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Les propos du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, font polémique

Kailesh Jagutpal

« Nous ne sommes pas dans une situation où il faut obligatoirement faire le vaccin contre la Covid-19, mais ce n’est pas pour autant que nous ne sommes pas en train de nous préparer. » Ces propos du ministre Kailesh Jagutpal, lors de sa conférence de presse le vendredi 8 janvier, ont suscité diverses réactions parmi les professionnels de la Santé.

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« Il est urgent de lancer le programme de vaccination contre la Covid-19 en commençant par ceux qui sont en première ligne. » C’est ce que soutient le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publics au ministère de la Santé. Pour lui, le personnel soignant dans les centres de quarantaine et au New ENT Hospital, le personnel naviguant des avions et ceux qui s’occupent du transport des passagers arrivant à Maurice doivent être vaccinés en priorité. Cela parce que des cas positifs ont été recensés dans les centres de quarantaine et que ces personnes sont exposées au virus en dépit de toutes les précautions qui sont prises.

Pour lui, vacciner en priorité ceux qui sont en première ligne va permettre de mieux protéger la population. « Le système de quarantaine mis en place a bien ,fonctionné et a permis de détecter des cas positifs de Covid-19 avant que ces personnes n’intègrent la population. Mais les personnes en première ligne peuvent être infectées. Le plus vite on va les vacciner, le plus rapidement on va protéger la population », explique l’ancien directeur des services de santé publics. Et d’ajouter que le risque zéro n’existe pas.

Le Dr Vasantrao fait remarquer qu’il faut faire la différence entre « Covid safe » et « Covid free ». Dans le premier cas, il n’y a pas de transmission locale. Dans le deuxième cas de figure, il n’y a pas de cas au sein de la population, mais bel et bien dans les centres de traitement comme le nouvel hôpital ENT.

Un avis que partage Jeewuth Bholanath, secrétaire de la Nurses Union. « Même si le pays est Covid safe, plus vite la population sera vaccinée, et mieux ce sera », dit-il. Et dans l’éventualité que nous n’ayons à notre disposition qu’un nombre limité de vaccins, la priorité doit être donnée aux personnes qui sont les plus exposées, ajoute-t-il. Ici, il est bien sûr question des frontliners, notamment le personnel soignant dans son ensemble, les policiers, ainsi que les employés des supermarchés et les maraichers. Ensuite, il faudrait vacciner les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, puis celles qui souffrent de maladie chronique, ainsi de suite.

Pour sa part, le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical and Health Officers Association, considère que les autorités concernées doivent agir sans tarder. Avec les nouvelles variantes du Covid-19 qui ont chamboulé les modèles épidémiologiques, il se peut que les vaccins viennent à manquer dans les semaines ou mois à venir, fait-il remarquer. « Il est impératif d’avoir un plan de vaccination pour la population mauricienne », dit-il. Il affirme que la MHOA a sollicité une rencontre avec le ministre de la Santé pour des discussions à ce sujet, notamment pour avoir des données et des dates concernant l’importation, la logistique et la conservation des vaccins. Cela va déterminer si Maurice est dans les temps ou en retard, fait ressortir le président de la MHOA.


Dr Prithviraj Ramputty : « Nous avons une marge de manœuvre »

« Ce n’est relativement pas urgent de faire vacciner la population, mais avec les passagers qui arrivent à Maurice, le risque de contamination locale est omniprésent », estime le Dr Prithviraj Ramputty, président de la Government Medical Consultant in Charge Association (GMCICA). Même s’il considère que ce serait bien d’avoir des vaccins dans les plus brefs délais, cette tâche semble difficile, car Maurice n’est qu’un petit marché.

Il souligne également que compte tenu de la situation de Covid safe dans laquelle trouve Maurice, il n’y a pas d’urgence de faire vacciner la population. « On peut se permettre d’attendre de voir l’efficacité des vaccins que certains pays ont commencé à utiliser et voir s’il n’y a pas d’effets secondaires », explique le président de la GMCICA. Pour lui, Maurice doit prendre un risque calculé et ne pas précipiter les choses. « Si, après avoir pris un vaccin, tout se passe bien, c’est tant mieux, mais si tel n’est pas le cas, qui va en assumer les conséquences ? » se demande-t-il.

Le Dr Ramputty considère que Maurice est un des rares pays ayant une marge de manœuvre par rapport à la vaccination en étant Covid safe. « Nous avons joué la carte de la sécurité depuis le début de la pandémie, avec toutes les mesures qui ont été prises jusqu’à présent. Pourquoi faut-il se hâter maintenant pour l’achat des vaccins ? » argumente-t-il.

Session de formation

Un programme de formation sur la campagne de vaccination contre le Covid-19 débute le lundi 11 janvier. Il aura lieu au siège du ministère de la Santé et durera cinq jours. Son lancement se fera en présence du ministre de la Santé, Kailesh Kumar Jagutpal.

 

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