«Monn pik mo mama dan so likou kan li ti pe lite. » Propos d’Altaaf Futloo, présumé meurtrier de sa mère, Ameenah Futloo, 56 ans, lors de ses aveux face aux enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, aux petites heures du mercredi 17 février, peu après son arrestation. Dans la journée du mercredi, Altaaf Futloo, 29 ans, a été traduit devant le tribunal de Moka, pour sa mise en inculpation provisoire. Une charge de meurtre a été retenue contre lui.
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Les funérailles de la victime ont eu lieu le mercredi 17 février 2021. Dans la journée du mercredi, l’autopsie pratiquée par le chef du médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué la cause de la mort d’Ameenah Futloo à une « slash wound of the neck ». Lors de l’examen post-mortem, le médecin légiste a aussi trouvé des blessures à l’arme blanche sur le bras et les mains de la victime.
Ce fait confirme l’aveu du fils. Altaaf Futloo a lacéré sa mère avant de l’achever en lui infligeant une entaille au cou. Dans leur maison, des traces de sang ont été découvertes par la police scientifique. Les lieux seront soumis à un examen au Bluestar par la police scientifique.
Invité à expliquer les causes de sa violente dispute avec sa mère, Altaaf a raconté que la dispute a éclaté entre sa mère et lui en raison d’une somme de Rs 200. Il a déclaré que sa mère lui aurait refusé ladite somme qu’il réclamait. Il a aussi réitéré que sa mère lui a fait des reproches depuis qu’il est venu vivre chez elle, il y a deux semaines, à Morcellement Frangipanes, Moka.
Face aux limiers de Moka, Altaaf a avancé plusieurs versions. Il a fait état d’une dispute avec sa mère à cause des reproches de celle-ci par rapport à son accoutumance à la drogue et autres produits stupéfiants. Il a expliqué que lors de cette dispute, il s’est mis à lutter avec sa mère. Mère et fils ont alors échangé des coups. Il a ensuite raconté s’être saisi d’un couteau et a infligé plusieurs coups à sa mère. Altaaf a aussi dit qu’il avait besoin d’argent pour se procurer de la drogue. Mais après avoir demandé de l’argent à sa mère, cette dernière lui a rappelé à l’ordre.
Pour les enquêteurs, les aveux d’Altaaf est l’élément le plus important. Même s’il y a plusieurs éléments contradictoires dans ses différentes versions, le fait demeure qu’il a avoué dans toutes ses dépositions qu’il est l’auteur du meurtre. Les enquêteurs notent une zone d’ombre dans ses confessions. Si l’affaire avait comme toile de fond une histoire d’argent pour acheter de la drogue, Altaaf aurait pu s’emparer des bijoux que portait sa mère, une fois que cette dernière s’était retrouvée à terre. Or, il n’a pas agi ainsi. Il n’a pas volé les bijoux.
Les enquêteurs n’écartent pas la possibilité qu’Ameenah aurait surpris Altaaf en train de consommer de la drogue dans la maison. D’où leur altercation. Prenant en considération qu’Ameenah était de forte corpulence, les enquêteurs étudient aussi les dires d’Altaaf selon lesquelles il aurait transporté le corps de sa mère le lendemain, après avoir constaté son décès.
Son forfait commis, il part s’acheter de la drogue à Roche-Bois
Altaaf a raconté aux enquêteurs qu’après son forfait, il a abandonné sa mère dans une mare de sang. Et qu’il a fouillé dans une armoire pour trouver de l’argent. Puis, il s’est rendu à Roche-Bois pour acheter sa dose de drogue. Il est retourné à la maison dans un état second. Il est ensuite parti se coucher. Le lendemain au réveil, il a réalisé que sa mère était morte. Paniqué, il a enveloppé le corps de sa mère dans un drap. Après un moment, il s’est débarrassé du cadavre à Côte d’Or.
De retour à la maison, il a pris du détergent et a nettoyé la maison. Il a ensuite pris une douche avant de se rendre à la police pour signaler la disparition de sa mère. Mais lors d’une descente de la CID au domicile des Futloo, des limiers ont été intrigués par des traces de sang dans la maison.
Arrêté par l’ADSU il y a deux semaines
Altaaf a expliqué aux limiers qu’il y a deux semaines, il a élu domicile à Saint-Pierre chez sa mère, soit après sa remise en liberté sous caution. Il avait été arrêté par l’Anti Drug Smuggling Unit (Adsu) pour possession de six doses de drogue synthétique.
Discret, Altaaf sortait rarement, selon le voisinage. En 2015, Altaaf s’était envolé pour la Suisse, avant de revenir en 2017. À l’époque, il était déjà connu comme un drogué. Il était suivi par un travailleur social de sa localité. À deux reprises, Altaaf a essayé, en vain, de quitter l’enfer de la drogue.
Altaaf a aussi raconté comment il a utilisé la voiture de sa mère, une citadine japonaise, pour transporter son cadavre jusqu’à Côte d’Or sur un terrain boisé au milieu d’un champ de canne. Il a ensuite dissimulé le cadavre, enveloppé dans un drap, sur les lieux. Pour cacher le cadavre, il a utilisé des feuilles de « chouchou » et des pneus usés en caoutchouc qui se trouvaient dans la cour.
Des pièces à conviction récupérées dans un champ de canne
Dans la journée du mercredi 17 février, Altaaf a conduit les enquêteurs sur le lieu où le cadavre était abandonné. La CID de Moka a récupéré des vêtements du suspect, souillés de sang, dans un champ de canne. Un t-shirt, une chemise, une serviette, entre autres, ont été récupérés et envoyés au laboratoire du Forensic Science Laboratory (FSL) pour les besoins de l’enquête.
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