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Me Robin Mardemootoo sur les Chagos : «Soyons réalistes et respectons ceux qui ont souffert»

Me Robin Mardemootoo.

Pour Me Robin Mardemootoo, la location de Diego Garcia était inévitable dans les circonstances actuelles. L’avoué, engagé de longue date dans la cause chagossienne, plaide pour une lecture pragmatique de l’accord en voie de concrétisation entre Maurice, le Royaume-Uni et les États-Unis.

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Après des décennies de lutte, une avancée significative semble enfin se profiler dans le dossier des Chagos. Pour Me Robin Mardemootoo, qui milite depuis des années aux côtés des Chagossiens, ce possible déblocage est porteur d’espoir. « Les Chagossiens ont beaucoup souffert de leur exil douloureux et il est grand temps que l’on règle ce problème », dit-il, tout en appelant à la prudence face aux annonces.
Si une lettre « très positive » du Premier ministre britannique Keir Starmer, confirmée comme validée par Donald Trump, est évoquée dans la presse, Me Mardemootoo reconnaît ne pas en connaître les détails. Il salue toutefois le fait que Londres et Washington semblent enfin assumer leurs responsabilités, après des années de tergiversations.

Quant au contenu exact de l’accord à venir – location de Diego Garcia, compensation financière pour Maurice et les Chagossiens, soutien au développement et à la lutte contre le changement climatique – Me Mardemootoo s’abstient de spéculer. Il préfère faire confiance au gouvernement mauricien, tout en attendant que les termes soient rendus publics.

La question qui divise est celle de la location de Diego Garcia aux États-Unis. Est-ce une trahison de la souveraineté mauricienne ? Pour Me Mardemootoo, cette vision ne tient pas compte des réalités géopolitiques. « La base militaire est trop importante pour les Américains. Ils ne vont pas partir, du moins pas pour l’instant. Donc autant optimiser la situation. »

Irréaliste 

Il rappelle qu’à l’époque de l’indépendance, les leaders mauriciens avaient dû faire des concessions sur les Chagos. Aujourd’hui, refuser un accord reviendrait à pénaliser une fois encore les victimes historiques : « Rester bloqués pendant encore 150 ans aurait été injuste. »

Quant aux militants qui plaident pour un océan Indien non-militarisé, il leur oppose un constat de réalisme : « Pour le moment, c’est irréaliste. » Et à ceux qui disent que louer Diego Garcia importe peu, il répond : « Ce n’est pas bien de dire cela. Bien sûr qu’on aurait voulu récupérer Diego, mais ce n’est pas possible pour le moment. Il faut respecter ceux qui souffrent. »

Interrogé sur les risques d’être considéré comme cobelligérant dans les conflits impliquant la base, Me Mardemootoo précise que cela dépend de la cession – ou non – de droits souverains. Quant aux tensions avec l’Iran ou la stratégie américaine au Moyen-Orient, il reste catégorique : « Ce n’est pas notre problème. Nous ne nous mêlons pas des affaires internes des autres pays. »

Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Me Mardemootoo espère que Maurice en tirera les bénéfices nécessaires pour son développement et celui de sa population.

 

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