Maladie saisonnière : hausse des cas de bronchiolite chez les jeunes enfants

De nombreux cas de bronchiolite ont été enregistrés, ces dernières semaines, chez les enfants en bas âge. En cause, le virus respiratoire syncytial (VRS). Très contagieux, il peut entrainer des détresses respiratoires pouvant nécessiter une hospitalisation. Il faut consulter un docteur et ne surtout pas faire d’automédication, conseillent les spécialistes de la santé.

La bronchiolite est une infection respiratoire des petites bronches due à un virus respiratoire très contagieux et très répandu. Elle est liée à une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS), potentiellement grave pour les jeunes enfants. Les parents sont appelés à faire preuve d’une grande vigilance, car les symptômes ressemblent à ceux de la grippe ou de la Covid-19. Ce sont : congestion, écoulement nasal, éternuements, toux, perte d’appétit, fièvre et maux de gorge. 

Plusieurs cas de bronchiolite ont été enregistrés récemment, dont certains ont nécessité une hospitalisation de jeunes enfants (2 ans ou moins) qui présentaient des formes graves de la maladie. « Dans certains cas, une oxygénothérapie peut s’avérer indispensable. Il s’agit d’un traitement médical visant à apporter de l’oxygène par les voies respiratoires en cas de diminution des capacités pulmonaires », indique Dr Faeza Soobadar, Senior Consultant en Pédiatrie et néonatologie à l’hôpital Wellkin. 

Selon le Dr Soobadar, cette recrudescence peut s’expliquer par l’absence de la circulation du virus depuis ces deux dernières années en raison du confinement lié à la pandémie de Covid-19. « Habituellement, ce sont les enfants en bas âge qui attrapent cette maladie. Toutefois, nous observons actuellement qu’il y a un certain nombre d’enfants âgés qui ont été aussi infectés, n’ayant acquis  aucune immunité contre le VRS. Une situation qui résulte du fait qu’ils ont passé presque deux ans confinés à la maison dans un environnement hautement aseptisé. C’est ce qui a conduit à une propagation plus rapide du virus », dit-elle.

De son côté, Dr Oomesh Toofany, consultant en pédiatrie à l’hôpital SSRN à Pamplemousses, explique que le VRS provoque une inflammation avec des symptômes qui peuvent être légers, modérés ou sévères. Dans les deux derniers cas, l’utilisation d’un nébuliseur ou d’un inhalateur peut s’avérer nécessaire. Il ajoute que des épisodes de bronchiolite sont observés durant la période de transition saisonnière. Sur 10 enfants qui viennent pour des consultations quotidiennement, cinq à six peuvent présenter des symptômes du VRS, indique-t-il.  Dr Faeza Soobadar, pour sa part, évalue le nombre de patients atteints par la bronchiolite entre 15 à 20 par jour au sein de l’établissement où elle exerce. « Parmi les enfants qui sont hospitalisés, 25 à 30 % souffrent de VRS », affirme-t-elle. 

Elle ajoute qu’il y a les enfants le plus à risques et qui peuvent avoir besoin d’une assistance respiratoire sont ceux :

• Atteints d’une cardiopathie congénitale.
• Qui souffrent d’une maladie neuromusculaire qui provoque une faiblesse des muscles respiratoires.
• Ceux avec un système immunitaire affaibli, comme les enfants atteints du VIH ou d’une tumeur maligne. Les bébés prématurés figurent également dans ce groupe. 

Les traitements

La prise en charge  consiste généralement à bien hydrater l’enfant, à contrôler la fièvre et à éliminer le mucus. Il est essentiel que l’enfant ne soit pas gêné pour respirer. « Les enfants ayant des difficultés respiratoires devront être hospitalisés pour des soins appropriés. Les antibiotiques n’aideront pas à combattre cette maladie et ne doivent pas être prescrits », précise la pédiatre. 

Elle ajoute qu’il est très important d’éviter le sirop contre la toux chez les jeunes enfants, sauf s’il est prescrit par un pédiatre. « Certains sirops contre la toux qui contiennent des mucolytiques peuvent même aggraver les choses et s’avérer très dangereux pour l’enfant », dit-elle. Dr Toofany fait remarquer que la bronchiolite ne doit pas être banalisée et que l’automédication est proscrite. « Il est donc conseillé de consulter un médecin, surtout pour les nourrissons qui peuvent être vite affectés par les formes graves de la maladie », ajoute-t-il. 

Le VRS est très contagieux et se propage de la même manière que la Covid-19. Ainsi, les mêmes mesures sanitaires empêcheront la propagation du virus : lavage soigneux des mains, éviter de toucher le visage/les muqueuses et éloigner les enfants de la crèche/école s’ils sont malades. « Il n’existe pas de vaccin contre le VRS. Cependant, un anticorps monoclonal peut être administré par injection mensuelle pendant cinq mois. Dans de nombreux pays développés, il est proposé aux jeunes enfants des groupes à haut risque », conclut Dr Soobadar.