Meurtre de Maeva, SDF : « Mo laport ti touletan ouver pou li », dit sa mère

Sandra Victor peine à se remettre de la disparition tragique de sa fille aînée. Elle raconte que cela faisait un moment déjà que la jeune femme était tombée dans l’enfer de la drogue.

Elle nourrit des regrets. Un, en particulier. Un dimanche, quelques jours avant son décès, sa fille Maeva Edouard l’avait appelée. « Linn diman mwa manze. Monn dir li mo pa lakaz. Mo sagrin sa zour la. Mo regrete sa zour la mo pann zwenn ek li », confie Sandra Victor, 38 ans. Deux semaines après, elle apprend que le corps sans vie de sa fille aînée a été retrouvé sur un terrain à Roche-Bois.

La jeune femme de 23 ans, qui avait sombré dans la drogue et était SDF, a été victime d’une sauvage agression. Elle laisse derrière elle deux enfants âgés de 6 et 5 ans. 

À Le Dimanche/L’Hebdo, Sandra Victor soutient que les « mauvaises fréquentations » de sa fille ont causé sa perte. « Elle a toujours été une fille capricieuse. »  Maeva Edouard s’est mise en couple très jeune avec le père de ses deux enfants. Or relate Sandra Victor, c’est à la suite d’une rencontre avec un ami que la vie de sa fille a basculé. « Un jour un ami lui a proposé autre chose. Inn propoz li pou teste enn ladrog. Koumsa mem mo tifi inn al rant ladan », affirme Sandra Victor. Elle est devenue dépendante de la drogue. Kan li pran sa, so figir sanze... »

Selon Sandra Victor, « les fréquentations de Maeva étaient malsaines. Elle se prostituait par moments pour se faire de l’argent ». Cette spirale finit par avoir raison de son couple. « Les enfants habitent avec leur père. » Maeva vient habiter pendant quelque temps chez sa mère à La Butte. Mais elle finit par s’en aller. « Je ne l’ai pas revue pendant un long moment. Dimoun dir mwa zot finn trouv li. Li pe diman sarite me li pa rod revinn lakaz. Zame mo pann met li deor. Mo laport touletan ti ouver pou li… » 

Le mercredi 19 octobre, elle apprend la terrible nouvelle. « J’ai appris qu’elle a été tuée et que son corps a été retrouvé à Roche-Bois. Si j’avais su où elle se trouvait, je l’aurais ramenée à la maison », regrette la mère.