Lora Alcindore Chinatambi, 32 ans, fauchée sur la route - Son frère : «Sa mort ne doit pas être vaine»

• Les proches réclament des feux de signalisation et un passage piéton sur ce tronçon

Elle s’appelait Lora Alcindore Chinatambi. Elle avait 32 ans. Douce, attentionnée, discrète… Elle était cette femme au grand cœur, toujours là pour les siens. Mais depuis le lundi 20 mai, sa voix s’est tue à jamais.

Elle a rendu son dernier souffle à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, huit jours après avoir été violemment percutée par une voiture, alors qu’elle traversait la route à proximité de l’aéroport de Plaisance.

Sa famille est inconsolable. Stéphane, son frère, avec qui elle partageait une relation fusionnelle, peine à réaliser l’ampleur de cette perte : « Nous n’étions que deux… Lora était mon pilier. » Leur mère, anéantie, ne trouve pas les mots. Quant à Ajay, son compagnon, il vit chaque jour avec le silence pesant de son absence.

Ce 11 mai, Lora était allée voir son frère à Mare-d’Albert. Comme elle le faisait souvent. En soirée, elle a pris un bus pour rentrer chez elle, à Solitude, Plaine-Magnien, une localité tranquille située à l’arrière de la piste d’atterrissage. Elle a été déposée à l’arrêt situé tout près de l’aéroport. Au téléphone avec son frère, elle tentait de traverser la route. Une voie sombre, sans passage piéton, sans feu de signalisation, sans aucune sécurité. « Mo ti pe koz ar li… mo’nn dir li get bien kan li traverse… enn sel kou pa tann li », confie Stéphane, la gorge nouée.

Quelques secondes plus tard, le drame s’est produit. Une voiture l’a percutée de plein fouet. Lora a été projetée au sol. Elle n’a jamais repris connaissance. À l’hôpital, les médecins ont tout tenté. Une intervention chirurgicale délicate a été réalisée. Mais la septicémie a eu raison de son corps fatigué. Et le 20 mai, la jeune femme s’est éteinte, entourée des siens.

Son décès laisse un vide immense dans sa famille, mais aussi une profonde colère. Car cette route, dangereuse, sans éclairage adéquat, est tristement connue des habitants du coin. « Il n’y a ni passage piéton, ni feu rouge, ni lumière. Rien pour protéger ceux qui rentrent chez eux à pied », déplore Stéphane.

Les proches de Lora lancent aujourd’hui un appel urgent aux autorités. « C’est une route dangereuse. Il faut que des mesures soient prises sur ce tronçon : éclairage, signalisation, passage piéton… On ne veut pas que ce qui est arrivé à Lora arrive à quelqu’un d’autre. Sa mort ne doit pas être vaine », dit son frère.

Un homme de 32 ans, conducteur du véhicule impliqué, a été arrêté. Il a été testé négatif à l’alcotest et a comparu en cour de Mahébourg sous une accusation provisoire d’homicide involontaire. Il a été libéré sous caution. Il a expliqué aux policiers que la victime aurait traversé subitement derrière un van et qu’il n’aurait pas eu le temps de l’éviter. 

Mais au-delà des procédures judiciaires, une famille pleure. Une sœur, une fille, une compagne, une amie. Partie trop tôt. Fauchée sur une route qu’elle parcourait tous les jours.