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Livre - Navin Ramgoolam : «Yousuf Mohamed était un homme de lumière»

Shakeel Mohamed, remettant une copie du livre au Premier ministre, Navin Ramgoolam. « The Journey of Yousuf Mohamed, Jurist, Politician, Humanitarian » est signé Ibrahim Alladin.

« Un homme de lumière », c’est en ces termes que le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a qualifié Yousuf Mohamed lors du lancement d’un livre qui lui est consacré, le mercredi 9 juillet 2025 à Ébène. L’ouvrage, intitulé The Journey of Yousuf Mohamed, Jurist, Politician, Humanitarian, est signé Ibrahim Alladin, déjà auteur de deux biographies : l’une consacrée à Sir Anerood Jugnauth, l’autre à Philip Ah-Chuen.

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C’est un véritable parterre de personnalités issues des milieux politique et judiciaire qui était convié à cet événement : du vice-Premier ministre Paul Bérenger, aux ministres Boolell, Damry, Ramful, Sukon, Meeah et Uteem, en passant par le Chef juge et le Directeur des poursuites publiques (DPP), entre autres.

Dans son discours, le Premier ministre a avoué ne pas avoir si bien connu Yousuf Mohamed, ancien ministre du Travail dans le gouvernement de Sir Seewoosagur Ramgoolam — poste qu’avait également occupé son père, Sir Abdool Razack Mohamed. « Il était fearless et cela se voyait dans ses contre-interrogatoires. Lors de mon arrestation et de mes allers-retours entre deux Cours de justice, il s’était étonné que Me Ravi Yerrigadoo ignorait des choses élémentaires. Mais il a toujours été un homme humble, soucieux d’indiquer à ses juniors leurs erreurs », a expliqué le Premier ministre.

Il se souvient aussi des appréhensions qu’éprouvait Sir Seewoosagur Ramgoolam à la nomination de Yousuf Mohamed au ministère du Travail après les élections générales de 1976.

« Il avait une opinion sur tous les dossiers, si bien qu’un jour, lors d’un Conseil des ministres, cela n’avait pas échappé à Sir Seewoosagur qui le lui fit remarquer. Un jour, je l’ai vu pleurer quand on avait arrêté son fils Shakeel. Je ne l’ai jamais revu pleurer par la suite », a évoqué Navin Ramgoolam.

Le Premier ministre a aussi rappelé que Yousuf Mohamed exerçait pro bono, sans jamais tenir compte du milieu social de ses clients.

Libération des militants

Auparavant, Shakeel Mohamed, ministre du Travail et l’un de ses deux fils — l’autre, prénommé Zakir, est également avocat — a rappelé le haut sens de justice que professait son père, n’hésitant pas à réclamer la libération des militants du MMM, même s’il faisait partie du gouvernement. « Il était loyal, mais il dénonçait les abus », a-t-il déclaré.

Pourtant, a-t-il enchaîné, « ma mère était opposée à ce qu’il fasse de la politique. Il lui répondait qu’il était dicté par sa conscience, même s’il savait que la politique, c’est parfois du dirty games. »

Un homme de culture et de foi

L’auteur de l’ouvrage, Ibrahim Alladin, se souvient d’un homme issu de la diversité, élégant et cultivé : « Il lisait tout, de Voltaire à Molière en passant par Milton. Il aimait la peinture — autant les impressionnistes que les romantiques — admirait Alain Delon, Dilip Kumar et Amitabh Bachchan. À chaque fois qu’il se rendait à Londres, il ne manquait jamais d’aller au théâtre pour assister à la dernière pièce à l’affiche. »

« Il était profondément croyant et un homme de convictions. Un jour, je lui ai demandé s’il avait peur de la mort. Il m’a répondu : “Non, j’ai eu une vie bien remplie. J’ai une belle famille et des enfants qui me comblent. Je ne regrette rien.” », a-t-il indiqué.

Ibrahim Alladin a aussi souligné que les recettes provenant de la vente du livre serviront à financer l’Alzheimer & Demence Association of Mauritius.

 

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