L’ancien ambassadeur et observateur politique, Alain Laridon, est d’avis qu’aujourd’hui, les Mauriciens ont autre chose à faire que d’assister aux meetings politiques du 1er-Mai. Il souligne, toutefois, que ces rencontres ne connaîtront pas de fin « car la première célébration de la fête du Travail a été marquée par un rassemblement politique ».
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«De nos jours, les gens ont d’autres priorités que d’assister aux meetings politiques. Nous vivons dans une société matérialiste et nous avons beaucoup de choses à faire. Cependant, les célébrations de la fête du Travail dans les divers pays du monde sont marquées par des rassemblements politiques. C’est le cas en France, aux états-Unis, en Australie, et encore en Turquie », avance Alain Laridon, avant de revenir sur les origines de la fête du Travail.
Il rappelle qu’à Maurice, « Guy Rozemont avait déposé une motion à l’Assemblée nationale, en 1949, pour que le 1er-Mai soit décrété jour férié en hommage aux travailleurs. Elle avait été adoptée à l’unanimité. » L’auteur de la motion n’était autre qu’Emmanuel Anquetil, le mentor de Guy Rozemont. C’est en conséquence que la fête du Travail fut célébrée avec une ferveur sans précédent dans le pays, le 1er mai 1950.
C’est au Champ-de-Mars que s’est tenu le meeting du Parti Travailliste pour la première fête du Travail. Les orateurs étaient sir Seewoosagur Ramgoolam, Renganaden Seeneevassen et Raymond Rault, entre autres. Lors de son allocution, Guy Rozemont n’a pas manqué de retracer les efforts menés par le Dr Maurice Curé et Emmanuel Anquetil, afin que le 1er mai soit décrété jour férié. C’est ainsi que pour perpétuer ce qui est devenue une tradition, les divers partis politiques et autres plate-formes syndicales tiennent des rassemblements en ce jour.
En février 1944, le Council of Government avait mis sur pied un Labour Advisory Board pour trouver des solutions à la situation pour les travailleurs mauriciens. Ce Board était composé de Raoul Harel, de Raymond Bérenger (le père de Paul Bérenger), du Dr Edgar Millien et de Seewoosagur Ramgoolam.
Pour Alain Laridon, les meetings du 1er-Mai font partie du folklore. « Mettre un terme aux rassemblements du 1er-Mai est comme dépolitiser le quotidien des Mauriciens. D’ailleurs, la politique est un art qui favorise l’éducation et aide les gens à réfléchir. Il est un fait que le changement dans les conditions de travail des travailleurs dépend de la politique. C’est difficile de s’en défaire », dit-il. Pour l’observateur politique, le pays est à la « croisée des chemins ». Alain Laridon lance un appel aux leaders des partis politiques en vue de « préparer la transition pour la jeunesse ».
« Mettre un terme aux meetings du 1er-Mai est comme dépolitiser le quotidien des Mauriciens »
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