Lakshmi Gunessee, habitante de Union Park, est l’une de ces fervents de l’agriculture bio. À 70 ans, elle compte déjà plus de 10 ans d’expérience et de connaissance dans le domaine du bio.
Cette Senior Confidential Assistant, retraitée depuis 2009 de l’Université de Maurice, s’est prise d’amour pour la culture bio alors qu’elle entendait les élèves de l’université entreprendre des projets dans l’agriculture et le compostage. Elle s’est beaucoup instruite et conscientisée sur le sujet à travers des causeries sur les bienfaits de la culture bio.
Semer les premières graines pour un futur Bio
Attisée par la curiosité, en 2011 elle décide alors d’initier un projet de biodiversité proposé par le United Nations Development Programme (UNDP) et la Fondation Ressources et Nature (FORENA) ; elle rédige sa proposition et décroche le projet avec son association prénommée Union Park Women Association. Par la suite, Lakshmi et l’association louent un terrain où elles commencent leur propre culture de champignons bio. « Ce n’était pas acquis de passer du traditionnel au bio, il fallait beaucoup s’instruire et expliquer aux dames de l’association comment s’y prendre, car c’était quelque chose de nouveau. Aujourd’hui certaines de ces femmes font leur propre culture. J’ai moi-même beaucoup appris de cette expérience », partage-t-elle.
Manger bio chez soi
Ce projet a changé le regard de Lakshmi et les dames de la Union Park Women’s Association sur l’alimentation. Elles ne pensent plus que « bio ». D’ailleurs, chacune développe sa propre production bio chez soi depuis qu’elles ont reçu des cours sur le compostage et diverses méthodes de culture bio. « Le compostage est aujourd’hui le cœur de l’agriculture bio. Cela nous permet de cultiver nos légumes sans risquer notre santé ou notre terre. Le compostage permet d’enrichir la terre et la production de nos légumes sans les pesticides. C’est très sain », souligne-t-elle.
Lakshmi met en pratique plusieurs méthodes naturelles comme le Bio farming, le Natural farming et le Companion planting. « Nous essayons d’appliquer les méthodes selon les légumes que nous cultivons. Par exemple, j’utilise le companion planting en faisant des motifs autour des légumes avec de la coriandre afin de repousser les bestioles. La coriandre peut être réutilisée dans la cuisine, ainsi on fait d’une pierre deux coups. » Le choix du bio est presque incontournable pour cette septuagénaire. « En plus d’être comme une assurance pour ma santé, ça me permet de faire d’énormes économies. Depuis que je fais du bio, je me rends rarement au marché et je replante les graines de ma production. J’ai presque tout ce qu’il me faut à portée de main. »
Lorsqu’il s’agit du coût de l’agriculture bio, Lakshmi l’estime légèrement plus chère comparée au traditionnel. « J’utilise ces produits seulement pour ma consommation personnelle et, du coup, ça ne me revient pas aussi cher qu’à quelqu’un qui va en produire pour vendre, mais je vous assure que ça vaut la peine, car le goût parle de lui-même », soutient-elle.
Companion Planting : substitut au pesticide
Le Companion planting est une méthode de plantation bio qui inclut différents types de plantes répulsives autour de la plante principale. Leur utilité est d’agir comme une barrière naturelle avec comme principale fonction d’être antiparasite. Cette méthode permet également de se servir de l’espace agricole à son maximum d’utilité. Des plantes notamment utilisées pour le compagnion planting sont la menthe, la citronnelle, le Genda entre autres.
Projet existant sur la culture bio
Pour rappel, en février 2017 un projet similaire avait été mis en place à Britannia pour l’agriculture bio ; nommé Bio Farming Zone, il a pour but de produire des légumes de qualité aux fins d’exportation. Le ministre de L’Agro-industrie y avait aussi mentionné que, du fait du changement climatique, les méthodes agricoles doivent être revues.
Projet pilote favorisant la culture bio dans le jardin des particuliers
Mardi 19 mars, Mahen Seeruttun, le ministre de l’Agro-industrie a placé un projet pilote promouvant l’agriculture bio chez les habitants de Union Park. De ce fait, des kits bio ont été distribués lors d’une cérémonie tenue au Farmers service centre de la localité. Le ministre a ainsi annoncé que les cultivateurs bénéficieront d’une somme de Rs 100 000 pour les encourager à mettre l’accent sur la culture bio.
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