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MARENA et transition vers l’électromobilité : une voiture électrique pas tout à fait verte

renault La MARENA veut encourager l’utilisation de vévicules électriques.

La Mauritius Renewable Energy Agency a fait l’acquisition de sa première voiture électrique en juin 2018. Une façon de donner l’exemple et encourager la transition vers l’électromobilité. Sauf qu’un rapport de la défunte Commission MID indique qu’une voiture électrique est plus polluante à Maurice, car l’électricité est produite à partir d’énergies fossiles.

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La Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA) a fait l’acquisition d’une voiture électrique, une Renault Zoe, au mois de juin dernier. Une initiative considérée comme un pas de plus dans la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables à Maurice. Sauf qu’un rapport de la Commission Maurice Île Durable (MID) avait révélé en 2016 que la voiture électrique pollue plus que la voiture à combustion. La raison : l’électricité sur le réseau du Central Electricity Board (CEB) est essentiellement produite à partir d’énergies fossiles. D’autres rapports au niveau international soulèvent des questions sur l’impact environnemental de la fabrication des batteries lithium utilisées dans les voitures électriques.

Si la décision de faire l’acquisition d’une voiture électrique n’a pas tout de suite fait l’unanimité au niveau de la MARENA, en raison des conclusions du rapport de la Commission MID, l’argument qui l’a emporté c’est qu’il fallait envoyer un signal concernant l’importance de bouger vers les véhicules électriques. L’ambition est de montrer la voie de l’électromobilité aux propriétaires, même si, dans un premier temps, la dépendance du CEB sur l’énergie fossile sera un handicap.

« Nous sommes conscients que le ‘grid emission factor’ est fort pour l’instant, reconnaît Soonil Rughooputh, CEO de MARENA, mais avec le temps, c’est appelé à baisser. » Il compte sur l’investissement du CEB et du ministère de l’Énergie dans des batteries qui augmenteront la capacité du réseau national à absorber une plus grande part d’énergie renouvelable d’origine intermittente, à savoir dont la production fluctue dépendant des conditions météorologiques. Pour l’instant, la Renault Zoe de MARENA est rechargée gratuitement par Leal, le concessionnaire, de l’électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques.

Pour les autres potentiels acheteurs de véhicules électriques, il faudra faire preuve d’un peu plus de patience pour trouver des bornes vertes où recharger leurs véhicules. « Il y a des manquements, concède Soonil Rughooputh, nous envisageons d’introduire plus de bornes et nous faisons tout pour bouger dans cette direction. Nous allons bientôt lancer une étude globale sur ce qu’il faut faire pour accélérer la marche vers les véhicules électriques. »

L’étude devrait englober toute les facettes de la problématique, y compris comment réduire l’impact environnemental des voitures électriques.

Yan Hookoomsing, militant écologiste et membre du conseil d’administration de la MARENA, défend la démarche : « Zéro impact environnemental, cela n’existe pas. Il faut regarder l’impact minimal. » Il fait remarquer que, pour l’énergie fossile qui va dans les voitures, il faut également comptabiliser celle utilisée par les tankers pour transporter le carburant par voie maritime. « La MARENA est dans une logique où elle doit être verte et cela aurait été un non-sens d’acheter une voiture à combustion, poursuit Yan Hookoomsing, l’idée c’est d’amener un changement chez les Mauriciens. Commençons par des véhicules verts avant d’aller vers un réseau électrique vert par la suite. »

Le membre du conseil d’administration de la MARENA mise sur l’augmentation des véhicules électriques comme élément de pression pour que le CEB accélère le processus de réduction de sa dépendance sur le charbon et le diesel pour produire de l’électricité.

Impact environnemental

Toutefois, sur le plan international, d’autres rapports interrogent l’impact environnemental des voitures électriques en amont. C’est notamment le cas d’une étude intitulée « Les potentiels du véhicule électrique », publiée en avril 2016 par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), qui stipule: «Cependant, le VE (véhicule électrique) a des impacts négatifs sur l’environnement, majoritairement durant sa phase de fabrication, notamment sur l’acidification des milieux et le potentiel d’eutrophisation de l’eau. Sur le cycle de vie du véhicule, ces impacts sont toutefois du même ordre de grandeur pour un VE que pour un véhicule thermique ».

 

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