Air pur, le chant des oiseaux, des animaux qui se promènent librement, légumes et fruits frais…. Une visite guidée de la ferme écologique des Guimbeau peut nous faire rapidement oublier que l’on se trouve bel et bien à l’île Maurice. C’est le village de Bambous-Virieux qui accueille cet endroit exceptionnel. Un projet familial devenu un modèle pour le pays.
Inspirez. Expirez. Souriez à la vie. Laissez ce doux soleil vous caresser la peau. Envie d’évasion ? De découverte ? De bons plats ? De formation ? Et si vous pouviez trouver tout cela en un seul lieu ? C’est le challenge dans lequel s’est lancée la famille Guimbeau, soit les deux frères Thierry et Olivier, co-fondateurs de la ferme. Leur aventure a commencé il y a maintenant sept ans. Aujourd’hui, même s’ils avouent en toute humilité que leur apprentissage continue, ils ont déjà réussi à devenir une référence dans le pays et même au niveau régional.
Thierry Guimbeau, co-fondateur et manager de la ferme, avance : « La petite ferme forme partie de l’éco village. C’est une ferme de démonstration, de recherches, d’éducation. On essaie de développer un style de vie différent et prôner l’autosuffisance alimentaire ». Ici, on collecte l’eau de pluie et on ne dépend ni des réseaux de la Central Water Authority ni de ceux du Central Electricity Board.
Le partage
Le partage est le maître mot de la ferme, qui est devenue une référence dans le village. Aujourd’hui, ce sont plusieurs personnes qui mettent à la disposition d’autres, leurs techniques mais aussi leurs récoltes. « Par exemple, si un planteur produit des carottes et que je n’en ai pas, je les achète avec lui ».
Thierry Guimbeau propose aussi des formations sur deux jours ou deux semaines, dépendant des projets, et même des stages. Pour lui, il est important d’introduire des concepts écologiques dirigés vers un tourisme responsable et écolo et d’inclure dans le programme d’éducation l’écologie.
Lutte contre la pauvreté, contre la crise alimentaire… et si le secret était la permaculture. En tout cas, les frères Guimbeau y croient. Ils estiment que pour lutter contre la pauvreté alimentaire, il y a des pistes. Mais il faut surtout une collaboration de tout un chacun. « Les autorités font leur part et tous les membres du public doivent faire le leur. Il faut commencer chez soi, dans son jardin, aussi petit soit-il, puis dans son village… pour ensemble avoir un pays qui peut nourrir ses gens ».
De nouvelles expériences
Explorer. Expérimenter. Créer. Les propriétaires des lieux, vous l’aurez compris, aiment se pencher sur de nouveaux projets dans la ferme. C’est ainsi que petit à petit, ils se lancent dans de nouveaux projets. Récemment, ils ont récolté du safran et se disent qu’il serait bien de produire eux-mêmes leur propre safran en poudre.
Des petits plats verront donc bientôt le jour.
Virage de 180 degrés pour l’ancien Graphic Designer
Sa chaise, son bureau et son écran ne lui manquent pas. Ancien Graphic Designer, Thierry Guimbeau avance qu’à 34 ans, il a eu besoin de faire autre chose. « Je ne pouvais plus rester enfermé dans un bureau. Cependant, je devais gagner ma vie. Je me suis posé des questions pour savoir ce dont j’avais besoin. Je devais trouver à manger, une assurance médicale, un logement et vivre bien avec ma famille et avoir des amis ». ll commence alors à faire des recherches sur internet pour savoir comment planter des carottes. Par la suite, il tombe sur la permaculture et en devient passionné.
Il ira même jusqu’en Australie pour être formé en permaculture au ‘Permaculture Research Institute’. « Aujourd’hui, je forme à mon tour des gens ici qui n’ont pas besoin de se rendre en Australie pour ces cours ».
Appel aux collaborateurs
Thierry Guimbeau explique qu’il croit en la collaboration. Il estime qu’aujourd’hui, d’autres professionnels peuvent développer ensemble de nouveaux projets. « J’ai des choses à apprendre et eux ont des choses à nous apprendre. Par exemple, les aviculteurs, ou pour transformer les produits de la ferme comme des tomates séchées. Bref, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire ensemble sur la ferme ». Il invite les personnes à qui cela pourrait intéresser à le contacter.
La table d’hôte
Le chef Olivier Guimbeau explique que les plats du terroir mauricien qui sont proposés aux clients démontrent une multiculturalité. « Nous avons des plats mauriciens, mais qui viennent de partout, des plats importés comme le poisson salé qui vient de l’Afrique du Sud. Dans le potager, nous avons planté des brèdes mouroum riche en protéine, et très bons à consommer. Nous pouvons proposer, par exemple, du riz avec les brèdes et du poulet et canard. Et depuis quelque temps, nos arbres fruitiers nous permettent de faire des achards avec, par exemple, des fruits de cythère et des mangues ». Il nous met aussi l’eau à la bouche en avançant que la ferme produit beaucoup de bananes qui leur permettent de proposer leur dessert spécial.
Potager bio intensif
Si le terme ‘permaculture’ est aujourd’hui de plus en plus entendu, même s’il n’est pas vraiment connu, c’est le langage parlé de la ferme. « C’est un mix de plantations qui se retrouvent dans un potager. Ce qui fait qu’on va se retrouver avec un potager bio intensif pour créer un écosystème où des insectes se cachent dans le potager, mais aussi des prédateurs. On n’aura pas 100% de récolte, mais on contribue de manière naturelle à l’écosystème. C’est cela aussi qui nous permet de ne pas utiliser de produits chimiques. Il ne faut pas tuer ni empoisonner notre nourriture ». Il explique que ce sont les animaux de la ferme qui lui permettent d’avoir des fertilisants naturels pour la ferme.
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