Actualités

Mauritius Fire and Rescue Service : trois unités d’élite créées

Maurice est en retard comparé à d’autres pays de la région dans la mise en opération  de ces unités spéciales. Maurice est en retard comparé à d’autres pays de la région dans la mise en opération de ces unités spéciales.

Trois cellules spéciales de pompiers ont été constituées pour des interventions à très hauts risques, telle une crue subite,  un tsunami, un accident impliquant des produits dangereux ou un incendie de grande ampleur. Les responsables de ces unités expliquent leur mode d’opération au Défi Plus.

Publicité

«Une nécessité. » Ce sont en ces termes que Louis Pallen, Chief Fire Officer du Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS), justifie la création de la Technical Rescue Unit, la Hazardous Materials Response Unit et la Swift Water Rescue Unit, qui seront chapeautées par la Special Operation Division. Selon lui, Maurice est en retard comparé à d’autres pays de la région dans la mise en opération de ces unités spéciales.

« Les pompiers sont formés dans le cas d’interventions régulières. Toutefois, devant la complexité de certaines situations, une formation, une connaissance de même que des équipements spéciaux sont nécessaires pour que les soldats du feu puissent mener à bien leur mission sur le terrain. Ainsi les officiers affectés à ces trois cellules bénéficieront-ils de formations plus poussées dans leurs domaines respectifs et seront dotés d’équipements spécialisés », déclare d’emblée le Chief Fire Officer. 

Aerial Fire Fighting & Rescue Unit

Cette unité est le fer de lance de la Special Operation Division. Sa spécialité : les interventions en hauteur comme en profondeur (below grade) à l’aide de cordes. Au nombre d’une trentaine, ses membres ont bénéficié d’une formation d’experts étrangers (Rescue 3 International) dans le domaine de Rope Rescue. Ce qui leur permet d’intervenir lors d’accidents, tels l’effondrement d’un échafaudage ou dans une tranchée, un glissement de terrain, un tremblement de terre, etc.

« Nous disposons d’équipements spéciaux, de plusieurs types de cordes adaptées à différentes situations, que ce soit en milieu urbain, montagneux ou marin. Sans compter les autres équipements qui vont avec, notamment des full body harnesses, mousquetons, perceuse, multipod, descendeur autobloqueur, poulie rescue, poulie en tandem, poulie juxtaposée, triangle d’évacuation, baudrier, etc. Nous disposons même de cordes qui flottent sur l’eau », affirme le Station Officer Suresh Chumroo.

Swift Water Rescue Unit

Cette unité a été créée pour intervenir efficacement pendant les inondations, les crues subites (flash floods) ou encore les tsunamis. Phillipe Jean Claude Paya, Fire Fighter et responsable de l’unité, avance que de par leur nature, ces phénomènes sont très dangereux. « Ils sont dotés d’une force extraordinaire, balayant tout sur leur passage en emportant avec eux des débris et des rochers. Pour une intervention efficace, il faut donc une bonne connaissance de ces phénomènes et de leurs caractéristiques, afin de pouvoir décider quelle méthode  d’intervention sera la moins dangereuse pour les pompiers, tout en sauvant le maximum de vies humaines. »

Ainsi, 16 officiers ont déjà été sélectionnés pour intégrer cette nouvelle unité. Ils participent actuellement à un stage de préparation visant, entre autres, à perfectionner leurs compétences de nageur. Il est prévu que deux formateurs étrangers viennent à Maurice pour des sessions de travail plus poussées. L’unité compte ensuite faire l’acquisition de plusieurs équipements spécialisés, tels des combinaisons de plongée, des chaussures adaptées, des cordes et aussi une pompe très puissante.

« Cette pompe est à la fois volumineuse et chère. Elle coûte environ une quarantaine de millions de roupies. Cet équipement sera utilisé non seulement pour des opérations d’extraction d’eau, beaucoup plus rapide que celles dont nous disposons actuellement, mais aussi pour combattre efficacement les grands incendies, pouvant puiser l’eau et alimenter jusqu’à quatre, voire cinq camions simultanément », ajoute Phillipe Jean Claude Paya.

Hazardous Material Response Unit

Cette unité a été créée pour intervenir efficacement pendant les inondations, les crues subites (flash floods) ou encore les tsunamis.

Comme son nom l’indique, cette unité spéciale sera chargée d’intervenir lors d’incidents impliquant des produits dangereux, tels des produits chimiques, explosifs, biologiques, radioactifs et nucléaires. Ces éléments, selon le Station Officer Vikash Imrith, sont présents surtout dans les laboratoires, les établissements scolaires et les industries.

« Même s’ils sont présents en petite quantité, ces produits restent très dangereux, surtout lorsqu’un incendie éclate. Ces éléments sont transportés par avion ou par bateau. Il faut donc une bonne connaissance pour savoir comment les manipuler et gérer les incidents impliquant ce type de produits », fait ressortir Vikash Imrith.

Pour mener à bien leur mission, le Station Officer avance que les pompiers doivent être vêtus d’un accoutrement différent et disposer d’équipements spéciaux en vue de détecter, se protéger et intervenir lors d’incidents impliquant ces produits. Une cinquantaine de soldats du feu ont ainsi bénéficié d’une formation de middle management. Des équipements de base, dont des Environment Grab Packs, ont été distribués dans les dix casernes de pompiers. Cet Environment Grab Pack permet d’absorber ces produits. D’autres formations et l’acquisition d’équipements spécialisés suivront, dont un camion au coût de Rs 40 millions.

99 % des interventions en mode offensif

Dans la majorité des cas, les interventions des soldats du feu se font en mode offensif. Cela consiste à circonscrire les incendies de l’intérieur, en y envoyant des officiers munis de leur boyau d’arrosage. Cela n’est toutefois pas sans risques.  « Il faut faire face au raging fire, à l’obscurité, à la chaleur, aux débris et à la fumée toxique. Il faut donc être équipés de masques et de bouteilles à oxygène, ce qui non seulement ralentit le pompier dans ses mouvements à l’intérieur, mais aussi l’épuise plus vite. Cela nécessite aussi plus de personnel pour établir un système de rotation. Sans compter qu’il y a des risques d’écroulement du plafond à tout moment », indique l’officier Shamad Allymeeah. 

À l’opposé, le mode défensif, qui consiste à intervenir à une distance de 200 mètres de l’incendie, est privilégié dans de très rares occasions. Ce sont des camions munis d’une lance à eau qui permettent aux pompiers d’intervenir de l’extérieur d’un bâtiment lors d’un incendie. De plus, lorsqu’un brasier implique des produits chimiques, des « zones » sont délimitées par les soldats du feu. D’abord, la hot zone est un périmètre, où le danger est grand et seuls les pompiers ou autres unités spéciales, suffisamment protégés et qui ont l’expertise nécessaire, sont autorisés à y pénétrer. Il y a ensuite la warm zone, soit une zone délimitée, où seul le service des urgences et des officiers de l’Environnement sont admis. Enfin, il y a la cold zone, où sont basés le poste de commandement, la presse, entre autres.  

Formation médicale

Afin d’améliorer la qualité de ses services de secours, le Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) prépare une formation en matière médicale à l’intention de ses officiers. « À la base, tous les pompiers sont formés à prodiguer les premiers secours (First Aid). Toutefois, dans certaines situations, devant la gravité de l’état de santé de la personne en danger, les premiers soins ne suffissent pas. C’est pourquoi nous développons, avec l’aide du Mauritius Institute of Health (MIH) un Certificate Level Course.

Le programme est presque prêt. Il nous reste à peaufiner les modalités par rapport aux formations pratiques. Les officiers auront des formations en milieu hospitalier avec des urgentistes. Ils devront aussi suivre une formation avec le  service d’aide médicale urgente (Samu) avant de pouvoir opérer de manière autonome », confie Louis Pallen. Il indique que la formation débutera cette année.  Grâce à cette formation, les pompiers pourront effectuer des drippings ou certaines injections, savoir comment immobiliser un membre du corps, administrer de l’oxygène, entre autres.

« Actuellement, il faut impérativement attendre l’arrivée du Samu pour superviser les opérations. Ce qui ne permet pas une intervention efficace pendant la Golden Hour (heure d’or). Nous souhaitons pouvoir donner les premiers soins aussitôt arrivés sur le lieu de l’accident. D’ailleurs, à la longue, nous ambitionnons de prodiguer des soins paramédicaux, qui nécessitent une formation encore plus avancée », soutient le Chief Fire Officer.

Incident Command System

Développé par des pompiers américains dans les années 70, l’Incident Command System(ICS) est une structure de commandement. Le ICS facilite la gestion des ressources et crée une synergie dans les opérations sur le terrain lorsque plusieurs unités sont appelées à conjuguer leurs efforts.  « Depuis, l’armée américaine a adopté cette structure de commandement et bien d’autres services.

Ce qui permet, entre autres, aux officiers basés dans notre cellule de commandement de traiter un appel du public en 30 secondes et de se retirer, après avoir informé la caserne la plus proche, dans un délai de 45 secondes suivant l’appel.

Ensuite, dépendant de la fluidité de la circulation, nous arrivons à l’endroit, où nous avons été mandés dans un délai de 7 à 12 minutes. Une fois sur place, cela nous prend entre une et deux minutes pour évaluer la situation, décider de la méthode d’intervention », explique Louis Pallen.

 

 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !