
Evoquant des images d'enfants de Gaza vus à la télévision, Donald Trump a déclaré "c'est une vraie famine", ajoutant qu'"il n'est pas possible de simuler ça". "Beaucoup de gens meurent de faim."
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Le président Donald Trump a annoncé lundi la prochaine mise en place par les Etats-Unis de centres de distribution alimentaire dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, où selon lui il y a des signes d'une "vraie famine".
"Nous allons mettre en place des centres alimentaires où les gens pourront entrer librement - sans limites. Nous n'aurons pas de clôtures," a-t-il dit en Ecosse, où il est en visite.
Entretemps, des agences internationales ont commencé à distribuer des aides dans le territoire palestinien assiégé par Israël, à la faveur d'une pause limitée dans les hostilités annoncée dimanche par l'armée israélienne.
Mais l'armée israélienne a poursuivi son offensive à Gaza hors des heures et des zones concernées par la pause, la Défense civile faisant état de 54 morts par des tirs et des bombardements israéliens.
Ces dernières semaines, l'ONU et des ONG ont alerté sur un risque de famine généralisée parmi les plus de deux millions d'habitants de Gaza, où la guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Des aides, acheminées par 120 camions entrés dans Gaza depuis l'Egypte pour la première fois depuis des mois, ont été "distribuées" dans le territoire par l'ONU et des organisations internationales, selon Israël.
"Pour la première fois, j'ai reçu environ cinq kilos de farine, que j'ai partagés avec mon voisin", a déclaré Jamil Safadi, qui vit sous une tente avec sa femme, ses six enfants et son père malade à Gaza-ville.
D'autres sont retournés bredouilles en racontant que de l'aide a été volée ou que des gardes ont tiré sur eux près de points de distribution. "J'ai vu des morts et des blessés", a témoigné Amir al-Rash, un déplacé.
"Nous n'avons rien"
Les largages de vivres ont aussi repris à Gaza. Lundi des avions jordanien et émirati ont largué 17 tonnes d'aide, selon Amman.
Après le parachutage d'aides sur le camp d'Al-Zawayda (centre), des habitants dont des enfants se sont précipités pour récupérer les colis. Dans le chaos, un homme tire en l'air pour les disperser mais ils restent sur place, certains s'arrachant les aides, selon des images de l'AFP.
Les aides "larguées ne suffisent pas (...) Nous avons besoin de plus, car nous mourons de faim et nous n'avons rien", dit Ahmed Al-Qoran, un habitant du camp.
L'Allemagne a annoncé organiser avec la Jordanie un "pont aérien" pour acheminer denrées alimentaires et fournitures médicales à Gaza.
Face à une forte pression internationale, Israël a annoncé dimanche une "pause tactique" quotidienne dans les hostilités, "de 10H00 à 20H00 (7H00 à 17H00 GMT)" dans certains secteurs de Gaza, à des fins humanitaires. Il n'a pas précisé sa durée.
S'exprimant au sujet des mesures israéliennes, la porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Olga Cherevko, a estimé qu'"il faudra du temps pour déterminer si elles font une différence sur le terrain. Nous constatons des mesures positives".
Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est félicité "des mesures visant à alléger les restrictions à l’aide humanitaire vitale, mais elles sont loin d’être la solution pour mettre fin au cauchemar".
L'ONU a dit qu'il fallait chaque jour au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d'hygiène.
Israël accusé de "génocide"
Début mars, Israël a totalement interdit l'entrée des aides à Gaza, avant d'autoriser fin mai l'acheminement de quantités très limitées, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, dément y avoir provoqué un désastre humanitaire, accusant le Hamas de piller les cargaisons, ce qu'il nie, et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer.
Mais ces organisations ont affirmé qu'Israël imposait des restrictions excessives et jugé très dangereux de distribuer l'aide en pleine guerre.
Deux organisations israéliennes de défense des droits humains ont en outre accusé Israël de "génocide" à Gaza, ce que le gouvernement israélien a "fermement rejeté".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.
En riposte, Israël a lancé une offensive d'envergure qui a fait au moins 59 921 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

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