
À la mi-semaine, une frappe aérienne de l’armée israélienne sur l’aéroport international de Sanaa, au Yémen, a entraîné la destruction de plusieurs appareils civils. Parmi : un Airbus A330-200 anciennement exploité par Air Mauritius. Cet avion, livré le 8 décembre 2007 à la compagnie mauricienne et immatriculé 3B-NBM sous le nom de Trochetia, avait été retiré de la flotte en avril 2021, dans le cadre de la mise sous administration volontaire d’Air Mauritius. Puis il avait été transféré à Yemenia en février 2022, sous l’immatriculation 7O-AFE et rebaptisé Aden. Selon les données du site Web FlightRadar24, il s’agissait du seul A330-200 encore en service au sein de la compagnie nationale yéménite. Affecté à la liaison vers Amman, en Jordanie, l’appareil avait effectué son dernier vol commercial le 5 mai, soit la veille de l’attaque. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent les carcasses calcinées de plusieurs avions stationnés au sol, dont cet A330, aux côtés de deux Airbus A320 également détruits.
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Le parcours de l’A330-200 illustre les mutations subies par Air Mauritius durant sa période de turbulences financières. Placée sous administration volontaire en avril 2020, la compagnie avait cessé de payer la location de cet avion, exploité en leasing opérationnel auprès de la société allemande Doric Flugzeugfonds 2.
Après un passage en maintenance (C Check) en Égypte début 2022, l’appareil avait été restitué à son propriétaire puis cédé à Yemenia par l’intermédiaire d’Aircraft Finance Germany GmbH. Cette transaction marquait la reprise des opérations long-courriers pour la compagnie yéménite, après plusieurs années d’interruption
L’attaque israélienne s’inscrit dans un contexte régional tendu. Selon les autorités israéliennes, elle fait suite à des tirs de missiles en provenance du Yémen contre l’aéroport Ben-Gourion, revendiqués par les Houthis. Le mouvement chiite, soutenu par l’Iran et engagé dans une guerre contre le gouvernement reconnu par la communauté internationale, contrôle de larges zones du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa et son aéroport.
En juin 2024, les Houthis avaient saisi trois avions de Yemenia à Sanaa, dont l’A330-200, afin de faire pression sur le gouvernement yéménite pour qu’il assouplisse les sanctions économiques imposées aux zones rebelles .

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