grande-Bretagne pour suivre une formation en ‘hotel management’ au North London Collège à Tottenham. Une formation qu’il financera grâce à ses économies amassées et à des menus boulots. Quatre ans plus tard, soit en décembre 1994, il rentre au pays avec son diplôme en poche. Mais, les débouchées sont peu nombreuses. Nazim Molotoo n’a pas d’autres choix que d’accepter un poste de serveur à l’hôtel Le Grand Bleu à Trou-aux-Biches, un établissement de 3 étoiles. Au bout de trois mois, il est promu superviseur. Il devient par la suite ‘cost controller’ et ‘purchasing officer’, tout en assumant parallèlement le poste de ‘storekeeper’. Dans les années 2000, il intègre le département administratif de l’hôtel où il fait preuve de véritable polyvalence. S’occupant tantôt de la réservation, tantôt des responsabilités d’un HR, Nazim Molotoo est sur tous les fronts. Il n’est donc pas étonnant que la direction le promeut assistant manager en 2004 et manager en 2008. Poste qu’il occupe toujours aujourd’hui. « Le ‘board of directors’ aurait bien pu donner ce poste à un étranger ou à une personne qualifiée académiquement, mais mon patron, Shakeel Nundlall, m’a fait confiance et m’a laissé évoluer. Je ne peux qu’être reconnaissant qu’on ait vu et cru en mon potentiel », souligne Nazim Molotoo, qui gère une équipe de 45 personnes à plein-temps ainsi qu’une dizaine d’employés à temps partiel.

Persévérance et passion

Ce père d’une fille de 18 ans et d’un garçon de 11 ans n’a pas, pour autant, dormi sur ses lauriers. Il est aujourd’hui parallèlement le directeur de Triple Y Properties, une entreprise familiale spécialisée dans l’immobilier. « Cette entreprise, c’est un peu mon bébé. Ce n’était pas facile de percer dans ce secteur et, aujourd’hui, je ne peux qu’être fier de voir notre projet RES – Tecoma Villas – arriver en phase terminale », fait-il ressortir. Pour Nazim Molotoo, son ascension n’aurait pu être possible sans sa persévérance et sa passion pour son métier. « Il faut aimer ce qu’on fait tout en privilégiant le contact humain, tant au niveau du personnel que de la clientèle. Je suis fier et satisfait de mon parcours. Je n’aurais jamais pensé arriver à un tel niveau », soutient-il. Quel conseil donnera-t-il aux jeunes qui démarrent une entreprise ? « Ils doivent placer la barre très haut et ne jamais se contenter seulement de ce qu’on fait. Il faut privilégier la polyvalence. Ce qui permet d’accumuler les notions et de devenir un très bon gestionnaire », recommande-t-il. [row custom_class=""][/row]

Magali Potage, 57 ans: la fonceuse qui vit de sa passion

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15024","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-25195","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"Magali Potage"}}]]Elle dit faire partie de ces heureuses personnes qui vivent de leur passion. Magali Potage, 57 ans, dirige son propre atelier de couture – Magz Couture – depuis 1999. La compagnie, située à Vacoas, a été officiellement enregistrée en 2012. Magz Couture, qui compte sept employés, fait du sur-mesure pour les femmes de grande taille (robe de mariage, casual, etc.) Depuis un an, l’atelier a étendu ses activités à la confection des vêtements pour homme. Difficile d’imaginer que cette mère de jumeaux et grand-mère d’une petite fille de 4 ans, allait choisir un tel parcours quand on revient au début de sa carrière. Après ses études secondaires, Magali Potage intègre, en effet, la Fonction publique. Elle est réceptionniste au sein d’un ministère. Au bout d’une année, elle est promue secrétaire avant de gravir peu à peu les échelons jusqu’à devenir responsable du département administratif. Elle changera, toutefois, de ministère avant d’atterrir à l’Université de Maurice où elle assumera le poste de ‘confidential assistant’. « Ma passion a, toutefois, toujours été la couture. D’ailleurs, ma première robe, je l’ai cousue à l’âge de 15 ans. Pour moi, ma plus grande réussite, c’est d’avoir réalisé aujourd’hui mon plus grand rêve, qui est de vivre de ma passion », nous confie-t-elle. Il faut dire que Magali Potage a le sens de la gestion dans le sang. « Ce besoin de gérer fait partie de moi. Et puis, j’ai toujours été animée par le désir d’avancer. Toutefois, avoir mon atelier de couture ne s’est pas fait sans difficulté. Il y a eu des hauts et des bas. Mais, j’ai toujours foncé. Aujourd’hui, je suis fière de contribuer, à ma petite échelle, à l’économie de mon pays et à la vie de mes employés », fait-elle ressortir. [row custom_class=""][/row]

Yannick Langevin, 39 ans: l’amoureux du travail bien fait

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15023","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-25194","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Yannick Langevin"}}]] Il a tout du profil du bosseur. Yannick Langevin, 39 ans, est toujours le premier arrivé et le dernier à quitter l’entreprise. Les congés, il n’en prend quasiment jamais. Pourtant, ce n’est pas l’occasion qui manque. Étant chef de sa propre entreprise depuis dix ans, il aurait bien pu profiter de son statut, mais ce n’est pas dans sa nature. Pour lui, en dehors de sa famille (Ndlr : il est père d’un garçon de 10 ans), il n’y a que le travail qui compte. Cela a été le cas dès qu’il a intégré le monde du travail en 1995 après avoir abandonné ses études en Lower IV. C’est ainsi qu’il postule pour un poste vacant chez Mechanical Transport Co Ltd (ex-MTL), basée à Pointe-aux-Sables. Après un entretien avec le directeur, il accepte le poste d’assistant storekeeper. Après un an, la direction lui propose d’assumer le poste de ‘storekeeper’, son prédécesseur ayant démissionné quelques mois après son arrivée au sein de l’entreprise.

Défi relevé

Six mois plus tard, Yannick Langevin est promu au poste de ‘purchasing officer’. En 1998, nouvelle promotion. Le jeune homme devient ‘administrative manager’ et, ce, jusqu’en 2000. « J’ai eu ma chance et j’ai relevé le défi jusqu’à mon départ », indique notre interlocuteur. Comme le job était très prenant, Yannick Langevin décidera, en effet, de changer d’entreprise. Il devient ainsi commercial chez Ganee Moossa & Sons, compagnie spécialisée dans les pièces de rechange pour la grosse mécanique. Il y restera de 2000 à 2005 avant d’ouvrir sa propre entreprise spécialisée dans le même produit en janvier 2006. LC Parts & Accessories Ltd, qui est basée à Pointe-aux-Sables, compte aujourd’hui dix ans d’existence et emploie huit personnes. « J’ai appris toutes les ficèles du métier chez Mechanical Transport Co Ltd, qui a été pour moi une vraie université. Raymond Lagesse, le directeur de l’époque, a été un véritable mentor. Aujourd’hui, je suis satisfait de mon parcours, surtout que je n’ai pas fait de grandes études », soutient Yannick Langevin, qui ambitionne d’agrandir sa société. Pour le chef d’entreprise, les clés de la réussite se résument à trois choses : être sérieux et à l’écoute tout en donnant toujours le meilleur des services aux clients. « Ce n’est, toutefois, pas toujours facile. La vie professionnelle est semée d’embûches, surtout avec la concurrence du marché. C’est pourquoi je conseille aux jeunes de faire preuve de patience », fait valoir Yannick Langevin, pour qui son ambition de venir son propre patron n’aurait pas été possible sans la fidélité de ses clients et le soutien de ses employés et de son épouse.  
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