Le président de l’Outsourcing and Telecommunications Association of Mauritius est tombé dans la marmite des affaires dès son jeune âge. Son parcours est jalonné de projets qui ont enrichi son expérience. Il est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise, Key Edge Consultants.
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« Pendant de nombreuses années, j’ai travaillé pour un conglomérat avec l’état d’esprit et l’attitude d’un entrepreneur », dit Ken Arian, 41 ans, marié et père d’un garçon de six ans. « Au début de ma carrière, j’ai commencé comme entrepreneur. Je voulais avoir l’expérience des grands groupes. J’ai donc pris le temps d’évoluer dans diverses organisations. J’ai beaucoup appris. Toutefois, il arrive un moment de notre vie où nous devons appliquer notre vision sans contrainte, à la vitesse que nous le souhaitons. À ce moment là, la meilleure chose à faire est de devenir son propre patron. »
Ainsi prend forme Key Edge Consultants avec quatre actionnaires et cinq collaborateurs à plein temps. La firme se développe graduellement en fonction des dossiers traités. Elle s’est positionnée comme une société en stratégie et organisation, afin de répondre à la demande croissante des entreprises qui cherchent à s’adapter au numérique. Cette transition, fait ressortir Ken Arian, revêt une importance capitale pour les opérateurs économiques.
Et pour cause ! Le secteur des technologies de l’information et de la télécommunication, communément appelé Tics, est un des piliers de l’économie mauricienne. Selon Statistics Mauritius, cette industrie devrait enregistrer une croissance de 6 % en 2017 contre 5,9 % l’année précédente. Dans un document publié mercredi 12 juillet, il ressort que le secteur a généré quelque Rs 22 milliards en valeur ajoutée. Plus d’un tiers a été créé par des activités telles le développement de logiciels et de site web et par les centres d’appel.
« Je préfère parler du secteur du numérique ou de l’économie numérique, un terme qui est beaucoup plus adapté à la réalité. L’innovation est étroitement liée au numérique et aux technologies. Nous parlons de Big Data, Artificial Intelligence, Blockchain. Nous avons un état d’esprit disruptif, ouvrant ainsi des perspectives illimitées de business. Il faut oser », martèle Ken Arian. Et de poursuivre : « C’est un secteur qui évolue très rapidement. Parfois, il existe un écart. Mais je dois dire qu’il y a un réel engouement et l’île Maurice a une belle carte à jouer dans ce secteur. Il faut cependant accélérer la numérisation du pays ».
Avant d’en arriver là, Ken Arian a fait son petit bonhomme de chemin. Après des études secondaires au Collège Royal de Curepipe, il fréquente l’Université de Maurice. Cela ne l’empêche pas de travailler à mi-temps dans le premier centre d’appels de Maurice, connu comme Bowman International. Il est rédacteur pour un projet de CD-Rom sur l’histoire mauricienne. En troisième année, il fonde son entreprise avec un partenaire qui représente et distribue la marque Frutina. Il lui lègue ses parts et poursuit son chemin.
Par la suite, il se joint à Air Mauritius où il passera six années et fera partie du personnel navigant. Il aura ainsi l’occasion de découvrir le monde, et surtout, dira-t-il, de sortir de l’insularité qui aveugle la jeunesse mauricienne dans sa manière de penser et d’aborder les sujets de la vie.
Profitant de son temps libre, il boucle sa maîtrise en science de gestion de l’Institut d’Administration des Entreprises de Poitiers. Il prend ensuite de l’emploi chez Currimjee Informatics. C’est sa première incursion dans le monde du numérique. La suite, c’est lui qui l’a écrite…
Les déséquilibres d’un collège d’élite
Ken Arian a fait ses études au Collège Royal de Curepipe. Il avait choisi la filière économie et comptabilité, avec la géographie comme troisième matière. Celle-ci l’intéressait car il est fasciné par les phénomènes cycloniques et les forces de la nature. Mais il ne pourra suivre cette filière car il n’y avait que trois élèves de sa classe qui voulaient l’étudier.
Au final, il opte pour le français, matière dans laquelle il poursuivra ses études à l’Université de Maurice. Étudier au Collège Royal de Curepipe, considéré comme un collège d’élite, peut avoir ses avantages et ses inconvénients, selon Ken Arian. « Faire partie des meilleurs forge le caractère et développe la confiance en soi. D’autre part, il y a eu des déséquilibres évidents. Mon autre passion était l’athlétisme. Là, on doit dire qu’être au Collège Royal de Curepipe n’aidait pas vraiment. Je me rappelle qu’une fois j’étais le seul athlète du RCC à avoir été sélectionné pour la finale des jeux inter-collèges. J’étais livré à moi-même sans encadrement alors que les autres, issus des collèges Saint-Esprit et Saint-Joseph, étaient en grand nombre avec des entraîneurs et des accompagnateurs », se souvient-il.
Influence : la CEO, c’est sa mère
Fils d’un policier et d’une femme au foyer, Ken Arian aura subi l’influence de sa mère dans son parcours professionnel. D’ailleurs, dira-t-il, à la maison, la Chief Executive Officer était sa mère. Ses origines modestes lui apprendront que le succès s’obtient à la force du poignet en faisant valoir un esprit entrepreneurial, comme l’avait fait sa mère qui était couturière. Afin de joindre les deux bouts, cette dernière confectionnait des vêtements durant la soirée et se faisait une clientèle grâce au bouche-à-oreille. Son rêve était de démarrer une entreprise avec une poignée de machinistes. Mais ce rêve ne se matérialisera pas car elle est décédée il y a deux ans, après un combat contre la leucémie.
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