Face à une assistance d’usiniers, de propriétaires et de planteurs, le ministre de l’Agro-industrie a plaidé pour une collaboration étroite entre tous les partenaires du secteur. Pour lui, l’industrie sucrière doit poursuivre sa contribution au développement du pays.
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«Notre objectif principal : atteindre une masse critique qui permettrait aux quatre usines d’opérer de manière optimale et de produire 400 000 tonnes de sucre ; il faut aussi augmenter la part de la bagasse dans la production de l’énergie », a insisté le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun. Il intervenait à l’assemblée générale annuelle du Mauritius Sugar Syndicate, le lundi 25 septembre à l’hôtel Labourdonnais Waterfront, à Port-Louis. «Je demanderai aux compagnies sucrières de faire des efforts pour encourager les planteurs de leurs régions à produire la canne, grâce aux facilités et incitations existantes. »
L’assemblée générale a été le forum idéal pour un audit détaillé de l’industrie sucrière, tant sur le plan de la production locale, de la concurrence sur marché international et l’impact sur les prix. La canne reste la principale activité agricole du pays, en raison de la superficie sous culture de canne et ses revenus. Pour la coupe 2017, la production est estimée à 350 000 tonnes. Le prix de la tonne de sucre serait de Rs 14 700, incluant les retombées financières des mesures incitatives au secteur.
«La baisse de la production sucrière ces dernières années (soit une production inférieure à 400 000 tonnes) constitue une source d’inquiétude pour le gouvernement », fait ressortir Mahen Seeruttun. « Notre objectif et notre souhait sont que l’industrie produise au moins 400 000 tonnes par an. Pour atteindre un tel objectif, il faut impérativement conserver 55 000 hectares de terre sous culture de canne. Nous déplorons l’abandon accéléré des terres sous culture de canne, ces dix dernières années. Nous devons tout faire pour renverser cette dangereuse tendance. »
Dans moins d’une semaine, à partir du 1er octobre, l’Europe sera un marché sucrier sans quotas. Les betteraviers s’y sont déjà préparés. Résultat : l’Europe se retrouve avec un surplus de sucre. Les acheteurs ne sont guère pressés de signer des contrats avec les fournisseurs, dont Maurice.
Évoquant les prix, Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Syndicat des sucres, souligne que la récolte européenne est en cours. « 50 % de la production ont trouvé preneur, la moyenne des prix a chuté de 25 % comparé à l’an dernier où elle était proche des 500 euros la tonne. La visibilité des prix sur une année reste faible », indique-t-il.
Qu’en est-il de la vente des sucres mauriciens? Selon Devesh Dukhira, « il y a des engagements pour 260 000 tonnes de sucre blanc raffiné. Toutefois, le prix reste à déterminer pour 182 000 tonnes. Selon les calculs du Syndicat des sucres, le prix est inférieur de 20 % pour le sucre blanc Made in Mauritius.» La situation est plus reluisante pour les sucres spéciaux, qui ne sont pas affectés par la libéralisation des quotas en Europe. Il existe des engagements sûrs pour 90 % des 120 000 tonnes produites. Le prix ne baissera que de 7 %.
Boardroom : Patrick d’Arifat nouveau président du MSS
C’est Patrick de Labauve d’Arifat, CEO du groupe Alteo – premier producteur de sucres à Maurice – qui succède à Kreepalloo Sunghoon à la présidence du Syndicat des sucres. Lors de son intervention, le président sortant a mis l’accent sur l’importance du secteur cannier pour notre économie. « L’efficience est essentielle pour pérenniser le secteur. On ne peut se permettre les largesses d’antan et opérer libre des contraintes historiques », dit-il.
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