Live News

L’actualité sous la loupe des élèves

Jefferson Collard, Head boy du collège Floréal SSS (Boys) et membre exécutif du National Student Council. Sarah Rama, élève au Bocage International School et membre exécutif du National Student Council.

Deux membres exécutifs du National Student Council passent en revue certaines actualités brûlantes. Il s’agit de Jefferson Collard, 18 ans, Head Boy du Floréal SSS (Boys), et Sarah Ramah, 17 ans, élève au Bocage International School, et membre de l’opposition au National Youth Parliament (NYP) édition 2023.

Publicité

Multiples expulsions de parlementaires à l’Assemblée nationale 

Jefferson Collard : Tous les parlementaires sans exception doivent se plier aux règlements de l’hémicycle, martèle-t-il. « Certes, le rôle de l’opposition est d’être le chien de garde, ce qui peut entraîner des désaccords entre parlementaires. Toutefois, ils ne doivent en aucun cas laisser leurs sentiments personnels entraver leur comportement au sein de l’hémicycle. Les idées doivent être communiquées dans le respect des lois et des règlements en vigueur. Cela s’applique également au président de l’hémicycle qui doit incarner la droiture en restant neutre, ce qui malheureusement n’est pas le cas. Le comportement de ces parlementaires, qui sont censés représenter la voix du peuple, peut entraîner de la frustration et de la peur chez les jeunes. »

Le harcèlement scolaire

Jefferson Collard : « Le ministère de l’Éducation peine à maintenir la discipline dans les établissements scolaires, où la violence et le harcèlement sont de plus en plus fréquents. Les chefs d’établissement sont dépassés par la situation, qui demande une intervention de la ministre elle-même pour trouver des solutions adaptées à cette problématique complexe. » 
Au Floréal SSS, dit-il, des séances de counseling ont récemment été introduites pour mieux comprendre la psychologie de certains élèves. Cette approche devrait être disponible à une plus grande échelle, estime-t-il, d’autant que les jeunes sont confrontés à divers défis. 

« Malheureusement, la stigmatisation et la banalisation des problèmes de santé mentale persistent encore dans notre société, ce qui peut causer un malaise chez de nombreux jeunes et les amener à tomber en dépression. Pour éviter de telles situations malheureuses, il serait bon de rendre l’aide psychologique accessible à ceux qui en ont besoin. Avec le temps, cette approche peut donner des résultats positifs et améliorer les performances des élèves. »

Sara Rama : « Les élèves se sentent poussés à imiter le comportement de leurs acolytes, même si cela implique de harceler d’autres élèves, en raison de la pression sociale. Le désir de se conformer à un groupe amène également les élèves à tolérer le harcèlement et à ne pas signaler les comportements abusifs. »

Elle est d’avis que les établissements scolaires manquent de soutien et de ressources pour prévenir et gérer les cas de harcèlement scolaire, ce qui engendre la peur des élèves de dénoncer les agresseurs et laisse les victimes sans savoir vers qui se tourner ou comment agir. Pour remédier à ce phénomène, la jeune femme propose des solutions. 

« Premièrement, il faudrait que les enseignants et le personnel de l’école soient formés pour reconnaître les signes de harcèlement scolaire et savoir comment y répondre de manière appropriée. » 

De plus, Sarah Rama précise que les élèves doivent être rassurés pour qu’ils puissent signaler tout cas de harcèlement scolaire en toute sécurité, sachant que leur confidentialité sera respectée. « Les écoles devraient offrir un soutien aux élèves qui ont été victimes de harcèlement scolaire, notamment un soutien émotionnel et psychologique, ainsi que des services de conseil. »

Chanson « sectaire » 

Jefferson Collard : « C’est inacceptable et alarmant que des élèves d’un établissement qualifié d’élite puissent entonner une telle chanson. C’est le reflet d’une mentalité qui gangrène la société. En voyant le Head Boy du RCC banaliser la chose sur les réseaux sociaux, cela démontre qu’ils n’ont pas du tout pris conscience de la gravité de leurs actes. Maintenant qu’ils ont eu un temps de réflexion, j’espère que cela ne se reproduira plus. »

Sarah Rama : « Personnellement, j’ai été déçue par les paroles et les propos qui impliquent une discrimination aussi extrême envers différentes cultures. Il est alarmant de constater que des mentalités aussi superficielles et stéréotypées sont encore présentes chez les jeunes en 2023. »

Elle estime qu’il est important d’évaluer si cette population « d’élite » remet réellement en question ces propos racistes et humiliants ou si elle se contente simplement de répéter une chanson sans en comprendre les implications profondes et étendues. « Quoi qu’il en soit, le fait de ne pas remettre en question, d’accepter et de perpétuer de tels comportements est inquiétant pour notre jeunesse. »

Pour autant, poursuit-elle, il est essentiel de ne pas généraliser. « Les jeunes pourraient être influencés de deux manières. Premièrement, en croyant qu’il est approprié et louable d’acclamer de tels chants. Deuxièmement, en acceptant implicitement le contenu raciste et culturellement discriminatoire de la chanson. Il est de la plus haute importance de sanctionner ceux qui sont dans l’erreur, afin de décourager la propagation de cette chanson sectaire pour le bien-être intellectuel et psychologique de notre jeunesse. »

Le changement climatique

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en mars 2023, ne laisse pas indifférents les membres du National Student Council. L’accélération des effets des changements climatiques en raison des activités humaines y est clairement soulignée. 

Jefferson Collard : « La situation à Maurice, avec les fortes pluies et la montée des eaux en comparaison aux années précédentes, est une preuve des effets aggravants des changements climatiques. Cela a des conséquences sur plusieurs pans de l’économie mauricienne ainsi que sur la continuité de l’éducation des jeunes, avec la fermeture des écoles entre autres. Bien que le ministère de l’Éducation fasse des efforts louables pour gérer le problème, cela dépasse ses compétences car c’est un phénomène nouveau et imprévisible ». 

Il est essentiel que les dirigeants de différents pays prennent des mesures pour se préparer à de telles éventualités et sensibilisent leur population à agir immédiatement en adoptant des gestes écologiques, suggère-t-il. « Un mouvement collectif est nécessaire pour mieux faire face aux effets des changements climatiques. À long terme, la sensibilisation donnera un avantage aux leaders de demain pour mieux aborder les défis liés à l’environnement. »

Sara Rama : « En tant que jeunes, lorsque nous entendons parler du climat ou autre crise existentielle, la première chose la plus importante qui nous vient à l’esprit est : comment cela affectera-t-il notre avenir ? Les derniers développements du réchauffement climatique nous donnent un sentiment d’urgence d’agir. Nous ne posons aucune question pour savoir si c’est exact ou non car c’est de la science, des faits, et nous ne pouvons tout simplement pas débattre avec cela. De plus, lorsque nous entendons des nouvelles aussi dévastatrices concernant la planète, cela nous pousse à remettre en question tout ce que nous faisons. Nous remettons en question notre éducation plus que tout. Nous nous demandons pourquoi nous allons à l’école et travaillons pour un avenir alors que notre avenir est détruit sous nos yeux. Nous nous demandons pourquoi nous allons à l’école et apprenons les faits et la science, alors que ces choses n’ont clairement pas assez d’importance dans notre société. »

  • salon

     

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !