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Les patrouilles se féminisent

Elles veulent aider la communauté et ont choisi l’uniforme des gardiens de l’ordre. Rencontre avec des pionnières.

Jennifer Justin et Martine Groëme, motardes

Il est midi. Le soleil tape sur l’autoroute M1. à hauteur d’Ébène, deux motards aux aguets. Uniforme, gilet fluorescent, casque, bottes et lunettes solaires… l’automobiliste ne peut deviner qu’il s’agit de femmes. Cela fait deux semaines que Jennifer et Martine ont intégré la nouvelle équipe de patrouille. C’est la passion de la moto qui a motivé Jennifer Justin, 26 ans. Elle se rend au travail à moto, depuis cinq ans qu’elle est dans les forces de l’ordre. D’abord constable, elle a été mutée à la Special Supporting Unit, puis à la Traffic Branch. « Mon père voulait être policier, mais il n’y est pas parvenu. Je me suis jointe à la police pour qu’il puisse vivre ce rêve à travers moi », relate cette habitante de Sainte-Croix, mère de deux enfants. Cette boxeuse, médaillée d’or aux Jeux des îles de 2007, est du genre à se battre pour avoir ce qu’elle veut. Grande débrouillarde, aînée d’une fratrie de trois enfants, elle est prête à fournir l’effort et la patience qu’exige sa nouvelle fonction. Son adaptation a été facile, dit-elle, grâce notamment à ses collègues de la gente masculine, qui la soutiennent à fond. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2358","attributes":{"class":"media-image alignnone wp-image-2891 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"patrouilles"}}]] Tout comme Jennifer, Martine Groëme est une fana de moto et une athlète. Capitaine de l’équipe de foot féminine de la police, elle était surtout déterminée « à faire quelque chose pour mettre un frein à l’indiscipline sur nos routes ». Elle y a pensé, dit-elle, « dès le jour où (elle) a eu son permis de conduire ». Après trois semaines de formation intense, elle a pris la route avec beaucoup de plaisir. « Depuis enfant, je voulais porter l’uniforme. Je suis ravie de travailler désormais à la sensibilisation des automobilistes », raconte-t-elle, ajoutant qu’elle attend que cela forge davantage sa personnalité. Elles sillonnent aujourd’hui l’île au volant de leur lourd véhicule, manient à la perfection les speed detectors et verbalisent, avec la même fermeté que leurs collègues masculins, les contrevenants. Elles savent qu’elles risquent d’avoir des cas difficiles à traiter. Mais elles sont prêtes, aussi longue que soit la route…

Rachelle Marie, pompière

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3452","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-2892","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"279","height":"357","alt":"Rachelle Marie"}}]]Lorsqu’on veut, on peut. C’est la philosophie de Rachelle Marie. Entrée dans la police à 19 ans, elle voulait tenter autre chose. Presque un an après avoir postulé, elle intègre la brigade du feu. C’est l’une des sept femmes parmi les 170 recrues. « Je n’y croyais plus. Je vais donner le meilleur de moi-même pour montrer que les femmes peuvent exercer un métier d’homme », lance cette habitante de Grand-Baie. Aider les autres, elle adore ça. [blockquote]« Je le faisais dans la police, mais ce n’était pas assez. être policier m’a permis de constater la réalité de notre société. Je suis sortie de ma bulle et aujourd’hui, je veux être au cœur de l’action », poursuit la jeune femme. [/blockquote] Mariée à un policier, Rachelle veut garder son indépendance. Depuis deux semaines, cette habitante de Grand-Baie se rend au volant de sa voiture à Coromandel, pour suivre sa formation de six mois. Enceinte, elle ne compte pas pour autant modifier ses plans. « Mes supérieurs sont compréhensifs. Je suis tous les jours au poste », dit-elle. Certains exercices lui étant interdits, elle aura droit à une session de rattrapage après son accouchement. À l’adolescence, Rachelle Marie se voyait enseignante, mais cette passionnée de sport ne regrette pas son choix. « Je suis déterminée à prouver que j’ai ma place ici », explique-t-elle. « Je n’aurai jamais la force de mes collègues, mais je peux utiliser mes atouts : dévouement, passion, patience. Et puis, on travaille en équipe. On se connaît, on se soutient, on se complète », affirme-t-elle.
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