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Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association : «Le pays produit presque 50 % de légumes en moins»

En cette période de jeûne, la demande en légumes est forte, indique Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association. Cependant, la production est moindre. Il insiste pour que le pays mise sur le stockage et la transformation des légumes. 

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Comment se porte la production de légumes après plusieurs semaines de sécheresse ? 
La Central Water Authority (CWA) avait informé les planteurs en septembre dernier qu’il y aurait une réduction au niveau de l’approvisionnement d’eau, notamment pour l’agriculture. Du coup, plusieurs planteurs ont hésité à cultiver des légumes en novembre et décembre. Ils ont préféré attendre la saison des pluies. 

En revanche, d’autres planteurs ont pris le risque, surtout ceux qui ont des bassins, des canaux/points d’eau, des rivières ou dont les domiciles sont à proximité. Certains ont, eux, acheté de l’eau auprès des camions-citernes pour pouvoir cultiver. Donc, actuellement, la production provient de ces différents planteurs. 

Les planteurs ont fait un constat de la situation lors d’une récente rencontre. Qu’est-ce qui ressort de cette réunion ? 
Le pays produit presque 50 % de légumes en moins par rapport à sa production habituelle. Près de 25 % à 30 % des planteurs affirment qu’ils préfèrent attendre la fin d’avril pour procéder à une nouvelle plantation. Pour éviter des pertes, ils choisissent d’attendre que la saison des cyclones et des intempéries soit terminée.

Cependant, étant en période de jeûne, la demande en légumes est sous pression. Il est important de noter que la consommation de légumes se situe entre 10 000 et 12 000 tonnes chaque mois. La baisse de la production, notamment de légumes verts, mais aussi la forte demande influent sur les prix des légumes.

Comment devraient évoluer les prix des légumes dans les jours et semaines à venir ? 
Comparativement aux années précédentes, les prix des légumes sont plus chers de 60 % à 100 %. De janvier à ce jour, on observe une hausse progressive d’environ 22 % à 23 %. Les prix resteront chers jusqu’en avril. Le prix du haricot, du chou, de l’aubergine et du cotomili restera élevé.

Ces derniers jours, plusieurs régions ont été arrosées par les pluies et une perturbation tropicale devrait affecter le temps à partir de mercredi. Peut-on s’attendre à une amélioration ? 
Ceux qui ont pris le risque de planter pourront respirer un peu. Quant aux consommateurs, ils en verront le résultat dans 15 à 20 jours. 

Vous avez été l’un des premiers à suggérer le stockage et la transformation des légumes pour éviter qu’on se retrouve avec une production moindre et des prix élevés. Voyez-vous une volonté pour aller dans cette direction ? 
Il est essentiel de déterminer d’abord le volume de légumes que nous pouvons traiter. Il est nécessaire d’avoir une production maîtrisée pour cela. À titre d’exemple, la pomme d’amour se vend actuellement à Rs 70 - Rs 80. Or, en septembre, le prix était plus abordable. Il serait judicieux d’engager des « contract farmers » pour cultiver de la pomme d’amour durant cette période propice avec pour objectif la transformation (en purée, en surgelé, etc.), mais également pour le stockage. C’est valable aussi pour d’autres légumes. 

L’implication de grandes entreprises serait également nécessaire, car elles ont la capacité d’assurer une production à grande échelle. Il serait également souhaitable que l’Agricultural Marketing Board améliore son système de stockage afin de pouvoir entreposer certains légumes non pas pour une période de trois mois, mais pour six à huit mois. 

Nous avons la capacité de produire. L’essentiel est de commencer afin d’éviter que le pays ne souffre davantage entre novembre et avril. Il faut qu’on le fasse, nous sommes obligés de le faire parce que nous n’avons pas d’autre option. 

 

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