Live News

Ministère du Logement et des Terres : Shakeel Mohamed recadre le débat sur les structures illégales à Tamarin

Le ministre du Logement et des Terres réfute toute notice de démolition visant un lieu de culte à Tamarin. Il rappelle que son ministère agit strictement selon la loi. Shakeel Mohamed appelle au calme et invite chacun à éviter toute instrumentalisation de la situation.

Publicité

Shakeel Mohamed a tenu à clarifier la situation liée aux allégations de démolition visant un lieu de culte hindou à proximité de la plage publique de Tamarin. Face à la multiplication des déclarations sur les réseaux sociaux et à certaines prises de position qu’il considère « dangereuses », le ministre du Logement et des Terres affirme avoir le devoir d’agir « pour empêcher toute dérive ». C’était lors de cette conférence de presse tenue le mardi 8 juillet à Ébène. 

Shakeel Mohamed a d’emblée rejeté toute accusation selon laquelle son ministère aurait émis une quelconque notice de démolition visant le mandir à Tamarin. « C’est une accusation grave. Je veux mettre un terme à cela une fois pour toutes. Jamais mon ministère n’a émis un avis pour démolir un lieu de culte à Poste-de-Flacq, Tamarin ou ailleurs. La lettre en question avait été envoyée en juillet 2024, à une période où Steven Obeegadoo était encore ministre du Logement et des Terres », a-t-il déclaré. Il déplore que certaines personnes, notamment un avocat, aient diffusé des informations inexactes, ce qui, selon lui, alimente inutilement les tensions et ouvre la porte à des interprétations communautaires « qui n’ont pas lieu d’être ».

Le ministre a expliqué que c’est la Beach Authority qui, le 27 novembre 2024, a informé son ministère de la présence d’une structure non conforme à Tamarin. Suite à cette communication, une procédure a été enclenchée, conformément aux dispositions légales en vigueur. Il précise qu’une plainte a été formellement enregistrée par la Beach Authority le 1er juillet 2024 auprès de la police, concernant des travaux entrepris autour d’un lieu de culte existant. « Le lieu lui-même n’est pas un problème. C’est la nature des travaux réalisés autour du mandir, en dur et sans autorisation préalable, qui soulève des interrogations. Je suis légalement tenu d’agir lorsqu’il y a infraction aux règlements », a souligné le ministre.

Face aux spéculations et tentatives de récupération, qu’elles soient politiques ou communautaires, Shakeel Mohamed se veut catégorique. « Je condamne avec force les propos tenus sur les réseaux sociaux et dans certaines interventions publiques. Ce n’est pas dans l’intérêt du vivre-ensemble que de laisser des allusions communautaires se propager », a-t-il ajouté.

Le ministre Mohamed a tenu à rappeler le cadre légal en matière de construction sur le domaine public, notamment sur le littoral. Il a insisté sur le fait que toutes les constructions doivent se conformer aux réglementations en vigueur, notamment en ce qui concerne les distances prévues par les Pas géométriques. « Ces règles s’appliquent à tout le monde, sans distinction aucune. Il ne s’agit pas d’un ciblage. Il s’agit de préserver notre littoral pour les générations futures, dans le respect des lois ».

« Pas un cas isolé »

Cette situation, selon lui, dépasse largement le cas de Tamarin : « Ce n’est pas une affaire isolée. Nous menons une campagne nationale d’identification des structures illégales sur l’ensemble du territoire. Ce travail a déjà commencé dans plusieurs régions, notamment à l’île-aux-Bénitiers. » 

Shakeel Mohamed a confirmé qu’un exercice de recensement a été réalisé en juin 2025, en collaboration avec le ministère de l’Environnement. À l’issue de cet exercice, 174 structures jugées illégales ont été identifiées : murs, annexes en béton ou autres constructions érigées sans autorisation sur des terrains de l’État. Il dira qu’à ce stade, aucune notice de démolition n’a été émise spécifiquement pour le site de Tamarin, mais que la vigilance reste de mise. « Je n’ai pas d’autre choix que d’agir dans le cadre de la loi. Mon devoir est de prévenir l’extension anarchique de constructions illégales, qu’elles soient sur les plages ou dans les campements. » Le ministre a également rappelé la responsabilité de l’État en matière d’aménagement du territoire et de respect de l’environnement : « Notre rôle est de garantir un développement encadré et durable. Cela implique que toutes les institutions agissent dans la transparence et dans le respect strict des normes établies. »

Par ailleurs, le ministre a lancé un appel au calme, à la responsabilité et à la retenue de tous ceux qui s’expriment publiquement sur le sujet. « Je comprends que cela suscite des émotions. Mais je ne peux permettre que des informations erronées viennent menacer la stabilité sociale. Nous devons tous faire preuve de responsabilité. Les institutions sont là pour assurer l’ordre, et elles doivent fonctionner sans déroger à la loi. »

Enfin, Shakeel Mohamed a assuré que toutes les démarches sont menées en toute transparence. Il a réaffirmé sa volonté de respecter scrupuleusement les procédures et les droits de toutes les parties concernées. Du côté de l’équipe légale en charge du dossier du mandir de Tamarin, nous apprenons que la présidente du lieu de culte a rencontré l’avocat Ashley Hurhangee afin de discuter de la marche à suivre. Un dénouement est attendu.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !