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Le rapport du PRB publié en 2025 : la surenchère ravivée par le « back pay » de 12 mois

L’annonce de la mise en œuvre du rapport du Pay Research Bureau (PRB) en 2025, avec à la clé un « back pay » de 12 mois, a ravivé les tensions politiques. Cette mesure, qui concerne des milliers de fonctionnaires, est perçue par l’opposition comme une manœuvre électoraliste destinée à s’assurer le soutien d’une base électorale stratégique. Au niveau du gouvernement, on avance que cette mesure n’est pas de la surenchère et qu’elle prône une justice sociale. 

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La surenchère politique autour du rapport du PRB n’est pas une nouveauté, mais à l’approche des élections, elle prend des allures de véritable bras de fer entre le gouvernement et l’opposition. Pour l’observateur politique Olivier Précieux, « tout n’est qu’un jeu politique », une bataille inévitable en période électorale. « Nous sommes en campagne, et une campagne électorale rime toujours avec promesses. Le gouvernement, fort de sa capacité à mettre en œuvre des politiques publiques, multiplie les engagements pour séduire l’électorat. L’annonce de l’implémentation du rapport du PRB en janvier 2025, assortie d’un ’back pay’ de 12 mois, est un coup stratégique. L’opposition, quant à elle, riposte en mettant en avant le réajustement salarial, évoqué non seulement lors de leur meeting à La Louise, il y a environ deux semaines, mais aussi en conférence de presse samedi dernier. Ils promettent d’aller encore plus loin en cas de victoire, en revoyant non seulement les salaires des fonctionnaires mais aussi ceux du privé. La bataille est bel et bien lancée », explique Olivier Précieux. 

Manifestes électoraux

Pour l’observateur politique, « il faudra cependant attendre la publication des manifestes électoraux des deux principaux blocs politiques pour mesurer l’ampleur des promesses faites et juger de leur faisabilité ». Arvin Boolell, leader de l’opposition et membre du Parti travailliste (PTr), est d’avis que le Premier ministre Pravind Jugnauth est en train de jouer une carte électorale, convaincu que « ses jours sont comptés ». Il appelle le chef du gouvernement à faire preuve de respect envers les institutions. « Le Premier ministre n’a fait qu’une annonce, mais il est crucial d’analyser le contenu du rapport. C’est au directeur du PRB de le dévoiler, et non à lui », souligne Arvin Boolell. Il ajoute que les employés du secteur privé ainsi que les fonctionnaires méritent pleinement ce qui leur revient, mais que le Premier ministre ne doit pas se substituer au directeur du PRB.

L’observateur politique Jocelyn Chan Low souligne, lui, que les promesses électorales ont pris « une ampleur inédite depuis 2005 », avec des mesures phares comme la gratuité du transport pour les étudiants et les personnes âgées par l’alliance PTr-PMSD, ou encore l’instauration de la pension universelle à Rs 5 000 en 2019 par l’alliance Lepep (MSM-PMSD-ML). Mais depuis 2019, la surenchère a atteint de nouveaux sommets, notamment avec des engagements comme l’augmentation de la pension universelle à Rs 13 500, entre autres. « Autrefois, les programmes électoraux étaient structurés et reflétaient de véritables divergences idéologiques. Les politiciens misent désormais sur des incitations matérielles pour séduire les électeurs. Et cela ne s’arrêtera pas là », constate Jocelyn Chan Low.

Vague de promesses

Selon lui, « le gouvernement dispose toutefois d’une longueur d’avance en ayant déjà lancé certaines promesses ». « Mais il ne suffit pas de faire des promesses, il faut aussi les tenir. Au cas contraire, cela pourrait être fatal », insiste Jocelyn Chan Low. L’observateur politique anticipe une nouvelle vague de promesses, une fois la campagne électorale officiellement lancée, renforçant ainsi la dynamique de surenchère qui caractérise la politique mauricienne actuelle.

Un gouvernement « à l’écoute des besoins de la population »

Le gouvernement rejette toute accusation de surenchère après l’annonce de la mise en œuvre du rapport du PRB en 2025. Selon des sources proches du GM, cette décision s’inscrit dans la continuité d’un « ’caring government’, à l’écoute des besoins de la population ». « Chaque décision prise vise à améliorer le bien-être de notre peuple. L’action du Premier ministre, Pravind Jugnauth, est guidée par la volonté de répondre aux doléances des citoyens », explique-t-on. On précise également que cette mesure « ne constitue pas un geste électoraliste, mais s’inscrit plutôt dans une logique de justice sociale. Nous voulons éviter que les puissants continuent de s’enrichir au détriment de ceux qui sont dans le besoin. Après le réajustement des salaires dans le secteur privé, il est maintenant temps de s’occuper des fonctionnaires ». Cette démarche reflète « l’engagement du gouvernement à protéger les intérêts de tous les travailleurs », disent nos sources.

  • Salon

 

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